L'Égypte des Mamelouks

« pour leur beauté et leur vi­ gueur.

Après avoir transité par le Bosphore, !'Anatolie ou la Perse, ils sont revendus sur le marché du Caire par un marchand musulman .

Les acheteurs sont alors des émirs ou le sultan lui-même.

Un sentiment filial très fort lie le jeune esclave à son maître (ustadh), et une véri­ table fraternité unit les es­ claves d'un même maître; ces liens se maintiennent au­ delà de l'affranchissement, qui survient au terme des an­ nées d'éducation dans une des écoles de la citadelle du Caire.

La formation d'une élite A gé d'une dizaine d'an­ nées, le jeune garçon des steppes est une matière bru­ te que ses maîtres vont pou­ voir façonner à leur guise.

On fait d'abord de lui un bon musulman en lui enseignant l'écriture, la Charriah, les prières, le Coran et les bons usages.

L'apprentissage de la langue arabe reste rudimen­ taire car, entre eux, les Ma­ melouks continuent à parler le turc.

L'essentiel de l'éduca­ tion est une formation mili­ taire très poussée, dans la­ quelle domine l'art équestre (furusiyya), qui implique le courage, la force, l'habileté et la connaissance du cheval.

On comptera jusqu'à six ou sept hippodromes au Caire.

Le jeune Mamelouk pratique également le polo, le tir à l'arc, l'escrime, la lutte, l'ar­ balète, apprend la fabrica­ tion des armes et le jeu d'échecs.

La discipline de l'école est assurée par les eu­ nuques, une caste puissante également constituée d'es­ claves de différentes ethnies.

A l'issue de sa formation, l'élève est affranchi au cours d'une cérémonie officielle où lui sont remis cheval et équi­ pement militaire.

Les plus privilégiés sont les Mame­ louks royaux, issus de la « maison » militaire du sul­ tan: ils seront promus au rang d'émir, chargés des hautes fonctions de l'État et susceptibles un jour de pren­ dre le pouvoir.

Le sultan ma­ melouk ne peut en effet. »