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L'Empire romain

Publié le 20/10/2011

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Néanmoins, si nous replaçons ces événements tragiques dans la perspective des deux premiers siècles, il est juste de les considérer comme assez exceptionnels. Ainsi que la plupart des guerres extérieures, ils sont avant tout la rançon de la timidité d'Auguste, qui n'a pas osé fonder francbe,ment un régime héréditaire : les usurpateurs avaient beau jeu de se dresser contre une légalité résidant théoriquement dans un Sénat impuissant, qui docilement a toujours investi du pouvoir suprême le candidat des prétoriens, des légions ou du prince luimême. Lorsque le fait crée ainsi le droit, l'Etat est ébranlé et la paix publique menacée.

« truh ·e ou se aubstiluer à eux : Carthage, ~tffaiblie, désarmée, subsiste comme répu­ blique indépendante en Afrique et puis­ sance commerciale en Méditerranée; on se ccntente d'obtenir l'exil d'HANNIBAL qu'on redoute et de la faire surveiller par son voisin le roi des Numides MASSINISSA.

En Orient les guerres de Macédoine et la guerre étolo-ayrienne ne se terminent par aucune annexion : on sc contente d'entretenir l'anarchie dana le monde hellénistique en soutenant les petits Etats, puis en les aban­ donnant s'ils grandissent dangereusement .

D'ailleurs le début du u• siècle est rempli de pénibles guérillas en Occident : en Ci­ salpine contre les Celtes et les Ligures, en Espagne contre les Celtibères, même en Sar­ daigne.

C'est par ln force supérieure des lé­ gions, par la terreur des exécutions et des déportations que ces contrées sont pacifiées, et l'écraseme.nt des résistances, achevé vers 180, permet surtout d'exploiter sans risques ces provinces : colonisation agricole dans la plaine du Pô, où sont installés des vété­ rans romains; extraction des minerais argen­ tifères en Espagne..

Dans la péninsule ibé­ rique la pacification reste d'ailleurs pré­ caire : après une accalmie due à l'adminis­ tration libérale et bienveillante de SBMPRO­ NIUS GRACCHUS en 179, les exactions de plu­ sieurs gouverneurs intéressés et brutaux réveillent la révolte chez les Lusitaniens en J 54, puis chez les Celtibères : il va falloir vingt ans d'une impitoyable guerilla pour que les Romains viennent à bout de cette population fière et indomptable.

C'est pendant les pénibles années de cette ingrate guerre d'Espagne que Rome va modi­ fier à l'égard des Etats civilisés, mais affai­ blis, sa politique jusque-là strictement dé­ fensive : entre 160 et 120 une troisième étape de la conquête est franchie, celle de l'impérialisme capitaliste.

Le tournant qui s..! dessine alors en politique extérieure ré­ sulte d'une évolution qui vient de s'opérer dans la vie sociale du peuple romain .

La transformation de la société romaine au II• siècle Depuis les origines le populus romanus était formé surtout de paysans, petits pro­ priétaires aisés; seule la plèbe avait une physionomie urbaine.

clients des patriciens, ·aventuriers venus du dehors exercer de petits métiers.

Ce sont ces a11isea rurales qui expliquent le caractère réaliste et madré du vieux Romain, incarné par la figure bour- rue de CATON LB CBNSBUR, qui expliquent aussi la valeur du légionnaire romain accou­ tumé aux rudes travaux et à la stricte dis­ cipline de la vie paysanne.

A la suite de l'entrée en contact avec les pays grecs de l'Italie du sud et de la lutte avec la commerçante Carthage, un vent nou­ veau avait soufflé sur les rives du Tibre : le paysan du Latium a découvert la mer, ses hssards et ses profits; la conqutHe lui a imposé en Italie.

en Sicile, en Espagne, des activités nouvelles.

Une classe sociale est donc apparue : les hommes d'affaires (nego­ tiatores), c'est-à-dire des banquiers, des exportateurs et importateurs, dea armateurs, qui sont souvent dea Campaniens ou des Tarentins, mais qu'en Orient on appelle gé­ nériquement c Rômaioi :t; et aussi les fer­ miers de l'Etat (publicani), qui se font adju­ ger par les censeurs les fournitures ou arme­ ments militaires et navals, l'exploitation des terres, mines, forêts, la perception dea doua ..

nes ou dea impôts provinciaux, ou simple­ ment les travaux publics.

Car on construit beaucoup à Rome au début du u• siècle : ponts sur le Tibre et port à l'embouchure, aqueducs, égouts ou monuments plus no­ bles : temples des dieux, c basiliques :t du peuple, selon un nom grec qui reflète l'ori• gine monarchique de ces édifices dus en Orient à la munificence des rois.

En somme la République, enrichie par les bu­ tins de ses victoires, multiplie les dépenses utiles ou glorieuses et se soucie de s'assu­ rer de nouvelles recettes.

Mais selon la men­ talité économe et prudente, chère à des diri­ geants ruraux, elle n'envisage pas la créa­ tion de fonctionnaires publics; les magis­ trats restent les mêmes qu'au Iv" siècle : deux consuls et deux préteurs annuels, aux­ quels s'ajoutent seulement de nouveaux pré­ teurs pour gouverner les nouvelles provin­ ces, sans parler de l'expédient des proroga­ tions au delà de l'année de charge; ce sont des particuliers qui sont chargés de faire rentrer les impôts des sujets et les r~venus de l'Etat, de dépenser les crédits mUitaires ou édilitaires; et, pour soumettre aux adju­ dications publiques, les Romains constituent des sociétés d'actionnaires (socii), avec apporta d'obligataires (adfïnes) qui se répar­ tissent ensuite les bénéfices considérables de l'opération.

La naissance de l'impérialisme romain Ce nouveau capitalisme est générateur d'impérialisme, car on a intérêt à la guerre. »

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