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L'EMPIRE ROMAIN

Publié le 09/02/2019

Extrait du document

La crise du IIIe siècle

 

La disparition des Sévères est suivie d’une longue période d’anarchie militaire (235-270), qui manque de détruire l’Empire. Nommés ou déposés par leurs troupes, les empereurs se succèdent à un rythme rapide pendant un demi-siècle, n’exerçant leur pouvoir que quelques années, voire quelques mois. Cette instabilité politique généralisée coïncide avec des guerres continuelles aux frontières, menacées de tous côtés par la pression grandissante des peuples barbares qu’attirent les richesses de l’Empire. Rêvant de reconstituer l’ancien Empire achéménide mis en pièces par Alexandre, les Fferses, dirigés par les Sassanides, envahissent l’Asie Mineure et capturent l’empereur Valérien en 259. Le long des frontières du Rhin et du Danube, des peuples germaniques (Alamans, Francs, Goths, Saxons et Vandales), eux-mêmes refoulés par des envahisseurs venus d’Asie, franchissent le limes (frontières de l’Empire) et ravagent la Grèce, l’Italie et la Gaule à plusieurs reprises.

 

Pour se défendre, des régions de l’Empire se constituent en empires provinciaux autonomes (Gaule de 258'à 273, Palmyre, en Orient, de 256 à

 

DATES CLÉS

 

193-235

 

Dynastie des Sévères.

 

212

 

Édit de Caracalla.

 

235-268

 

Anarchie militaire. Premières invasions barbares.

 

268-305

 

Empereurs illyriens.

 

Arrêt des invasions. Restauration de l’Empire.

 

285-293

 

Mise en place de la tétrarchie sous Dioclétien.

 

330

 

Fondation de Constantinople.

 

379-395

 

Règne de Théodose.

 

Partage de l’Empire entre ses deux fils (395).

 

406

 

Grandes invasions en Occident.

 

476

 

Chute de l’Empire romain d’Occident.

272). À la crise politique s’ajoute au même moment une grave crise économique et sociale. Les guerres et l’insécurité ont fait renaître la piraterie et le brigandage. Les récoltes sont compromises, les liens économiques du monde romain distendus, le commerce est paralysé. Par ailleurs, une longue épidémie de peste contribue à accentuer la dépopulation de l’Empire. Il n’y a plus assez d’hommes pour cultiver la terre et pour recruter des soldats. Les empereurs engagent donc des mercenaires barbares et installent à l’intérieur de l’Empire, près des frontières, des peuples germaniques qui, en échange des terres, ont accepté de défendre ces dernières.

 

Les empereurs de l’Antiquité tardive

 

Le redressement cependant s’amorce à la fin du 111* siècle avec l’arrivée d’empereurs énergiques originaires d’Illyrie (Claude II, Aurélien, Probus, Dioclétien), qui sauvent l’Empire. Aurélien (270-275) repousse les Germains, fortifie Rome, rétablit l’unité de l’Empire en détruisant les empires provinciaux et institue une monarchie de droit divin fondée sur le culte du Soleil.

 

Pour faciliter l’administration et la défense, Dioclétien (284-305) met en place un système de gouvernement à quatre : la tétrarchie, formée de quatre empereurs (deux Augustes et deux Césars appelés à leur succéder) qui délaissent Rome, chacun des empereurs résidant dans une ville proche des frontières menacées.

 

Ce système ne fonctionne pas longtemps. Constantin (306-337), le successeur de Dioclétien, rétablit à son profit l’unicité de la fonction impériale et crée en 330 une nouvelle capitale, Constantinople, destinée à devenir la Rome de l’Orient. En 395, dans un empire dans lequel le christianisme commence à être toléré, l’empereur Théodose scinde définitivement l’Empire entre ses deux fils: l’Occident, où l’on parle latin, et l’Orient, où l’on parle grec. Les deux Empires vont désormais suivre des voies différentes.

 

La fin de l’Empire romain d’Occident

 

À la fin du iv\" siècle, les tribus germaniques repoussées par les Huns venus d’Asie franchissent en masse le Rhin et le Danube pour trouver refuge à l’intérieur de l’Empire. Les Wisigoths sont installés en Thrace en 376 en qualité de fédérés, c’est-à-dire d’alliés de Rome. En 406, les Burgondes et les Alamans franchissent le Rhin et s'établissent en Gaule, les Angles et les Saxons s’installent en Bretagne (Angleterre actuelle), les Vandales occu-

La défense des frontières aux u'et ///'siècles obligea les empereurs à lever des impôts de plus en plus lourds.

▼ Cette croix en or de facture barbare, incrustée de pierres précieuses, appartenait au roi des Lombards, un des derniers peuples germaniques à s'installer en Italie (568).

pent le sud de l’Espagne puis passent en Afrique du Nord. En 410, les Wisigoths d’Alaric pillent Rome avant de gagner l’Aquitaine. Les empereurs, n’ont bientôt plus aucun pouvoir. En 476, le dernier, un enfant de dix ans, est déposé par Odoacre, un chef germain, qui renvoie les insignes impériaux à Constantinople. L’Empire romain d’Occident disparaît, remplacé par des royaumes barbares. Celui d’Orient subsiste jusqu’en 1453 sous le nom d’Empire byzantin.

▼ Constantin, premier empereur à favoriser le christianisme (313-325), ne fut jamais considéré comme un saint par l'Église.

La naissance de l’Empire

 

En 27 av. J.-C., le Sénat, reconnaissant à Octave d’avoir ramené la paix, lui décerne le titre d’Auguste jusque-là réservé aux dieux. Il dispose alors de tous les pouvoirs civils et militaires auparavant dévolus aux anciennes magistratures, tout en conservant cependant les apparences républicaines. Il décide des lois et commande l’armée avec le titre d'impemtor. Comme grand pontife, il exerce une autorité religieuse. Auguste fixe les frontières de l’Empire au Rhin et au Danube et, grâce à de longues années de paix et de prospérité, embellit Rome et les provinces.

 

Trois dynasties d’empereurs se succèdent au cours des deux premiers siècles de l’Empire: les JulioClaudiens (Tibère, Caligula, Claude et Néron), les Flaviens (Vespasien, Titus et Domitien), et les Antonins (Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin, Marc Aurèle, Verus et Commode). Sous leur règne, l’Empire, protégé par le limes, une frontière fortifiée de quelque 9000 kilomètres de long, connaît une période de paix et de prospérité, la Fhx romand, ou paix romaine.

 

Au il' siècle apr. J.-C., l’Empire romain, dirigé avec sagesse par les Antonins, est à son apogée. Paré de tous les pouvoirs et du titre divin d’Auguste, l’empereur se fait alors obéir de tous et fait exécuter ses ordres par de nombreux fonctionnaires dévoués, recrutés dans deux ordres établis par Auguste : l’ordre sénatorial, formé d’anciens magistrats possédant une fortune d’au moins un million de ses

 

terces (monnaie romaine), et l’ordre équestre, celui des chevaliers (400000 sesterces). Grâce à la paix et à une bonne administration, l’Empire connaît une grande prospérité, qui profite surtout aux provinces, tandis que Rome et l’Italie s’appauvrissent et sont de plus en plus assistées par le reste de l’Empire.

 

La dynastie des Sévères (193-235 apr. J.-C.)

 

L’assassinat de Commode, le dernier empereur de la lignée des Antonins, ouvre en 192 une période de crise au cours de laquelle les soldats de la garde prétorienne chargée de protéger l’empereur et les armées de provinces se disputent le pouvoir. Refusant de reconnaître le candidat des prétoriens, qui avait acheté l’Empire aux enchères, l’armée du

« L'Empire romain autoritaire, et mettent en place une république (du latin res pub/ica, chose publique), un système poli­ tique dans lequel le pouvoir n'appartient plus à un seul homme et qui se perpétua durant cinq siècles.

La République romaine (509-27 av.

J.-C.) Au début de la République, les Romains se divisent en deux groupes: les patriciens et les plébéiens.

Les patriciens sont les riches de la cité, souvent pro­ priétaires de vastes domaines cultivés.

Ils appar­ tiennent aux familles les plus puissantes de Rome, appelées gentes, qui portent le nom d'un ancêtre auquel ils rendent un culte familial.

À la tête de chaque gens, pouvant regrouper une centaine de personnes, règne un pater familias (un père de famille) détenteur d'un pouvoir absolu sur sa femme, ses enfants et ses esclaves.

Grâce à sa richesse, • Rome 201 av.

J.-C.

• César 44 av.

J.-C.

• Auguste 14 ap.

J.-C.

• Trajan 117 ap.

J.-C.

! L'Empire romain.

Les provinces A les plus sensibles sur le plan politique et militaire étaient administrées par l'empereur, les autres par le Sénat.

.......

Principal instrument de la conquête romaine, le légionnaire était armé d'une lance, d'un glaive et d'un bouclier.

Soldat discipliné et entraîné au combat, il pouvait se faire terrassier et bâtisseur au cours des campagnes militaires annuelles.

' Hannibal (247-183 av J .

.C.).

Ce général carthaginois incarnait dans sa ville le parti de la revanche.

En 216, il infligea une terrible défaite aux Romains.

Acteurs de...,._ théâtre antique, sur une m9saïque de Pompéi.

Emerveillés par les richesses de l'Orient, les élites romaines pillèrent sans vergogne temples, statues et œuvres d'art trouvés en Grèce et dans les royaumes d'Asie Mineure.

Par l'entremise des Grecs, les Romains ont ainsi découvert le théâtre, un art qui a inspiré l'auteur de cette mosaïque.

chaque gens peut entretenir une suite d'hommes libres, appelés clientes (clients), qu'elle nourrit et protège en échange de leur aide.

Les patriciens sont les seuls à exercer le pouvoir et à rendre la justice.

Le reste de la population, c'est-à-dire la grande majcr rité, forme la plèbe, composée surtout de petits pay­ sans, de marchands et d'artisans.

Ils sont tenus au ser­ vice militaire quand la cité est menacée.

Privée de droits politiques à l'origine, la plèbe a dû lutter pen­ dant plus de deux siècles avant d'obtenir enfin, vers 300 av.

J.-C., l'égalité politique avec les patriciens.

Le gouvernement de Rome repose alors sur un équilibre des pouvoirs entre les magistratures, le Sénat et les assemblées du peuple, ou comices, qui élisent les magistrats.

Les principales magistratures sont annuelles et collégiales, principalement par crainte d'un retour de la monarchie.

Il y a toujours deux magistrats par fonction, l'un devant contrô­ ler l'autre.

Les plus hautes responsabilités sont assu­ mées par les deux consuls: ils commandent l'armée, président les comices et le Sénat.

Avant d'accéder à cette fonction, ces deux magistrats ont accompli leur cursus honorum, leur «carrière des honneurs».

Ils ont commencé au bas de l'échelle hiérarchique en étant tout d'abord tribun de la plèbe, questeur (responsable des finances), puis édile (pour la police, la voirie et le ravitaillement), prêteur (pour la justice), censeur (chargé de tenir les listes des citoyens).

En cas de crise grave, le pouvoir peut être confié à un dictateur pour six mois, mais cette magistrature demeure exceptionnelle.

Le Sénat, formé de trois cents anciens magistrats choisis à vie par les cen­ seurs, dispose des finances de l'État, décide de la paix et de la guerre, surveille les magistrats en place.

Son autorité et son pouvoir sont immenses parce qu'il est permanent.

La conquête de l'Italie L'époque de la République est aussi pour Rome l'époque des grandes conquêtes.

Libérée de la domination étrusque, Rome n'est encore au vr siècle av.

J.-C.

qu'une modeste cité compa­ rable aux cités grecques.

Elle doit, pour assurer sa sécurité, lutter contre ses voisins pendant des dizaines d'années.

À la fin du V' siècle av.

J.-C.

et au début du IV', elle contrôle la vallée du Tibre après avoir soumis ses voisins latins et sabins, puis étrusques (la ville de Véies tombe en 396 av.

J.-C.

après un siège de dix ans).

En 390 av.

J.-C., une attaque des Gaulois, qui pillent et incendient Rome, arrête momentanément la conquête.

Celle-ci reprend vingt ans plus tard en direction de l'Italie. »

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