Léonard, coiffeur de la reine Marie-Antoinette
Publié le 29/08/2013
Extrait du document
Ce soir, il y a bal à l'Opéra. Les badauds parisiens attendent de pied ferme l'arrivée du beau monde. Chacun s'apprête à détailler les riches toilettes, quand soudain un cri s'élève : «La reine !«. Marie-Antoinette s'avance, souveraine. Sa coiffure, une incroyable pyramide monumentale «en hérisson«, éclipse sa robe pourtant splendide. Ce pur chef-d'oeuvre est signé Léonard...
«
peu cela lui monterait à lacer
velle -un comble pour un fai
seur de têtes ! Mais l'homme
de l'art sait garder les idées
claires .
Bien sûr, il en profite
pour augmenter ses prix, qui
passent illico à vingt -quatre
louis par séance.
Mais pour le
reste, une seule chose l'inté
resse par-dessus tout : créer ,
innover , impressionner.
Grâce
à la
chevelure, cette matière
souple et mouvante qui l'ins
pire, il veut entrer dans !'His
toire .
Et il entrera .
Pour l'ins
tant , la frénésie créative l'ha
bite .
Il prend un pari : adapter
ses idées aux événements se
lon l'air du temps et
l'humeur.
Ses
coiffures
sont
tantôt «poli
tiques », tan
tôt «anecdo
tiques ».
Après le fameux « Hérisson »,
suivent le «Oues-à-co » , le
«Pouf-au-sentiment» , la «Cor
ne d'abondance » .
À partir du
4 juillet 177 6, la Déclaration
d 'indépendance de la toute
jeune Amérique provoque
une pluie de «Philadelphie »
et de «Boston ».
Une su renchère
permanente
Mais la mode a son tribut
«toujours plus ».
Ces dames, la
reine la première, veulent tou
jours être les plus remar
quables, les plus remarquées.
Les pyramides deviennent
de plus en plus complexes,
de plus en plus hautes , de
plus en plus vertigi
neuses.
Elles s'ornent de
fruits , de fleurs , de
plumes.
Léonard et ses
assistants doivent
' ;; maintenir les cheveux
..
; sur des tiges de métal
pour éviter leur chute .
Ces excès
repré
sentent une gêne
certaine dans la vie quoti
dienne.
Les élégantes sont
parfois obligées de voyager à
genoux dans leur voiture pour
y contenir leur coiffure .
Au
théâtre , des têtes hautes d'un
mètre deviennent le cauche
mar des spectateurs.
Parfois
des incendies éclatent dans
les soirées dansantes : une
coiffure a touché le lustre ...
Les caricaturistes en font
leurs choux gras, mais qu 'im
porte ...
l'essentiel est dans
l'outrance , une tendance te
nace.
Et puis les noms de ses
véritables œuvres d'art sont
si mignons : «Papillon », «Fré
gate » , « Grandes Prétentions »,
«Noble Simplicité », « Amitié »,
« Fiancée », «
Capricieuse ».
À
partir de 1 778, quand com
mencent les années Trianon
de Marie-Antoinette , Léonard
lui invente les coiffures qui
évoquent sa soif de vie cham
pêtre comme «Bergère » ou
«Jardinière ».
Plus tard ,
lorsque la reine perd ses che
veux -qui, heureusement re
poussent - Léonard lance la
tête à «l'Enfant », cheveux
courts et bouclés .
UN FIDÈLE
ROYALISTE
Léonard Antier n'a pas été seulement un grand coiffeur .
Ami · des arts, il ouvre, en
1788, avec le violoniste Viotti,
le théâtre de Monsieur.
Louis XVI apprécie ses
qualités de serviteur et d 'ami
fidèle .
En 1790, au moment du
fatal exode de la famille royale
à Varennes , le souverain le
dépêche comme courrier au
marquis de Bouillé,
commandant de Metz, pour
l'avertir de sa fuite .
Après la
mort de Louis XVI et de
Marie-Antoinette, Léonard
devient l'un de ces émigrés
royalistes qui sillonnent
l'Europe .
Il ne reviendra
à Paris, la ville de
sa gloire, qu'en 1814, cinq ans
avant sa mort .
w "' u c.
~.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Léonard, coiffeur de la reine Marie-Antoinette
- REINE MARIE-ANTOINETTE (La). de Pierre de Nolhac
- MARIE-ANTOINETTE (1755-16 octobre 1793) Reine de France Quatrième fille de François Ier d'Autriche et de Marie-Thérèse, impératrice, reine de Hongrie et de Bohême, elle épouse pour des raisons d'Etat le dauphin de France en 1770.
- MARIE-ANTOINETTE (2 novembre 1755-16 octobre 1793) Reine de France Quatrième fille de François Ier d'Autriche et de Marie-Thérèse, impératrice, reine de Hongrie et de Bohême, elle épouse, pour des raisons d'Etat, le dauphin de France en 1770 (futur Louis XVI).
- MARIE-ANTOINETTE (2 novembre 1755-16 octobre 1793) Reine de France Quatrième fille de François Ier d'Autriche et de Marie-Thérèse, impératrice, reine de Hongrie et de Bohême, elle épouse, pour des raisons d'Etat, le dauphin de France en 1770 (futur Louis XVI).