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Les civils et l'arrière pendant la première guerre mondiale

Publié le 14/11/2011

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Pour soutenir le moral des civils restés à l’arrière, les nations vont devoir instaurer la censure et la culture va être mise au service de la propagande. Dès le début de la guerre les gouvernements mettent en place la censure. En France elle s’organise à partir du 30 juillet 1914, c’est à dire trois jours avant la mobilisation générale. Le ministre de la guerre interdit aux journaux de communiquer des nouvelles du front qui n’auraient pas été communiquées au « bureau de presse « du ministère. La censure, ayant pour but premier de contrôler les informations diplomatiques et militaires diffusées, devient vite un moyen d’orienter l’opinion publique et d’empêcher toute critique de la patrie. La presse doit lutter contre le défaitisme, il lui est donc interdit de parler de paix et de montrer la guerre dans son horreur. A cet effet les hécatombes des batailles sont passées sous silence et on peut lire dans la presse « Les balles allemandes ne tuent pas « (Le Petit Parisien, 1914) ou encore « A propos de Verdun, nos pertes ont été minimes « (Echo de Paris, février 1916).

« Dans les campagnes, les femmes assurent le role de maîtresse des exploitations agricoles.

Elles supervisent les récoltes etn'hésitent pas à mettre les charrues sur leurs épaules pour labourer les terres lorsque les bêtes ont été réquisitionnées.

En effet,tous les chevaux hormis les étalons sont réquisitionnés par le gouvernement.

Certaines font également appel à une main d'œuvrecomplémentaire telle des prisonniers de guerre ou des immigrés pour les travaux les plus lourds.

Dès 1915, pour pallier à lapénurie de travailleurs masculins, la femme devient ouvrière d'usine, en particulier dans l'industrie d'armement d'où le surnom de «munitionettes ».

Dans le même temps, les ouvriers qualifiés mobilisés sur le front vont être réaffectés à l'arrière dans les usinesd'armement car on ne peut pas les remplacer du fait de leur spécialisation.

Cependant, les « affectés spéciaux » restent soumis audroit militaire, ils n'ont donc pas le droit de grève sous peine d'être traduits en conseil de guerre.

Les femmes accomplissent letravail des hommes mais pourtant elles n'ont pas les mêmes conditions salariales, d'autant plus qu'on constate une baisse généraledes salaires.

Par exemple, l'ouvrière qui travaille pour l'Armée gagne 0.15 F à 0.20 F de l'heure.

Les enfants vont travailler dansles usines de plus en plus jeunes pour aider leur patrie : l'Allemagne institue le travail des adolescents en 1917.

Les pays del'Entente vont également appeler en renfort leurs colonies : les pays du Maghreb, les colonies d'Afrique noire, d'Inde et même desouvriers chinois vont être loués pour remplacer la main d'œuvre mobilisée au front et faire tourner la machine de guerre à pleinrégime (l'Armée réclame une production de 500 000 obus par jour).

Les ouvriers vont alors travailler environ 60 heures parsemaine et ils sont même souvent contraints à faire des heures supplémentaires compte tenu de la faiblesse des salaires quicontrate avec le cout de la vie.

Les femmes des classes moyennes vont occuper des postes dans l'administration, dans lesbureaux de poste ou dans les écoles par exemple, mais aussi dans les transports (métro, tramway), et même dans les banques oules assurances en Grande-Bretagne.

D'autre part, dans la mesure où les prêtres sont également mobilisés au combat, des religieuxtrop vieux pour être mobilisés vont reprendre leurs fonctions.

Toutefois leurs idées conservatrices (contre le socialisme, lelibéralisme…) vont se heurter avec une société qui a évolué (classe prolétaire)… L'arrière pendant la Grande Guerre se caractérise également par des difficultés d'approvisionnement des civils au quotidien.

Eneffet, les nations européennes vont être confrontées à des pénuries a cause de la baisse de la production mais aussi a cause desrequêtes importantes de l'Armée.

Celle-ci exige des rations pour les soldats de 500 grammes de viande et 1L de vin par jour etpar soldat, quantités que ne peuvent bien evidemment pas fournir les campagnes.

Les produits de première nécessité tels le pain,la viande, le beurre, le sucre, le savon, le charbon et le bois se font plus rares.

Par conséquent, les prix montent en flèche : parexemple le kilo de pain passe de 38 centimes en juillet 1914 à 11,50F en mai 1917 ! Les civils sont obliges de patienter dans delongues files d'attente pour obtenir des rations modestes.

De plus, les gouvernements mettent en place un rationnement desdenrées pour limiter la consommation générale.

Les rations vont être distribuées en fonction de l'âge et de la condition duconsommateur.

Par exemple en France, 150 grammes de pain et 75 grammes de viande seront accordés par tête d'adultequotidiennement, et 75 grammes de pain et 47 grammes de viande pour les enfants de moins de 10 ans.

Par ailleurs, on peut voirque la misère est plus grande dans les villes car, à la différence des campagnes, les citadins ne peuvent disposer du fruit de leurrécolte et doivent payer très cher les denrées de première nécessité.

En France, les pénuries sont en grande partie évitées avant1917 mais les difficultés d'approvisionnement entraînées par la guerre sous-marine cette même année aggravent le rationnementdéjà mis en place auparavant.

En effet, le 1er mars 1917, la carte de sucre est instituée et le 1er juin 1918, le gouvernementimpose la carte d'alimentation pour l'ensemble de la France sur les produits tels le sucre, le thé, la viande et le beurre.

En réponseà ce système de rationnement, on marché noir va se develloper où les produits se vendent en sous-main, ou bien on se procuredes fausses cartes de rationnement à un prix exorbitant.

La forte augmentation du coût de la vie (en ville les prix peuventaugmenter de 50%) ajoutée à l'inflation notable et à la faible augmentation (3 à 9%) voire la baisse des salaires vont faire duquotidien des civils restés à l'arrière une lutte permanente pour survivre, ce qui montre le caractère omniprésent de la guerre.Le mécontentement des civils face à la vie chère va se manifester dès 1915 en Grande-Bretagne avec une vague de grandesgrèves et de revendications salariales et en 1917 en France lorsque les grandes maisons de couture amorcent un mouvement degrèves qui s'irradie jusque dans les banques et dans certains ministères où les employés réclament une augmentation des salaires.De mars à juin, à une série de grèves du mouvement ouvrier à Paris et en province se déroule.

Celles-ci s'inspirent desrévolutions russes de février et d'octobre 1917, c'est pourquoi certains grévistes arborent le drapeau rouge.

Les grèves serontstoppées par les concessions salariales du gouvernement.

De plus, les familles vivent dans l'inquiétude, dans l'attente du courrierqui apportera des nouvelles du front et des proches partis au combat.

Enfin, de nombreux français vont quitter leurs terres dans lamesure où le front recule de plus en plus vers l'intérieur des terres.

Ceux-là ont tout perdu et doivent refaire leur vie ailleurs.

Onconstate donc que la vie à l'arrière est pleinement mobilisée pour l'effort de guerre Pour soutenir le moral des civils restés à l'arrière, les nations vont devoir instaurer la censure et la culture va être mise au servicede la propagande.

Dès le début de la guerre les gouvernements mettent en place la censure.

En France elle s'organise à partir du30 juillet 1914, c'est à dire trois jours avant la mobilisation générale.

Le ministre de la guerre interdit aux journaux decommuniquer des nouvelles du front qui n'auraient pas été communiquées au « bureau de presse » du ministère.

La censure, ayantpour but premier de contrôler les informations diplomatiques et militaires diffusées, devient vite un moyen d'orienter l'opinion. »

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