Devoir de Philosophie

Les déplacements de population dans les années 1970 (démographie)

Publié le 17/11/2011

Extrait du document

La mobilité des hommes est générale. Mais elle s'accroît et se complique à mesure qu'évoluent les formes de civilisation. A la stabilité des sociétés traditionnelles et à la simplicité des migrations dirigées surtout vers les villes, s'opposent des collectivités évoluées et caractérisées par la turbulence des individus, souvent engagés dans des migrations en chaîne. Dans ce dernier cas, les mouvements se produisent à travers des milieux assez homogènes alors que dans le premier cas les déplacements accusent les contrastes entre zones de départ et zones d'accueil. De la complexité des échanges de population, souvent variables d'un pays à l'autre, on ne retiendra que les principaux types.

« développaient les moyens de transport, ont constitué le contexte favorable à la grande émi­ gration européenne.

Mais des causes indivi­ duelles, poli tiques, économiques, psychologi­ ques qui se résument en une différence de niveau de vie matériel ou moral entre pays d'immigration et pays de départ, incitèrent les hommes à s'expatrier.

• Le mouvement a été br·ef et limité.

Commencé à l'aube du xrx • siècle, il sc prec1se vers 1840 et son âge d'or dure 75 ans.

Il se calme apr ·ès la pr·emière guerre mondiale avec l'application des quotas et s'arrête avec la crise de 1929.

Les grandes migrations sont également localisées dans l'espace; l'Europe a déversé ses excédents d'hommes au-delà des mers, plus spécialement sur le continent américain, qui a reçu 95 % des émigrants.

!\lais les effectifs ont été considérables : 65 millions de personnes de 1815 à 1914 dont 35 de 1870 à 1914 ct la plupart des nations européennes participè­ rent au mouvement (carte n° 1243).

e Les premiers à donner l'élan furent les Irlandais, surtout après la disette de 1846 : l'île perdit ainsi 4 millions de personnes, c'est­ à-dire la moitié de sa population.

L'émigration britannique ne prit son ampleur qu'en 1860, mais 6 millions d' Anglo-Saxons ont quitté le Royaume-Uni , et relativement plus d'Ecossais que d'Anglais.

La vague germanique fut posté­ rieure à la fondation de l'empire; compte tenu d'une reprise au lendemain de la guerre, elle amena outre-atlantique 5 millions d'Allemands.

En même temps partaient de Scandinavie, et notamment du Danemark, près d'un million d'individus.

Parallèlement se déclenchait l'émi­ gration des Slaves d'Autriche-Hongrie, dont le contingent dépassa 3 millions; les pays balka­ niques ont largement participé au mouvement transocéanique sans qu'on puisse préciser leurs effectifs en raison des modifications de la carte politique.

Enfin, de l'ancien empire russe, plus particulièrement de la Russie occidentale, émi­ gr·èrent 3 millions de personnes.

e Le dernier flot, quantitativement le plus important et qualitativement le plus médiocre, entraîna les Méditerranéens.

L'émigration ita­ lienne se développa après 1870-1880, s'affaiblit par la suite, mais resta jusqu'en 1930 la seule importante; de 1875 à 1925, 9 millions d'Italiens ont quitté leur pays, dont 6 définitivement.

Bien plus tard , les Ibériques reprenaient le chemin de l'Amérique latine : 2 millions d'Espagnols, surtout des Basques, et 500 000 Portugais ont abandonné la péninsule.

Puis, au début du siè­ cle, 1 million de Grecs émigrèrent à leur tour, mais leur destination ne fut pas exclusivement transocéanique.

Si les autres pays ne participèrent pas à ces déplacements massifs, ils alimentèrent une émi­ gration de qualité : Suisse, Pays-Bas, Belgi­ que et France expédièrent des cadres et des techniciens plutôt que des travailleurs.

De France, il n'y eut de départs définitifs qu'à destination des Etats-Unis, du Maghreb et de Madagascar; l'émigration vers l'Amérique du Sud ayant été temporaire, on estime à 1 million le nombre des Français partis à l'étranger.

• Ainsi, l'émigration a touché successive­ ment toute l'Europe avec un décalage, pour tous les pays, dans la pression démographique.

Le libéralisme du xrX" siècle a favorisé ces déplace­ ments qui paraissent avoir été l'un des grands remèdes aux difficultés engendrées par la révo­ lution industrielle.

Comme la population conti­ nuait à croître, l'Europe n'a pas pâti de ces départs qui prirent fin pour des raisons extra­ démographiques.

Toutefois, la baisse de la natalité, au moment où la généralisation des allocations de chômage permet à ceux qui sont sans travail de vivre, coïncide avec les restric­ tions instaurées ct affirmées par les Etats-Unis.

Déjà faible entre les deux guerres, l'émigration outre-mer se poursuit surtout jusqu'en 1950 ', mais en provenance presque exclusive des pays méditerranéens ct de l'Irlande (fig.

23).

Actuel­ lement, ces migrations transocéaniques ne subsistent plus que sous forme de migration des cadres ou de travailleurs spécialisés, sélec­ tionnés au triple point de vue professionnel, sanitaire et idéologique : exode d'Européens à destination de l'Amérique et de l'Australie, ins­ tallation d'Américains dans les pays où les Etats-Unis ont des intérêts.

En prenant possession de la plupart des domaines encore inexplorés, ces émigrants ont, en effet, créé les grands Etats neufs de race blanche, fondé l'impérialisme des puissances occidentales - avec les pro­ blèmes de colonisation et de coexistence qui en ont découlé -, déclenché toute une série de migrations continenta les et intérieures, amorcé les premiers départs vers l'Asie.

l'expansion asiatique L'expansion des Asiatiques est restée relati­ vement modeste, même si l'Extrême-Orient est devenu, depuis le milieu du siècle dernier, le plus grand foyer d'exportation des hommes.

Déjà peu enclins à l'émigration définitive, l es Asiatiques se sont heurtés à des barrières dres­ sées contre la pénétration de races considérées comme inassimilables.

• La nusere conduisit les Chinois à s'expatrier spontanément mais à contre-cœur, à titre provisoire et donc sans emmener leur s familles.

Le type de ce migrant est le coo lie et le commerçant, partout indispensables, et pro­ gressant méthodiquement.

Les Chinois frappè­ rent tour à tour à la porte des différents Etats du Pacifique anglo-saxon, mais diverses mesu­ res - exclusion de certains métiers, privation de certains droits et même refoulement - dé­ couragèrent ce mouvement.

Il n'y a guère qu'en Amérique du Sud, au Brésil et au Pérou, qu'ils ne rencontrèrent pas de difficultés.

Bien qu'assez mal vus des Blancs, ils pénètrèrent en Afrique du Sud, mais en petit nombre.

Seul le Sud­ Est asiatique leur fut largement ouvert; encore y redoute-t-on aujourd'hui l'infiltration corn-. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles