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les etapes de l'evolution de l'urbanisme

Publié le 05/03/2023

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« 2/ les villes du Moyen Âge L’affaiblissement de l’Empire romain à partir du V siècle donna lieu au règne d’un contexte d'insécurité et de multiplication des guerres, des invasions et des hostilités dans plusieurs régions de l'Europe.

Cet état des choses est la conséquence de l'effritement du pouvoir central qui, à partir de la ville de Rome, réussissait jusque-là à garder sous son contrôle les différents territoires grâce à l'installation du mode de gouvernement par des provinces confiées à des officiels de l'armée romaine. Ce climat d'instabilité, d'insécurité et de permanence des guerres reposa de nouveau l’enjeu de la fortification des villes par l'édification des murailles qui deviennent l’une des principales caractéristiques du mode de fabrique des villes. L'étalement n’est plus de mise dans la mesure où il rendait difficile la protection de la population contre les invasions.

« Dans un monde peu sûr, les villes médiévales s’étaient retranchées derrière des murailles et s’étaient organisées par corporations autour de la place du marché, des beffrois et des clochers, exprimant spatialement dans une très grande imbrication les solidarités et dépendances qui caractérisaient les populations citadines au sein des sociétés féodales.

» François Ascher1 1 Ascher F., Les nouveaux principes de l’urbanisme.

Edition de l’Aube, 2008 1 L'élargissement des axes de circulation terrestre entrepris par l’Empire romain aura cependant profité à l'expansion du commerce et des activités de négoce d'où la création et l'évolution de plusieurs villes qui vont s'ériger en comptoirs qui jalonnent les différents grands corridors des activités commerciales qui ne seront plus situés que le long des côtes maritimes.

La période du Moyen Age voit l’extension et l’essor des villes marchandes dont plusieurs connaîtront un essor significatif de par leur situation de carrefour tout au long des axes de commerce stratégiques.

L’organisation des foires commerciales permit à un certain nombre de villes européennes de développer leur rayonnement et aptitude d’attraction des flux des hommes et des marchandises.

Les marchés redeviennent de puissants aimants et entraînent la formation des réseaux de villes articulées au commerce. L’essor de la fonction commerciale donne lieu à un processus de division de travail et de diversification des composantes de la société urbaine : o La naissance/formation de la bourgeoisie ; 2 o La formation des associations corporatistes (artisans, ouvriers), des organisations par métier, o L’affermissement des rôles politiques des villes médiévales (la formation des communes). L’affermissement des rôles politiques des villes médiévales atteste du fait, mis en exergue par Max Weber, que la ville n’est pas qu’une grande localité.

La ville s’érige en un lieu de l’exercice du pouvoir politique (conseil de ville, organisation administrative, tribunaux particuliers, police communale des marchés, les services d’entretiens, organisation de la fiscalité locale, l’élaboration des chartes communales) La formation de la ville marchande médiévale représente un temps fort de l’urbanisation comme l’observent Jean-Marc Stébé et Hervé Marchal 2 ; « les surplus de l’économie rurale donnent un nouvel élan à l’artisanat et au commerce, si bien que la ville devient un carrefour où se rencontrent le monde technique et marchand, d’une part, et le monde de plus en plus distinct des campagnes, d’autre part.

».

Cette urbanisation des villes avec l’accentuation de l’exode rural (entre le XI et le XIIIe siècle) entrainent alors l’augmentation de la densité du bâti à l’intérieur de la ville qui reste cependant construite sur des superficies limitées.

Les villes ne sont pas ou plus de grande superficie.

La logique de l’exiguïté l’emporte sur celle de l’étalement urbain.

Le plan est dicté par la forme et le nivellement du terrain.

L'édification comme l'architecture des villes répondent au souci de l'improvisation et de l'opportunisme pour composer en premier lieu avec la nature du sol et les contraintes de la topographie, notamment pour réussir les différents éléments et conditions de sécurisation des sites de concentration de la population. 2 Jean-Marc Stébé et Hervé Marchal, La sociologie urbaine, PUF, 4 e édition, 2014. 3 Les principes d’organisation selon les croyances religieuses cèdent le pas progressivement à une organisation en fonction des impératifs d’exercice des activités de commerce et des enjeux de la sécurisation.

Les références cosmologiques disparurent (les tracés rectangulaires).

L'urbanisme devient une action d’adaptation (sinon de soumission) à la nature et à la commodité. « Perspectives urbaines, cela veut dire d'abord perspectives limitées ; pas de rues s'allongeant à l'infini : il faut que le regard trouve à s'arrêter quelque part. Il est vrai, comme le note Alberti, que c'était là une des joies que recelaient les villes du moyen âge avec leurs rues incurvées : l'œil y trouve toujours une architecture où se poser et jamais la même, puisque les inflexions du tracé amènent sans cesse de nouveaux points de vue.

Mais ces perspectives sont d'essence modeste ; les architectures ne sont que celles des habitations, parmi lesquelles les demeures banales sont, naturellement, plus nombreuses que les palais.

» (Lavedan P., 1926) Les caractéristiques de l’organisation de la ville médiévale correspondent aux éléments suivants:  La stratification et sacralisation de l’espace cède la pas à une concentration sur des espaces restreints ;  L’organisation en fonction des impératifs de la sécurité et de la fortification ;  L’imbrication des différents espaces (le religieux, le château su seigneur, le bâti, les activités..) ;  La centralité des activités de commerce et de négoce qui permet à la place du marché de devenir une composante centrale de la ville, un des pôles importants au même titre que la cathédrale ;  Le château du souverain ou du seigneur souvent implanté aux limites de la ville ;  Le développement des bourgs à l’extérieur des murailles ; 4  Une architecture vernaculaire avec une diversité des formes ;  L’exiguïté, étroitesse, densification et forte concentration (superficie imitée, espaces intérieurs limités).  L’édification d’un système de circulation adapté à la forme de la ville : des rues étroites ; des artères pavées, des ponts et quais)  Un système de gestion des eaux usées rudimentaire (canalisation aux eaux fluviales, égouttage à ciel ouvert sur le sol ou le long des rues) Les beffrois (généralement associés à l’hôtel de ville). 5 Le début de la formation des États forts en Europe avec l’établissement progressif des frontières des uns et des autres, la consolidation des pouvoirs des rois qui ont pu établir leur contrôle et commander de vastes étendues de territoires, donna lieu de nouveau à l’installation du contexte de sécurité et de stabilité et l’essor d’un mouvement culturel et artistique, celui de la Renaissance eu Europe.

Cette période est qualifiée de début des Temps modernes.

Il donne lieu à un grand mouvement de production artistique qui rétablit les enjeux de l’esthétique et de l’embellissement des villes au lieu de l’improvisation des villes du Moyen Âge. L’avènement de la renaissance est symbolisé par l’essor d’un mouvement artistique qui part d’Italie.

C’est l’urbanisme italien qui domine et prend les initiatives.

Ce mouvement prône le retour aux vestiges de l’Antiquité, la redécouverte de littérature comme de l’art et des composantes de la civilisation grecque et romaine, de leurs valeurs humaines et intellectuelles.

Il marque le renouveau artistique par le retour aux principes de l’art de l’Antiquité (le style romain en particulier). Le contexte de la renaissance donna lieu à l’émergence d’un nouveau style dans la fabrique des villes qui puise plus dans l’art urbain et qui se matérialisa par la succession de trois styles architecturaux et urbanistique : renaissance, baroque, et classicisme.

Il s’agit de manière générale de la mise en valeur des principes de la symétrie, de la proportion, des régularités, et de l’équilibre des motifs qui se substituent aux formes disparates, irrégulières des villes médiévales.

La tendance à l’embellissement est devenu un enjeu central qui prit une dimension inédite avec l’architecture baroque (décor des fontaines, des portiques, des places, la mise en valeur des édifices anciens). 6 3/ La ville industrielle Cette étape est capitale dans le processus de genèse de l’urbanisme tel qu’il est attribué à Cerdà.

La naissance de l’urbanisme en tant que démarche réflexive critique de la ville, des problèmes de la ville, de l’urbanisation de par ses effets et conséquences est fortement liée au contexte de la ville industrielle du XIXe siècle.

Il s’agit de la période de la révolution industrielle qui a été enclenchée par les avancées de la mécanisation et de la motorisation, de la modification en profondeur des conditions et des lieux de production manufacturière (l’essor de la machine à vapeur), contribuant ainsi à la configuration de cette transition faire d’une société à base agricole à une société dominée par la mécanisation. L’essor de la mécanisation affectera les types et modes de la production industrielle avec la configuration du travail de masse lié à l’apparition des premières industries du textile, de l’exploitation minière, de la métallurgie qui s’implantent en dehors des villes, à proximité des sources d’énergie, de matières premières, nécessitant un nombre de plus en plus conséquent de main d’œuvre et posant avec acuité les enjeux de la création des dessertes et voies de circulation vers les unités de production.

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