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LES ÉTATS EUROPÉENS DE 1815 A 1848 : L'EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE

Publié le 17/01/2022

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Tandis que les États d'Europe occidentale évoluent vers le libéralisme, les Étals d'Europe centrale et orientale demeurent sous des régimes absolutistes, notamment l'Autriche et la Russie.
Mais derrière cette façade autocratique, un mouvement lent et profond, de forme littéraire et historique, se développe, notamment en Allemagne et en Italie, et y prépare la grande explosion nationale et libérale de 1848.

« III.

—L'Allemagne de 1815 à 1848. Grâce à Napoléon Ier, l'Allemagne avait fait un grand pas vers l'unification.

Elle ne comptait plus en 1815 que trente-deux États unis dans une Confédération germanique que présidait l'Autriche, le plus grand des États allemands.

Maisla confédération, malgré la Diète de Francfort, n'était qu'un simulacre d'unité, n'ayant ni gouvernement, ni armée, nifinances fédérales.

Metternich s'en servit seulement pour garder la direction des affaires allemandes et étouffer lesaspirations nationales et libérales allemandes, auxquelles on avait dû faire appel en 1813 contre Napoléon ; seule,une police fédérale fut créée.Le mouvement national et libéral allemand persista néanmoins sous la forme de sociétés savantes, dans les milieuxintellectuels et bourgeois.

Metternich les brisa (voir l'histoire de la Sainte-Alliance), mais dès lors les nationauxlibéraux allemands devinrent hostiles à l'Autriche et par contre-coup favorables à la Prusse.

La formule « PetiteAllemagne » (unité autour de la Prusse) se substitua à la formule « Grande Allemagne » (unité autour de l'Autriche).Le mouvement littéraire et philosophique, suite du romantisme, vint renforcer le mouvement national et libéral.

Issudes prédications enflammées de Fichte lors des guerres napoléoniennes, il aboutit à la découverte et à l'exaltationde la vieille littérature allemande (Gervinus, Lachmann) et de l'histoire de la Germanie (Niebühr, Pertz, Dahlmann).

Lacollection des « Monurnenta Germaniae » réunit tous les textes relatifs à la civilisation germanique.

Tandis quecertains libéraux allemands réfugiés à Paris s'efforçaient de rapprocher libéraux français et allemands, la criseeuropéenne de 1840 opposait au contraire la France à l'Allemagne et renouait plus étroitement l'unité du blocgermanique.

Hegel et ses disciples Ranke et Treitschke faisaient de plus en plus tourner le mouvement allemand auprofit de la Prusse, réalisation la plus parfaite, selon eux, de la notion philosophique de l'État.Le Zollverein.

— L'union douanière allemande travaillait en même temps au profit de la Prusse.

Réclamée dès 1816par les commerçants de Leipzig et les théoriciens (List), amorcée en Prusse et dans les États enclavés, dès 1818,par Hardenberg, l'Union douanière fut réalisée le 14 février 1828 pour les États septentrionaux de l'Allemagne.L'Allemagne centrale forma un second groupe qui, de 1832 à 1834, se rapprocha du précédent et fut rejoint par lesÉtats du Sud.

Le 1er janvier 1834 fut formé le « Deutscher Zollverein » laissant seulement en dehors de lui l'Autricheet les États voisins de la mer.

Le « Parlement douanier » siégeant chaque année à Berlin, les États allemands prirentde plus en plus l'habitude de se grouper autour de la Prusse.Aussi l'avènement en Prusse de Frédéric-Guillaume IV qui passait pour libéral et qui convoqua dans ses États unLandtag uni (1847), fit-il exploser le mouvement national libéral allemand.

Le 10 octobre 1847, les chefs libérauxallemands, réunis à Heppenheim, demandèrent "un parlement populaire et un gouvernement commun pour les Étatsmembres du Zollverein".La période 1815-1848 est pour l'Allemagne une sorte de réveil, de renaissance intellectuelle et politique, qui préparel'unification qui sera réalisée après 1848 par Guillaume Ier de Prusse et le Chancelier de Bismarck. IV.

- L'Italie (1815-1848). Sous Napoléon Ier, l'Italie avait connu, à défaut d'une totale unité politique, une unité d'institutions.

Il y avait eu unroyaume d'Italie, un drapeau national « vert, blanc, rouge e, des institutions libérales.

Les traités de 1815, sifavorables à l'Autriche, maintinrent les divisions de l'Italie et marquèrent une régression au point de vue desinstitutions.

L'Autriche, maîtresse directe du royaume lombard-vénitien, maîtresse indirecte de la Toscane, de Parmeet de Modène où régnaient des Habsbourg, imposa sa volonté aux États indépendants : royaume de Piémont-Sardaigne, États de l'Église, royaume des Deux-Siciles ; partout ce fut le retour à l'ancien régime. A) Les révoltes libérales.

— Aussi les libéraux italiens s'insurgèrent-ils un peu partout.

Les sociétés secrètes (logesmaçonniques, ventes de carbonari) multiplièrent les soulèvements : Naples, Piémont (1821-1822), Romagne et Italiecentrale (1832).

Chaque fois, Metternich brisa les tentatives libérales et les chefs furent emprisonnés ou exilés (voirla Sainte-Alliance).Toutefois comme en Allemagne et en Autriche les peuples brimés se réfugièrent dans le souvenir de leur gloirepassée.L'esprit national provoqua un vif essor de la littérature (poésies d'Alfieri et de Leopardi, Mes Prisons de Silvio Pellico,Les Fiancés de Manzoni) et de l'histoire (publication de l'Archivio Stance Italiano).

Cette résurrection littéraireprépara les deux mouvements de la « Jeune Italie » et du « Risorgimento ».La Jeune Italie.

— Giuseppe Mazzini, carbonaro génois exilé à Marseille, puis à Londres, brouillé avec les monarquesitaliens, ne voit de salut pour l'Italie que dans la forme républicaine et dans l'insurrection violente.

Très vited'ailleurs, pour lui, la « Jeune Italie », fondée en 1831, ne doit être qu'une section d'une « Jeune Europe ), rénovéepar des républiques nationales.

Il eut de nombreux partisans, dont Garibaldi.

Mais les soulèvements qu'il tentaéchouèrent et beaucoup d'Italiens déçus se retournèrent vers la politique réformiste du « Risorgimento ».Le Risorgimento (La Résurrection).

— Comme l'écrivait vers 1840 le publiciste Massimo d'Azeglio, « les conspirationset les révolutions...

sont autant dé folies...

Il faut penser à d'autres moyens », c'est-à-dire obtenir des réformespolitiques et réaliser l'unité italienne autour du pape ou du Piémont.

Autour du pape, telle fut la théorie développéepar l'abbé Gioberti en 1843 dans son Primato Morale et Civile degli Italiani (la primauté morale et civile des Italiens);autour du Piémont, telle fut la théorie développée par le comte Cesare Balbo en 1844 dans les Speranza d'Italia (lesEspérances de l'Italie).

Tous les deux étaient partisans d'une monarchie fédérale italienne et étaient anti-autrichiens.Or, en 1846, un pape libéral, ami de Gioberti, remplaça l'autoritaire Grégoire XVI : C'était Pie IX (cardinal Mastaï. »

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