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Les indépendances en Amérique latine

Publié le 24/11/2018

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Le congrès d'Angustura, où sont présents des délégués colombiens, fonde la république de Grande Colombie. Elle correspond à l'ancienne vice-royauté de Nouvelle-Grenade et fédère en un seul État le Venezuela et la Colombie. Bolivar reçoit les pouvoirs de président et de dictateur militaire.

1821 La victoire décisive de Carabobo (juin), en mettant fin aux dernières résistances loyalistes du Venezuela, lui livre Caracas.

Son lieutenant, José Antonio de Sucre (1795-1830), remporte les victoires de Yaguachi et Pichincha (mai) et libère la province de Quito (l'Équateur).

1822 L'Équateur est intégré au sein de la Grande Colombie.

L'ÉPOPÉE DES LIBERTADORES

 

Jusqu'au début du xixe siècle, rien ne laisse présager la disparition brutale des empires coloniaux espagnol et portugais. La montée des mécontentements au sein des sociétés coloniales envers la monarchie absolutiste ne remet pas en cause la fidélité au roi. Si l'immense majorité des colons souhaite davantage de liberté et une plus grande autonomie, elle n'envisage pas de rompre avec la métropole. Mais en 1808, le renversement des Bourbons par Napoléon Ier affaiblit les liens avec la métropole.

TENSIONS DANS LES COLONIES ESPAGNOLES

Un pouvoir centralisé

L'Amérique espagnole est divisée en quatre vice-royautés, la Nouvelle-Espagne, la Nouvelle-Grenade, le Pérou et La Plata, subdivisées en capitaineries générales. Celles-ci sont gouvernées par des hauts fonctionnaires espagnols nommés par le roi. Les vice-rois partagent le pouvoir avec les Audiences, des parlements aux compétences judiciaires et administratives.

Au xviiie siècle, l'Espagne renforce la centralisation coloniale en créant une cinquantaine d'intendances.

Les créoLes contre les métropolitains

Toutes les hautes charges politiques, administratives et ecclésiastiques sont entre les mains des Espagnols de souche, venus de métropole.

Les créoles, descendants d'Espagnols nés en Amérique latine, détiennent la richesse, les mines, le grand commerce et les immenses plantations, mais sont écartés de tous les postes à responsabilité, hormis les charges municipales.

Ils supportent de moins en moins le mépris des métropolitains et le monopole commercial exercé au seul profit de l'Espagne. Pour une minorité de créoles, les révolutions américaine et française deviennent des exemples. Mais la crainte de voir l'immense majorité de la population, Indiens, Noirs et métis, échapper à leur domination garantit le loyalisme envers la couronne.

De 1780 à 1782, près de 60 000 Indiens du Pérou se révoltent contre l'oppression des Blancs. Ils sont conduits par

un métis noble, José Gabriel Condorcanqui (v. 1749-1781), dit Tupac Amaru, descendant présumé des souverains incas. Cette insurrection meurtrière, noyée dans le sang, marque profondément la minorité créole du Pérou.

L'ISOLEMENT DES COLONIES

Les guerres de la Révolution et de l'Empire vont précipiter la rupture.

1796 Le traité de San ildefonso lie le destin de la monarchie espagnole à celui de la France révolutionnaire. Nouvelle alliée de la République, l'Espagne subit le blocus maritime de la marine anglaise qui la coupe de ses possessions coloniales. L’Amérique du Sud acquiert de fait son autonomie et ouvre son commerce aux pays neutres, en particulier les États-Unis.

1805 Entrée en guerre contre l'Angleterre en 1804, l'Espagne perd sa marine à Trafalgar, outil essentiel de sa puissance coloniale.

■ 1806 Francisco de Miranda (1750-1816), officier espagnol né à Caracas et acquis aux idées révolutionnaires tente en vain de soulever les créoles du Venezuela contre les autorités espagnoles, avec l'aide des Anglais.

À Buenos Aires, les créoles repoussent avec succès un débarquement des troupes anglaises commandées par l’amiral Popham.

1807 Une nouvelle tentative anglaise échoue devant la résistance acharnée des Argentins.

• Dans ces trois derniers cas, les créoles ont montré leur fidélité envers la couronne. Mais l'incapacité de l'Espagne à aider ses sujets d'outre-mer, obligés d'assurer seuls leur défense, devient le puissant ferment d'un nationalisme colonial.

« Mais l'Argentine ne peut garder la maîtrise des provinces de l'ancien vice-royaume.

Le général Artigas refuse de reconnaître la souveraineté de l'Argentine sur l'Uruguay.

Le Paraguay, dirigé par un notaire, José Gaspar Rodriguez de Francia (1766-1840), reste isolé et s'achemine discrètement vers l'Indépendance.

Dans le Haut-Pérou, les loyalistes conservent le pouvoir.

• FeniRJnd VI/ a retrouvé son trône en 1814 .

Partout, sauf en Argentine, les royalistes l'ont emporté.

Plutôt que de faire des concessions, Ferdinand impose à ses colonies le retour à l'absolutisme et des mesures réactionnaires .

Il rétablit le monopole commercial qui contrarie les intérêts de la bourgeoisie coloniale et engage une répression impitoyable.

Un déchaînement de violence s'abat sur les patriotes.

Les exécutions sommaires se multiplient , des villages sont rasés et les villes soumises au pillage .

Le loyalisme ne résiste pas à cette remise en ordre brutale ; d ' autant que l'Espagne n'a plus les moyens maritimes d'imposer sa domination et que l'Angleterre, maîtresse des mers, s'y oppose.

Depuis la guerre, l'Amérique latine joue un rôle essentiel dans le commerce britannique et est devenue, de fait, une colonie économique de l'Angleterre .

L1NDBtENDANCE ACQUISE PAR LES UBEITADOIES L'indépendance de l'Amérique latine est acquise sous l'action conjointe de Simon Bolivar et de José de San Martin, partis respectivement du nord et du sud, pour atteindre la forteresse loyaliste , le vice-royaume du Pérou .

SIMON BOLIVAR • 1816 Bolivar , aidé secrètement par les Anglais qui lui fourni ssent armes et argent, débarque avec une petite armée au Venezuela , à Angustura , dont il fait le siège du gouvernement et de la base militaire .

• 1817 Il rallie à sa cause José Antonio P6ez (1790- 1873) , un Indien , qui entraîne derrière lui la majorité des llaneros.

Caracas reste loyaliste , mais Bolivar et Pàez s'emparent d 'une grande partie du pays après des combats sanglants.

Les insurgés obtiennent le soutien du président des États-Unis James Monroe , qui leur reconnaît la qualité de belligérants .

• 1819 Bolivar, après avoir franchi les Andes , défait les Espagnols à Boyaca (7 août) et entre triompha lement à Bogota , capitale de la Nouvelle­ Grenade .

Il reçoit le titre de libertador et proclame la république de Colombie .

• Le congrès d'Angustura, où sont présents des délégués colombiens , fonde la république de Grande Colombie .

Elle correspond à l'ancienne vice-royauté de Nouvelle-Grenade et fédère en un seul État le Venezuela et la Colombie.

Bolivar reçoit les pouvoir s de président et de dictateur militaire.

• 1821 La victoire décisive de Carabobo Guin), en mettant fin aux dernières résistances loyalistes du Venezuela, lui livre Caracas .

• Son lieutenan~ José Antonio de Sucre (1795-1830 ), remporte les victoires de Vagua chi et Pichincha (mai) et libère la province de Quito (l'Équateur ).

• 1822 L'Équateur est intégré au sein de la Grande Colombie.

JOSÉ D E SA N M ARTi N • San Martin est conscient qu'une victoire définitive doit passer par la chute du Pérou.

Pendant trois ans, il organise une armée moderne , s ' inspirant des techniques napoléoniennes , et établit ses bases à Mendoza au pied des Andes .

• 1817 Appuyées par les patriotes chiliens d 'O'Higgins, les troupes de San Martin traversent les Andes aux cols de Los Palos (4 ooo rn) et d'Uspallata (3 830 rn) et fondent sur les armées espagnoles, défaites lors de la bataille de Chacabuco .

Elles entrent à Santiago où O 'Higgins est nommé directeur suprême.

• 1818 L'indépendance du Chili est proclamée le jour anniversaire de la bataille de Chacabuco (12 février ).

• La bataille remportée à Maipu (avril) élimine définitivement les Espagnols du Chili.

• 1820 Le Chili devient la base arrière pour préparer l'invasion du Pérou .

Pendant deux ans, San Martin arme une flotte pour transporter ses troupes par mer dans le but d'éviter la traversée difficile des déserts d 'Atacama et de Taracapa .

Il obtient le soutien naval de l'amiral anglais Thomas Cochrane et débarque à Paracas pour attaquer, sans succès, le port de Callao .

• 1821 Après des combats difficiles et incertains, il entre dans Lima, abandonnée par les troupe s du vice -roi.

L'indépendance du Pérou est proclamée publiquement à l'hôtel de ville et San Martin est élu « protecteur ».

Mais la majeure partie du Pérou reste entre les mains des loyalistes , repliés sur les hauts plateaux.

• 1822 Voulant obtenir l'appui de Bolivar qui achève sa conquête de l'Équateur , San Martin se dirige vers Guayaquil , où les deux hommes se rencontrent en juillet.

Après cette entrevue restée mystérieuse, il s'efface devant Bolivar , à qui revient la tâche d 'achever la conquête du Pérou.

Les deux grands libertadores n 'auraient pu se mettre d'accord sur l'avenir politique de l'Amérique latine .

San Martin présente sa démission au Congrès péruvien et quitte définitivement l'Amérique pour rejoindre l'Europe .

• 1824 Après deux années de combats difficiles , Bolivar défait les troupes espagnoles à Junin (août) , et Sucre obtient la victoire décisive à Ayacucho (décembre) .

Le port de Callao, dernière garnison espagnole, ne se rend qu'en 1826 .

• 1825 Le Pérou obtient, malgré lui, son indépendance et Bolivar en devient le président.

Mais profitant du départ de Bolivar pour le Haut-Pérou , l'oligarchie péruvienne, hostile au césarisme du libertador, proclame sa pleine souveraineté.

• 1826 Bolivar proclame l'indépendance du Haut-Pérou qui prend le nom de Bolivie .

Il établit sa Constitution et s'oppose à son union avec le Pérou .

LE MEXIQUE, UN CAS À PART • 1810 Dans le vice-royaume de Nouvelle-Espagne , les créoles demandent la formation d 'une junte centrale, élue par les conseils municipaux .

Le vice-roi, favorable à cette proposition , est renversé par l'oligarchie conservatrice de l'Audience.

Un groupe de créoles Hidalgo y Costilla (1753-1811 ), organise une conspiration devant rallier la majorité des créoles .

Hidalgo entraîne, dans une marche sur Mexico, plus de 50 000 Indiens et métis de sa ville, Dolorés , pour défendre la légitimité de Ferdinand VIl et l'Église catholique contre l'impiété des Français .

Le mouvement tourne à la révolte contre l'ordre social, détruisant et pillant les grandes propriétés, semant la panique parmi les B lancs , Espagnols et créoles confondus.

• 1811 L'armée , appuyée par des milices de propriétaires , écrase le soulèvement.

Le mouvement est ''f'~P;a\'letlïl'~'l : relayé par '/osé Morio .

Mon/os y Ptlv6n .

(1765-1815) , un autre prêtre -métis .

de surcroît.

·=:=== ·' · :Durant deux ans, son armée tient le sud du Mexique .

• 1813 Morelos convoque un congrès à Chilpancingo qui proclame l'indépendance du Mexique et lui donne sa première Constitution (en 1814) .

• 1815 L'armée espagnole, commandée par le général Agustln de Iturbide (1783 -1824) et soutenue par les créo les, renverse le rapport de force et met fin à la révolution indienne et paysanne .

Morelos et ses lieutenants sont passés par les armes .

• 1817 Une dernière tentative insurrectionnelle , menée par un libéral espagnol, le général Francisco Espoz y Mina (1781- 1836) , échoue tant la crainte est grande qu'elle ne débouche sur une nouvelle révolution sociale.

• 1820 La révo lution libérale en Espagne décide la minorité conservatrice blanche à rompre avec la métropole pour ne pas devoir appliquer une Constitution libérale et sauver ses privilèges .

• 1821 L'armée, derrière Iturbide , le haut clergé et les notables créoles , conclut avec Vicente Guerrero (1783-1831 ), le dernier chef révolutionnaire , l'accord d 'lguala (février).

Par ce coup d'État conservateur, le Mexique proclame son indépendance et adopte un programme propre à faire l'unanimité : le catholicisme est religion d 'État et tous les habitants deviennent des citoyens égaux en droits .

• L'Amérique centrale (capitainerie générale du Guatemala) proclame son indépendance à la suite du Mexique.

• 1822 Le général Agustin denurbide se fait couronner empereur du Mexique sous le nom d'Augustin 1" .

L'Amérique centrale est intégrée dans l'Empire mexicain .

• 1823 Le général Iturbide est renversé par un soulèvement républicain .

L'ÉCLATEMENT DE L'AMÉRIQUE LATINE • Ferdinand VIl, restauré sur son trône par la monarchie française , refuse de reconnaître l'indépendance de ses colonies.

La Sainte Alliance soutient le roi d 'Espagne et envisage, au congrès de Vérone (octobre à décembre 1822 ), d'envoyer une armée rétablir le souverain dans ses droits.

Mais la Grande­ Bretagne s'oppose à cette tentative de reconquête coloniale.

Les États -Unis , s'ils n'ont pas encore les moyens militaires de peser sur le cours des événements, interdisent solennellement aux Européens , par la voix de leur président Monroe , de s'immiscer dans les affaires américaines.

• L'Espagne ne conserve que ses possessions antillaises , grâce aux États-Unis qui empêchent le Mexique d'intervenir à Cuba, qui est devenue le dernier refuge des loyaliste s .

• L'immense Empire colonial espagnol éclate rapidement en dix-neuf républiques qui épousen~ de façon approximative, les limites des anciennes Audiences .

Elles reflètent à la fois les disparités géographiques et les particularismes ethniques .

• 1823 L'ancienne capitainerie générale du Guatemala se sépare du Mexique pour fonder les Provinces Unies d'Amérique centrale.

• 1826 À l'image des États-Unis , Bolivar souhaite organiser une confédération des États d'Amérique latine .

Il organise un congrès général à Panama .

Seuls le Mexique, l'Amérique centrale, le Pérou et la Grande Colombie répondent à l'invitation .

Le congrès débouche sur un échec , largement organisé par la Grande-Bretagne.

• 1828 L'Uruguay, après avoir été occupé par l'Argent ine, est annexé par le Brésil.

La population se soulève contre les occupants et reçoit le soutien des Argentins .

Sous la pression de la Grande-Bretagne , ses deux puissants voisins acceptent de reconna ître son indépendance .

• 1829 Pilez provoque la sécession du Venezuela de la Grande Colombie .

• 1830 L'Équateur, sous l'action de Juan José Ron s(1800- 1864) , ancien lieutenant de Bolivar , fait sécession de la Gran de Colombie et se proclame « répub lique libre et indépendante ».

• Boliva r, malade et contesté pour son autorita risme, abandonne tout pouvoir et meu rt quelques mois plus tard .

• 1838 Rofoe / du pouvoir au Guatemala, à la tête d 'une armée constituée d'Indien s insurgés .

Devenu président il contri bue à détruire les Provinces Unies qui éclatent en cinq États : le Costa Rica, le Nica ragua, le Hondur as, le Salvador et le Guatemala.

• 1839 La tentative d 'union du Pérou et de la Bolivie, voulue par le général bolivien Andrés Santa Cruz (1792-1865), échoue devant l'opposition militaire du Chili et de l'Argentine.

Les troupes de Santa Cruz sont vaincues par l'armée chilienne lors de la bataille de Yungay.

• 1848 Après une guerre contre les États -Unis, le Mexique perd le Texas , le Nouveau-Mexique et la Californie.

L1NDÉPENDANCE DU BRtSIL • 1807 À la confére nce de Fontainebleau, la France et l'Espagne se mettent d'accord sur le partage du Portugal.

Fuya nt l'occu patio n du pays par les troupes napoléoniennes, la famille royale portugaise s'embarque sur des navi res brita nniques et s'installe au Brésil.

Rio de Janeiro devient la capitale de l'Empire portugais.

• IBIS Aprés la libération d u Port ugal par les Anglais, le roi Jean VI (1767- t826) décide de rester au Brésil.

L a colo n ie est élevée a u rang d e roya ume frère, égal en droits au Portugal .

• 1820 Une révolution libérale éclate au Portugal et promulgue une co nstituti on .

L es P o rtugais exigen t le reto ur d u roi en métropole .

1811 VI 1834).

Les libéraux d e L isbonne veulent ramener le Brésil au statut de colonie.

• 1811 Dans so n d i scou rs d'Ypir anga, prés d e Sao Paulo, Dom Pedro rallie les répub licain s et les monarchistes du Brésil au cri de « l'Indépendance ou la mort».

Il est couronn é «empereur constitutionnel du Brésil ».

L'armée port ugaise évacue l e pays.

• 1815 Le Portugal.

sous les auspices anglais, reconnalt l'Ind épend an ce du Brésil.

Cas unique, le Brésil a conjugué nationa lisme et fidélité à la couronne.

La Maison de Bragance régnera s u r le Brésil jusqu'à l'établisseme n t de la républi que en 1889.. »

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