Les Juifs d'Alexandrie

« Avant Alexandre le Grand, Juifs et Grecs n'ont que peu de relations .

Après la con­ quête, tout change, ce qui témoigne du nouvel esprit de tolérance régnant dans les territoires occupés, et no­ tamment en Égypte.

Si les toutes premières traces d'une présence juive à Alexandrie sont inscrites en araméen, la quasi totalité de celles qui suivent immédiate­ ment sont en grec, les noms hébraïques étant même hel­ lénisés.

De telles pratiques confirment l'adhésion des Juifs à la langue et à la cultu­ re grecques, et attestent un degré d'intégration élevé à la société dominante.

Pourtant, cette intégration ne signifie pas assimilation complète, aboutissant à une perte d'identité.

De la con­ quête de l'Égypte par le fils de Philippe de Macédoine au règne de l'empereur romain Hadrien, le~ Juifs installés sur la terre des pharaons - qu'ils vivent à Alexandrie ou dans les cités s'échelonnant sur les rives du Nil -continuent à as­ sumer leur judéité et utili­ sent la langue et la culture grecques tout en restant fi­ dèles aux principes mono­ théistes de leur foi .

Delta, le quartier juif d'Alexandrie 1 1 semble que l'implantation de la communauté juive ne soit pas cantonnée à un seul quartier d'Alexandrie.

Si, au I•' siècle de l'ère chrétienne, les Juifs habitent essentielle­ ment le long de la côte, à l'est du centre-ville, des in­ dices laissent à penser qu'il existait au moins un autre FLAVIUS JOSÈPHE.

HISTORIEN D ALEXANDRIE L'historien juif Flavius Josèphe naît à Jérusalem aux alentours de l'an 37 après Jésus-Christ et meurt à Rome en l'an 1 OO.

Prenant le parti des Pharisiens, il participe en 66 à la révolte contre le pouvoir ro­ main.

JI est libéré trois ans plus tard, quand Vespasien de­ vient empereur, un événement qu'il aurait prédit.

C'est depuis le camp romain où il est l'interprète de Titus qu'il assiste au siège de Jérusalem en l'an 70.

Par­ mi les œuvres qu'il a laissées, on compte une autobiographie, des récits historiques, La Guerre juive, un traité, Contra Apionem, dans lequel il tente de démontrer que le peuple juif existe depuis la plus haute Antiquité, enfin les Antiquités judaïques, dont un célèbre passage constitue le seul témoignage historique non chrétien concernant la vie de Jésus.

quartier juif dans l'ouest de la capitale, non loin du port d'Eunostos .

L'implantation dans la partie orientale d'Alexandrie paraît en tout cas la plus ancienne, puisque des tombes juives datant du Ill" avant Jésus­ Christ prouvent qu'une com ­ munauté y était installée dès les origines de la dynastie ptolémaïque, peu après la fondation de la ville .

Pour les Alexandrins d'ori ­ gine grecque, ce quartier (baptisé Delta) présentait peu d'attraits, car il était trop excentré et probablement trop misérable .

Mais les Juifs y trouvaient des avantages. »