Les Lagides au IIIe siècle

« ainsi n'avaient jamais à défendre leur autorité sur l' É ­ gypte.

C'est pourquoi ils atta ­ chaient avec raison une gran­ de attention aux affaires étrangères .» La volonté de verrouiller l'ac­ cès oriental de l'Égypte a cer­ tainement prévalu dans la décision d'occuper la Cœlé­ Syrie, mais elle ne peut sans doute pas expliquer intégra­ lement la politique étrangère des Lagides au Ill° siècle, sur­ tout en ce qui concerne les Cyclades et la Grèce propre­ ment dite , même si l'on consi ­ dère que cette polit i que, au moins sous les deux premiers représentants de la dynastie, visa it à empêcher Démétrios Poliorcète de se constituer une base d 'opérations contre l ' Asie, qui lui avait été, esti­ mait -il , injustement enlevée.

Une polit ique dictée par des considéra ­ tions économiques ? L 'économie semble avoir été une préoccupation ma­ jeure des premiers Ptolémées, dont la politique intérieure était si dirigiste qu'elle a sou ­ vent été qualifiée de mercanti­ liste .

Or, selon Ed .

Will , ce se­ rait «la politique extérieure qui a fourni la première impul­ sion au mercantilisme ».

Bien que la richesse de l'Égyp­ te fût proverbiale, le pays manquait cruellement de cer­ tains éléments vitaux pour son équilibre , à commencer par des soldats capables de le défendre en cas d'agression.

Or, pour se payer les services de mercenaires , ai nsi que le bois et les métaux nécessaires à la constitut ion d'une armée et d'une flotte dignes de ce nom, il fallait, entre autres, d isposer d'argent monnaya­ ble, ce que l' anc ienne terre des pharaons ne possédait pas.

De nombreux historiens ont justifié par ce criant besoin de liquidités la mise en œuvre de la politique mercantiliste des Lagides et, par contr e-coup, leur politique étrangère vi­ sant à s'assurer soit des mar­ chés, soit des zones d'approvi­ sionnement .

Cette op tique a toutefo is été remise en ques­ tion en arguant, hors d'Égyp­ te, de négociations à vocation mercantile de la part des Pto­ lémées .

En déf initive, si le mercantilisme leur a fourn i. »