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LES MARECHAUX DE L'EMPIRE

Publié le 27/02/2008

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Le 20 mai 1804, les Français apprirent par le Moniteur la nomination de dix-huit maréchaux d'Empire, «choisis parmi les généraux les plus distingués». Au lendemain de son accession au trône, Napoléon relevait ainsi la dignité de maréchal de France supprimée par la Convention le 21 février 1793. A l'instar de Charlemagne il tenait à s'entourer sinon de «pairs», du moins d'une phalange de compagnons dignes de lui. Mais un autre motif le faisait agir. L'extraordinaire fortune du soldat couronné lui avait valu bien des envieux. Sous le Consulat, Bernadotte, Masséna, Augereau (et d'autres encore) avaient difficilement caché leur mauvaise humeur. «Il n'y a pas de général qui ne se croie les mêmes droits au trône que moi», confiait Napoléon à Chaptal. Pour apaiser les jalousies, il voulut parer ces hommes d'un titre prestigieux. Grands officiers de la Couronne, les maréchaux devenaient les «cousins» de l'Empereur. En leur écrivant on devait désormais les appeler «Monseigneur». Le sénatus-consulte du 28 floréal an XII nommait d'abord quatorze maréchaux actifs (le nombre avait été fixé à seize, mais Napoléon se réservait de donner ultérieurement deux autres bâtons étoilés). Ces quatorze élus étaient, dans l'ordre de leur nomination : Berthier, Murat, Moncey, Jourdan, Masséna, Augereau, Bernadotte, Soult, Brune, Lannes, Mortier, Ney, Davout et Bessières. En même temps étaient promus «maréchaux honoraires» quatre hommes de valeur dont Napoléon voulait récompenser les exploits anciens : Kellermann, Lefebvre, Pérignon, Sérurier. Au cours d'une brève cérémonie, les nouveaux dignitaires jurèrent fidélité à l'Empereur et aux constitutions de l'Empire. Par la suite, Napoléon nomma d'autres maréchaux, dépassant ainsi le chiffre de seize qu'il avait lui-même fixé. Ce furent : Victor en 1807, Macdonald, Oudinot et Marmont en 1809, Suchet en 1811, Gouvion Saint-Cyr en 1812, Poniatowski en 1813. Grouchy fut créé maréchal à la veille de Waterloo. Pendant tout son règne, Napoléon combla ses maréchaux de biens et d'honneurs ; il les nomma princes, ducs ou comtes. Tous reçurent des dotations et des rentes, ils acquirent des hôtels et des châteaux. L'Empereur les obligeait à mener grand train. On comprend qu'avec cette obligation de «paraître» ils aient souvent réclamé des fonds supplémentaires. Tout en reconnaissant leur valeur militaire, Napoléon les considérait plutôt comme de brillants seconds (il mettait pourtant à part Masséna et Davout). A la fin de l'Empire, les héros étaient fatigués. Désireux de jouir des biens acquis, ils aspiraient à la paix et certains contribuèrent, en 1814, à la chute de l'Empereur.

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