LES NATIONALISATIONS

En son préambule, la Constitution du 27 octobre 1946 annonçait que «tout bien, toute entreprise dont l'exploitation a ou acquiert les caractères d'un service public national ou d'un monopole de fait doit devenir la propriété de la collectivité». Cette déclaration d'intention ne faisait que confirmer la pratique des nationalisations inaugurée par le Front populaire et appliquée par le gouvernement provisoire du général de Gaulle. Une loi de 1936 avait ordonné la nationalisation des industries de guerre mais ne fut pas étendue à toutes les usines d'armement. Un an plus tard, les cinq compagnies ferroviaires privées cédèrent 51 % de leur capital et l'exploitation des réseaux à l'Etat, qui créa la Société nationale des chemins de fer français (S.N.C.F.). Cette politique de nationalisation ne reprendra qu'en 1944-1946 et dans les secteurs-clés de l'économie exigeant d'importants investissements de reconstruction et d'expansion ainsi qu'une planification contrôlée.