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Les nouveaux royaumes barbares

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Les grands changements historiques se produisent rarement d'un seul coup. Ils se manifestent généralement par une série de faits et de phénomènes significatifs. Le choix d'une date limite par l'historien est néanmoins légitime parce qu'il répond à un besoin humain de comprendre et d'interpréter. La date bien choisie se place au coeur du drame historique, elle a valeur de symbole.                Il est toutefois difficile de repérer une telle date qui marque la limite entre l'" Antiquité " et le " Moyen Age ". Dans la lente agonie de l'Empire d'Occident au Ve siècle la disparition successive du patrice Aétius (en 454) et de l'empereur Valentinien III (en 455), dernier représentant de la dynastie de Théodose à Ravenne, était probablement plus fatale que le détrônement de Romulus Augustulus en 476. La chute du dernier empereur de Ravenne ne fut guère perçue par les contemporains. Elle ne changea rien à la répartition des forces sur place. Les Barbares étaient depuis longtemps installés sur le sol romain. Les royaumes vandale, wisigoth et burgonde avaient déjà pris des contours en Afrique, en Gaule et en Espagne, et les Italo-Romains s'étaient résignés depuis la mort d'Aétius à être gouvernés par des patrices et maîtres des milices d'origine germanique (Ricimer, Odoacre). L'Empire d'Occident, officiellement réuni en 476 à l'Empire d'Orient, continua d'exister dans les limites des traités conclus avec les rois souverains des Vandales (en 442) et des Wisigoths (en 475).       

« jusqu'au moment où la crise du gouvernement des Ostrogoths devint manifeste après la mort du grand roi (526).

En 531 et 532, ils partirent enguerre contre les Thuringiens, les Wisigoths et les Burgondes.

Ils conquirent les royaumes thuringien et burgonde et arrachèrent aux Wisigothsla Novem populanie .

L'intervention de Justinien P178 en Italie leur permit d'aller plus loin.

En 536, Vitigès P2721 , roi des Ostrogoths, leur céda la Provence et le protectorat alémanique.

Vers 540 Theudehert Ier de Reims occupa la Rétie et les provinces noriques et transféra les tribusgermaniques de Bohême (Baiuvarii = Bavarois) dans ces régions.

Les Francs s'apprêtèrent alors à prendre la succession des Goths sur toute laligne.

Les Austrasiens intervinrent en Italie dès 538, et Childebert Ier de Paris attaqua de nouveau les Wisigoths en 541.

Mais les Francsn'arrivèrent pas à se rendre maîtres de l'Occident.

Les Wisigoths repoussèrent l'attaque, et l'expansion en Italie fut arrêtée avec la mort deTheudebert Ier (547) Les impériaux rétablirent le limes des Alpes entre 556 et 565.

La restauration partielle de l'Empire en Occident avait favorisé la seconde expansion franque (531-547).

Justinien P178 reprit l'Afrique aux Vandales et l'Italie aux Ostrogoths (535-554) ; il occupa même la côte espagnole entre Cadix et Carthagène en 554.

Les Francs et les Byzantins semblèrent separtager l'Occident.

Mais les Wisigoths se maintinrent finalement sur les deux fronts.

Ils se regroupèrent dans le royaume de Tolède et arrivèrentmême à reprendre les cités de la Bétique et de la Carthagénoise temporairement cédées à l'Empire (570 à 623-625), profitant des difficultés desempereurs aux prises avec les Avars, les Slaves et les Lombards.

Les Lombards avaient quitté leur pays natal aux bords de l'Elbe vers 400.

Après la mort du grand Théodoric P315 , ils s'étaient installés en Pannonie et dans la Norique orientale (Basse-Autriche, Styrie), où Justinien P178 les reconnut comme peuple fédéré.

En lutte avec leurs voisins, les Gépides (peuple goth installé entre les Carpathes et le Danube), ils firent appel aux Avars turco-mongols récemment arrivés en Europe.

Les Gépides furentécrasés, et les Avars immigrèrent dans la plaine hongroise.

Ils créèrent un empire nomade à l'instar de celui des Huns en soumettant les tribusslaves et en introduisant celles-ci dans les Balkans.

En 568, les Lombards cédèrent leur pays à leurs terribles alliés et envahirent l'Italie sous laconduite de leur roi Alboin P1064 .

Les empereurs essayèrent de les soumettre avec l'aide des Francs.

Mais la seconde offensive mérovingienne en Italie (584-588-591) ne fut pas plus heureuse que la première.

Le royaume des Lombards, comprenant l'Italie du Nord (provinces d'Aquilée et deMilan, quelques cités de l'Émilie) avec la Toscane et les duchés de Spolète et de Bénévent, se consolida sous le règne d' Agilulf P1035 (591-616) et de la reine Théodelinde P2629 .

Le roi Rothari (636-652) prit aux Byzantins les dernières positions sur la côte ligure (Gênes).

L'expansion franque, la reconquête de Justinien P178 entraînant la disparition des royaumes vandale et ostrogoth et l'invasion des Lombards en Italie ont profondément marqué l'histoire de l'Occident germano-latin.

Les événements déterminèrent la fin d'une période inaugurée par l'apparitiondes Huns en Europe et les invasions germaniques dans l'Empire.

Dans certaines régions frontalières et en Grande-Bretagne, ces invasions ontdonné le coup de grâce à la civilisation romaine.

Mais en Italie, en Gaule, en Espagne et en Afrique les choses changèrent moins brusquement.Les royaumes goth, burgonde et même vandale apparaissent à bien des égards comme une prolongation de l'Empire.

Si l'organisation impériale del'Occident a éclaté, s'il n'y avait plus d'empereur résidant en Occident depuis 476, les structures religieuses, sociales et économiques ont encoreduré.

L'insertion des Barbares dans l'Empire remontait à Constantin P078 et à Théodose P316 , le dualisme germano-romain si caractéristique des royaumes germaniques ariens était un héritage du Bas-Empire.

L'élément germanique a évidemment pris de l'ampleur dans ces royaumes.

Il s'estaffirmé par la consignation par écrit du droit national (loi des Wisigoths sous Euric P1563 , loi des Burgondes sous Gondebaud P120 ).

Mais la séparation des nations par la religion, la langue et le droit devait favoriser la conservation des structures anciennes dans l'ensemble des pays.

DeThéodose P316 à Théodoric P315 , il y avait glissement plutôt que mutation.

Les structures administratives évoluèrent sur un arrière-fond romain.

Le bureau du gouverneur de province ou du général romain servit d'exemple à l'organisation de la chancellerie royale.

Les origines du duché et ducomté institutions nouvelles apparaissant dans les royaumes wisigoth et burgonde semblent remonter aux derniers temps des empereurs.

En Italie,les structures administratives du Bas-Empire restèrent intactes sous Odoacre P2237 et Théodoric P315 .

L'administration centrale de l'Empire d'Occident survécut à Ravenne jusqu'en 540.

Si l'Italie faillit perdre la primauté dans l'ensemble des pays d'Occident entre 455 et 489,Théodoric P315 lui a restitué une dernière fois le rang de province métropolitaine.

Le Sénat de Rome, dont le prestige n'avait cessé de grandir au Ve siècle, conserva toutes ses prérogatives sous Odoacre P2237 et la dynastie des Amales, c'est-à-dire jusqu'en 535-540.

L'époque de la prépondérance des Goths dans l'Occident qu'on pourrait qualifier de " sub-romaine " se termina par la chute de la dynastie dugrand Théodoric P315 .

Les anciennes structures politiques et sociales s'écroulèrent en Italie, qui perdit à jamais son rôle central sur le plan politique.

Car dans l'empire de Justinien P178 et de ses successeurs elle tomba au rang d'une province secondaire.

Les Lombards ne réussirent pas à prendre la place des Ostrogoths dans la péninsule dévastée par une guerre de vingt ans (535-555), encore moins dans l'Occident germano-latin.Grâce à l'Église de Rome, véritable héritière de la Rome des Césars, l'Italie reprit sur le plan spirituel ce qu'elle avait perdu sur le plan politique.

Lepontificat de Grégoire le Grand P121 (590-604), dernier représentant connu de l'ancienne aristocratie romaine appelé consul Dei dans son épitaphe, se place à un tournant de l'histoire.

L'autorité morale du grand pape était universellement reconnue et se perpétuait à travers ses écrits.

Grâce auxmissions que Grégoire envoya dans les Iles Britanniques, la Grande-Bretagne retourna à la communauté occidentale, et cette reconquête pacifiquepermit finalement aux successeurs de saint Grégoire de passer le cap d'une crise séculaire et de regrouper les peuples de l'Occident sous l'égide desaint Pierre.

Sur le plan politique, la disparition du royaume ostrogoth eut pour conséquence le déplacement des centres degravité de l'Occident vers le Nord.

Theudebert Ier de Reims (533-547), le plus puissant et le plus dynamique desMérovingiens de cette époque, nourrit en effet des ambitions impériales qui scandalisèrent et effrayèrent la cour deConstantinople.

Mais l'heure de la restauration d'un Empire d'Occident par les Francs n'avait pas encore sonné.

A lasuite d'une expansion trop rapide, les Mérovingiens avaient réuni sous leur sceptre un ensemble de pays peuhomogène.

Le grand royaume manquait de cohérence.

Paralysé par les partages et finalement (à partir de 638) parla décadence de la dynastie, il apparaît comme un géant immobilisé par sa propre lourdeur.

L'expansion franque futsuivie par une époque d'incubation pendant laquelle s'élaborèrent entre Rhin et Loire les structures nouvelles déjà" médiévales ", qui seront imposées aux VIIIe et IXe siècles par les Carolingiens à l'Europe naissante.

Les pays d'entre Rhin et Loire la Francia de Clovis P073 étaient le cœur du royaume mérovingien.

Dans cette Gaule septentrionale l'élément germanique était beaucoup plus fort que dans les autres pays de l'Occident.

Il s'affirma dans la Loi salique, droit barbare par excellence beaucoupmoins teinté de romanisme que les lois des Wisigoths, des Burgondes, et même des Lombards.

Le triomphe de la Loi salique en Francia est un fait postérieur à la fondation du royaume mérovingien, mais il résulte d'un processus historique déjà engagé au VIe siècle.

Les sociétésgermanique et gallo-romaine se pénétrèrent dans la Gaule du Nord de bonne heure.

Leur rapprochement fut sans doute facilité par l'exode de. »

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