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Les paysans, en Russie puis en Union soviétique, de 1917à 1941 (histoire)

Publié le 17/01/2022

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analyse du sujet

• Sujet de synthèse souvent posé et délicat à traiter. Le candidat devra rechercher dans ses connaissances les éléments concernant la politique du pouvoir à l'égard de la paysannerie et son évolution, l'attitude des paysans à l'égard du pouvoir, leurs conditions de travail et de vie.

• Le monde paysan n'est pas homogène : les bolcheviks veulent s'appuyer sur les paysans pauvres contre ceux qu'ils définissent comme « koulaks «. Parfois, les paysans font bloc contre un pouvoir souvent lointain et oppresseur.

développement

Introduction

• Une masse rurale misérable. A la veille de la révolution de 1917, la Russie est encore un pays essentiellement rural : plus de 75 % de la population active est employée dans l'agriculture. La colonisation progressive de la Sibérie, l'effort de modernisation et de mécanisation ont permis à la Russie d'accroître sensiblement sa production et ses exportations agricoles : elle est devenue un « grenier du Monde «. Ces progrès sont le fait des nobles qui exploitent leurs domaines et surtout des koulaks, nouvelle classe de paysans aisés, épris de progrès et mieux équipés. Mais la grande masse des paysans est composée de paysans pauvres, les moujiks, routiniers, analphabètes, pratiquant une agriculture archaïque. Ils vivent misérablement en cultivant péniblement et avec de médiocres rendements, des lopins de terre exigus ou en louant leur force de travail aux nobles et aux koulaks. Après l'éclatement des mirs, la « lutte des classes « se développe dans les campagnes : les moujiks ont « soif de terre «.

« • Une infériorité politique.

Lénine et les bolcheviks ne sauraient accepter de voir leur pouvoir et la révolutiondépendre d'une masse de ruraux arriérés.

En raison de leur écrasante supériorité numérique, les paysans auraient pujouer un rôle déterminant dans un régime fondé sur le suffrage universel.

Lors des élections pour l'assembléeconstituante, à la fin de 1917, c'est leur vote qui a assuré une large majorité aux S.R.

qui obtiennent 54 % des voixcontre 25 % seulement pour les bolcheviks.

Lénine dissout aussitôt l'Assemblée.

Sa méfiance à l'égard des paysansse confirme en 1918 : pour les élections au Congrès des Soviets, les paysans ne comptent qu'un délégué pour 125000 électeurs contre un délégué pour 25 000 ouvriers. • La lutte contre les Blancs.

Leur hostilité à la dictature des bolcheviks aurait pu entraîner les masses paysannesdans le camp des contre-révolutionnaires.

Mais les Blancs, et en particulier les nobles qui les commandent, nepeuvent se résigner à un partage de leurs terres qu'ils considèrent comme une spoliation.

Les paysans rejoignentl'armée rouge.

Le décret sur la terre a fait des masses paysannes les alliés de la révolution.

Désormais la défense deleur terre passe d'abord par la défense des bolcheviks et par leur victoire. 3.

Les désillusions • Les réquisitions.

Près de sept ans de guerre ont ravagé la Russie et désorganisé son économie.

Pour assurer leravitaillement des villes, les bolcheviks envoient des groupes d'ouvriers, pour réquisitionner des vivres avec l'appuide comités de paysans pauvres.

Les koulaks sont particulièrement frappés.

Des excès sont commis au point qu'ilfaut dissoudre les comités.

L'ensemble des paysans s'opposent de plus en plus aux réquisitions.

Ils préfèrent détruireles récoltes et abattre leur bétail.

La production s'effondre : en 1920, elle a baissé de 50 % par rapport à sonniveau de 1913. • La famine.

En 1921-1922, la Russie, forte exportatrice de produits agricoles avant la guerre, connaît une terriblefamine.

On compte environ six millions de morts.

Des centaines de milliers de personnes, paysans comme citadins,errent sur les routes à la recherche d'une quelconque nourriture.

Les scènes de pillage se multiplient. II.

Intéresser les paysans : la N.E.P. Au début de 1921, le pouvoir bolchevique est menacé par la désintégration du pays et la ruine des campagnes.Lénine comprend qu'il faut reculer.

« Aucune trique ne permet de cultiver la terre », écrit-il.

Dans le cadre de laN.E.P., il s'efforce d'intéresser matériellement les paysans.

1.

La liberté du commerce La N.E.P.

rétablit la liberté du commerce intérieur.

Les paysans devront acquitter un impôt en nature mais ilspourront librement commercialiser leur excédent de production.

Ils sont ainsi incités à produire davantage d'autantplus que les transactions peuvent se faire à l'aide d'une monnaie nouvelle et stable. 2.

La production retrouvée La politique de libéralisation ne tarde pas à porter ses effets.

La production agricole retrouve rapidement son niveaude 1913.

Cette reconstruction fut facilitée par le fait que l'agriculture russe, encore arriérée et peu équipée,reposait principalement sur le travail d'une paysannerie nombreuse. 3.

Une fragilité dangereuse • La crise des ciseaux.

Les progrès agricoles contrastent cependant avec la remontée beaucoup plus lente de laproduction industrielle.

Aussi, les prix industriels montent rapidement en raison de leur pénurie, tandis que les prixagricoles baissent au fur et à mesure des progrès de la production.

Cette divergence d'évolution des prix estsurnommée « la crise des ciseaux ».

A terme, cette situation peut se révéler dangereuse : la chute des cours peutdécourager les paysans et réveiller leur hostilité au régime. • La menace des koulaks.

Les paysans aisés, les koulaks, détiennent une part importante de la productioncommercia-lisable.

Ils sont donc en mesure de compromettre l'équilibre économique puis politique du régime endifférant la commercialisation de leurs excédents disponibles. Au total, la N.E.P., si elle a permis la stabilisation du pays, apparaît à beaucoup de bolcheviks commeéconomiquement fragile (la production agricole baisse une nouvelle fois, en 1927 : décision du gouvernement debaisser les prix consentis pour ses achats aux paysans), socialement choquante, car elle accentue l'inégalité entreles paysans et politiquement dangereuse, puisqu'elle donne aux paysans, et notamment aux koulaks, hostiles aurégime, des armes contre celui-ci. III.

La collectivisation La N.E.P., comme le pensait Lénine, ne pouvait donc qu'être une pause avant une nouvelle marche en avant vers lesocialisme.

A la fin des années vingt, après la mort de Lénine, les dirigeants du parti s'interrogent sur la politique àsuivre.

Tous s'accordent à souhaiter une industrialisation puissante du pays.

Mais ils s'affrontent quand il s'agit de. »

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