Les premiers mois de la présidence de Jacques Chirac

Après avoir mis imprudemment en cause le système de retraite des fonctionnaires, jugé trop avantageux, et critiqué le montant du RMI au moment même où le gouvernement était sur le point de consulter les syndicats, il doit démissionner et est remplacé par Jean Arthuis. Ce limogeage n'empêche pas une grève générale dans la fonction publique ; il constitue en revanche un coup de semonce pour le gouvernement, dont les contradictions éclatent au grand jour : l'option libérale incarnée par Alain Madelin demeure d'actualité. L'élaboration du budget pour 1996 consacre la rupture pressentie au sein de la majorité. La politique en faveur du logement est lancée, mais le programme global de lutte contre l'exclusion est différé. Dès les premières séances budgétaires, les parlementaires s'emploient à réduire les crédits de plusieurs ministères. Prenant acte des difficultés rencontrées par son Premier ministre,

Le premier gouvernement du septennat de Jacques Chirac n 'aura duré que six mois. L'endettement croissant de la France, qui compromet la mise en œuvre d'une ambitieuse politique en faveur de l'emploi, aura eu raison des ambitions initiales du président de la République. Celui-ci avait en effet centré sa campagne électorale sur la « fracture sociale », au risque d'être accusé d'annoncer trop de réformes incompatibles avec les contraintes budgétaires de l'Etat et de l'Union économique et monétaire de l'Europe.

Les premiers mois de sa présidence portent la marque de ce dilemme, qui a divisé la majorité et nécessité la formation d'un nouveau gouvernement.