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Les relations internationales, de la fin de la WWII à la chute de l’URSS

Publié le 06/05/2015

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Les relations internationales, de la fin de la WWII à la chute de l’URSS

 

 

Ces derniers mois, la présentation usuelle des évènements en Ukraine  en apporte la confirmation : pour nombre de commentateurs, ces crises en Crimée constituent des combats entre les bons et les méchants, où se joue le sens de l’Histoire. Cette scénarisation simpliste nous présente la Russie comme un Etat barbare, gouverné par des autocrates mafieux qui, pour se distraire, jouent aux échecs avec leurs amis du KGB en attendant de provoquer un référendum illégal dans leur « étranger proche « : l’Ukraine. Cette vision purement manichéenne et caricaturale de l’actualité relève d’une tradition profondément ancrée qui trouve ses origines post- seconde guerre mondiale. En effet succède à cette guerre totale un conflit idéologique : La Guerre Froide. Comment l’affrontement entre deux superpuissances, les USA et l’URSS a conditionné les relations internationales de 1947 à 1991 ? Dans un premier temps, on étudiera  la période 1947-1962, théâtre de la naissance de la guerre froide et de son apogée. Ensuite, il s’agira d’observer la période de Détente et enfin la lente fin du conflit idéologique. 

 

 

Post WWII, un conflit d’un genre nouveau voit lentement le jour, et les tensions engendrées ne cessent de croitre  jusqu’en 1962. 

 

La Guerre froide naît au lendemain de la seconde guerre mondiale. Cette dernière consacre deux superpuissances concurrentes. Les Etats unis, à la tête du « monde libre « défendent les valeurs du capitalisme et du libéralisme tandis que l’URSS prône le communisme. Peu à peu, l’empire stalinien impose le régime communiste dans les  pays qu’il a libéré du joug fasciste. C’est la technique du « slicing salamy « qui consiste à faire élire des communistes dans les gouvernements locaux jusqu’à ce que ceux-ci soit exclusivement composés de partisans. En Février 1948 c’est le « coup de Prague« : la Tchécoslovaquie est alors la dernière à tomber sous la coupe du petit père des peuples.  L’Europe est ainsi scindée en deux par « le rideau de fer «, une expression employée dès le 5 mars 1946 par Winston Churchill dans son discours de Fulton. Pour contenir cette hégémonie, le président des E.U. met en place le principe du « containment « et propose une aide économique aux pays européens (même à l’URSS) : c’est le plan Marshall. Joseph Staline riposte en présentant la doctrine Jdanov et crée le Kominform, un réseau reliant tous les partis communistes sous l’égide et au profit de l’URSS.  Les deux blocs antagonistes se mettent donc en place et « chaque nation se trouve désormais en face d’un choix à faire entre deux modes de vie opposés « comme le souligne Harry Truman en mars 1947. 

 

Dès lors, les tensions entre les deux blocs s’exacerbent.  Les premiers affrontements interviennent en mars 1948 avec le blocus de Berlin, qui durera presque 1 an. Tentant de forcer la fuite des occidentaux hors de la capitale, Staline bloque toutes les voies de communication mais échoue en raison du pont aérien américain qui ravitaille la ville. La seconde crise débute en Corée en 1950 et s’achève trois ans plus tard. Ces conflits fixent les règles tacites de la guerre froide : l’affrontement direct pouvant conduire à l’emploi de la force nucléaire est prohibé au profit de la rivalité idéologique. Chaque camp se consolide militairement et économiquement : à l’OTAN (1949) répond le pacte de Varsovie (1955) et l’Urss oppose le Comecon ou CAEM au plan Marshall en 1949. La même année Mao Zedong accède au pouvoir en Chine et se rallie au bloc soviétique. La division de l‘Allemagne est officialisée par la création de la RFA à l’Ouest puis de la RDA à l’Est. Sur le plan idéologique, le camp soviétique dispose de puissants bastions à l’Ouest et plus particulièrement les partis d’Italie et de France. Cette présence fait naître une véritable psychose anti-communiste aux E.U. au point que Joseph  McCarthy, un sénateur Républicain, mène une véritable « chasse aux sorcières « et ce, au mépris des libertés publiques.  

 

« La même année Mao Zedong accède au pouvoir en Chine et se rallie au bloc soviétique.

La division de l‘Allemagne est officialisée par la création de la RFA à l’Ouest puis de la RDA à l’Est.

Sur le plan idéologique, le camp soviétique dispose de puissants bastions à l’Ouest et plus particulièrement les partis d’Italie et de Fr ance.

Cette présence fait naître une véritable psychose anti -communiste aux E.U.

au point que Joseph McCarthy, un sénateur Républicain , mène une véritable « chasse aux sorcières » et ce, au mépris des libertés publiques.

Par ailleurs, une certaine « coexistence pacifique » se profile bien qu’elle soit encore très fragile.

L’équilibre de la terreur, instauré en 1949 lorsque les soviétiques obtiennent la bombe atomique n’est pas remise en cause par le conflit Co réen.

Désormais, une victoire rapide est utopique.

Nikita Khrouchtchev, le successeur de Joseph Staline théorise la « coexistence pacifique » .

Concrètement , elle se traduit par le règlement du conflit coréen en 1953, la prise de position commune des deux leaders pendant la crise de Suez et la p assivité des USA lorsque le Kremlin réprime la révolte hongroise de 1956.

De ce fait , le combat entre les deux géants devient essentiellement idéologique : la conquête de l’Espace devient le nouveau terrain de concurrence car depuis 1953, chacun des deux b elligérants possède la bombe hydrogène .

Malgré cet équilibre, les blocs demeurent antagonistes et expansionnistes.

A Berlin, cela se concrétise par la construction du mur long de 155km en 1961.

Ainsi, la « tumeur cancéreuse » de Berlin Ouest, comme le disait Staline, est isolée.

En outre la crise des missiles de Cuba de 1962 marque un tournant dans l’histoire de la guerre froide ; et pour cause : le monde a failli sombrer dans une guerre nucléaire.

Face à Kennedy, Khrouchtchev recule et retire ses fusées c ontre l’engagement américain de ne pas attaquer Cuba et de retirer les fusées en Turquie.

Cet échec du côté russe entraîne indirectement la chute du dirigeant soviétique deux ans plus tard.

A cette croissance des tensions jusqu’au point culminant de 196 2, une période de reprise du dialogue s’instaure : c’est la Détente, qui s’achèvera en 1975.

Peu à peu, les dirigeants prennent conscience d’intérêts communs.

Grâce à la crise de Cuba, les deux Grands réalisent qu’ils peuvent mutuellement se détruire et qu’ils s’épuisent mutuellement dans une course aux armements très coûteuse.

Ils trouvent donc un intérêt commun à dialoguer.

De plus, les deux leaders doivent faire face à l’effritement de leur image : des voix s’élèvent contre leurs hégémonies.

A l’Ouest, le général de Gaulle s’oppose à l’action américaine au Vietnam (1965 -1975).

En outre il rejette l’atlantisme - cette doctrine qui place l’Europe occidentale sous la protectio n et la direction des E.U.

- et c’est pourquoi il retire la France du commandemen t intégré de l’OTAN en 1966.

A l’Est, le soulèvement démocratique du printemps de Prague réprimé en 1968 révèle que la domination russe ne tient que par la force.

Partout, c’est la Realpolitik ou politique réaliste qui s’applique : les intérêts des bl ocs passent avant leur idéaux.

L’intensité idéologique du conflit baisse.

C’est dans ce contexte que le rapprochement contre- nature entre Richard Nixon à la tête des U.S.A.

et Mao en Chine communiste a lieu car ce dernier est devenu antisoviétique.

La prise de conscience de ces intérêts communs provoque une reprise du dialogue.

La Détente est tout d’abord essentiellement diplomatique.

A partir de 1963, une ligne directe, surnommée « le téléphone rouge » relie Washington au Kremlin.

D’autre part , les rencont res au sommet se multiplient : entre 1963 et 1975, les dirigeants se retrouvent cinq fois contre deux entre. »

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