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Les républicains à la conquête de la République (1870-1875)

Publié le 06/03/2022

Extrait du document

→ Quelles furent les étapes qui permirent à ce régime politique de

s’enraciner durablement ?

I – La IIIe République : une naissance dans la douleur

A) Une République proclamée dans le sillage d’un désastre

militaire

1) Aller vers la guerre d’un "cœur léger"

Déclaration belliciste de l'impératrice Eugénie (épouse de l'empereur

Napoléon III), le 14 juillet 1870

19 juillet 1870 : déclaration de guerre de la France à la Prusse. (!!!

Par encore l'Allemagne)

Les tensions montent entre les deux pays. L’empereur pense que la guerre

réunifierait la nation. Les républicains sont divisés :

- Hugo qui s’exile.

- Gambetta qui veut se battre.

Engouement pour aller mater les Prussiens --> inconscient du danger

Difficultés :

→ pas de service militaire (conscription) en France

→ 250 000 hommes et officiers mobilisés face à 400 000 prussiens,

faiblement entraînés sur le terrain

→ Napoléon III est malade

2) La proclamation de la République dans un contexte de

défaite

Citation de Jules Favre, ministre des Affaires Etrangères

1

er septembre 1870 : défaite de Sedan et capture de l'empereur

Napoléon III et ses armées

Autre coup de tonnerre, la reddition de Bazaine le 27 octobre 1870 à

Metz.

Le maréchal Bazaine (appelé « le traître de Metz »), pragmatique et

bonapartiste convaincu, capitule sans combattre avec 150 000 hommes.

Les républicains en profitent pour faire pression. (mis à mort)

Le général Trochu assure alors la présidence du gouvernement de la

Défense nationale.

3 septembre 1870 : la dynastie est déclarée déchue par Jules

Favre, député républicain

Le mot « république » n’apparaît pas tout de suite, car on ne veut pas

l’associer à la situation chaotique actuelle (climat instable). Faut-il

instaurer une République dans une situation où les ennemis sont aux

portes ?

 Léon Gambetta, le 3 septembre 1870

Les Parisiens font pression à l'hôtel de ville sur Gambetta pour qu’il

proclame la République le 4 septembre 1870.

Composition du gouvernement de la Défense nationale,

principalement de gauche :

→ général Trochu : chef du gouvernement et ministre de la Guerre

→ Jules Favre : Affaires étrangères

→ Adolphe Crémieux : Justice

→ Jules Simon (centre-droit) : Fonction publique

→ Léon Gambetta : Intérieur (car trop clivant pour gouverner, il veut

juste continuer la guerre)

Paris est assiégée par les Prussiens dès le 19 septembre 1870. Le

siège s’achève le 28 janvier 1871.

En plus, c’est un des pires hivers de l’histoire de France.

Pour autant, les Prussiens ne rentrent pas dans Paris car il y a ce qu’on

appelle les fortifications « Thiers »qui sont très solides. Ils préfèrent

laisser les Parisiens mourir de faim à l’intérieur. Ils ont un but clair :

unifier l’Allemagne et reprendre l’Alsace-Lorraine.

Poliorcétique = art d'assiéger les villes

Diadoque : Démétros Poliocète

 Jules Favre, ministre des Affaires Etrangères (le 19 septembre 1870 après

son entrevue avec Bismarck)

Les républicains le savent très bien et sont très patriotes, ils refusent toute

négociation au début.

Gambetta s’échappe de Paris à bord du ballon Armand Barbès le 7

octobre 1870. (L'Armand Barbès = révolutionnaire de 1847). Il arrive à

Tours où il prend le surnom de « dictateur de Tours », pas dans une

logique totalitariste mais parce qu’il est très volontariste. Il s’entoure de

militaires aussi persévérants que lui pour organiser la riposte/ contreoffensive militaire depuis la ville de Tours et défendre la patrie :

→ Denfert-Rochereau,

→ Charles de Freycinet,

→ Faidherbe.

Ils espèrent une levée en masse (= fait de soulever les foules quand on

ne peut pas utiliser l’armée).

Gambetta, quittant Paris à bord du ballon l'Armand Barbés, le 7 octobre

1870

Gambetta, arrivé à Tours.

En parallèle, d’autres veulent se battre : création d’une Ligue du midi

pour la défense nationale de la République le 18 septembre 1870 à

Marseille, Lyon, Grenoble et Montpellier.

Mais de nombreux échecs militaires successifs.

→ 28 octobre 1870 : reddition de Bazaine qui dépose les armes à Metz

(différent d'une capitation car beaucoup de gens l'ont suivis) 150 000

prisonniers !

→ le général Chanzy est vaincu au Mans

→ Faidherbe à Saint-Quentin…

P6

Jules Favre essaie de régler les exigences des Prussiens : toute l’Alsace,

une partie de la Lorraine, des indemnités de guerre immenses… Thiers

essaie de faire intervenir les voisins d’Europe pour faire pression sur

Bismarck mais la France est isolée politiquement : tous les pays

européens autour d’elle, sauf la Suisse, sont des monarchies qui redoutent

la révolution. Échec de la politique diplomatique.

40 départements sont occupés par la Prusse (Nord-Est de la France).

L’occupation pose problème, et notamment l’alimentation on a mangé →

les animaux du Jardin des Plantes à Paris. Au menu de certains

restaurants de 1870, on pouvait consommer du kangourou ou de

l’éléphant.

 2 millions de Parisiens à l’époque. Certains se réfugient loin des

Prussiens, mais d’autres sont venus derrière les remparts de Paris qui

étaient presque imprenables. Ceux qui sont restés sont ceux qui n’avaient

pas les moyens de partir et les plus radicaux qui ont voulu se battre.

5 janvier 1871 : début des bombardements prussiens sur Paris,

assiégée

Le 7 janvier, rue Le Marois : maison où le premier obus blessa

mortellement un couple de Parisiens.

Les fronts sont en Alsace-Lorraine, à Belfort… Et les Prussiens avancent

jusqu’au Mans à l’Ouest et à Pontarlier au Sud.

Les Parisiens envoient des pigeons-voyageurs et aussi de nombreux

ballons vers l’extérieur : 65 au total, voire 70. Exemple : Gambetta. Ça

permettait de tenir le siège.

Ceux qui sont restés à Paris : une majorité de radicaux, républicains

(communards rouges)

(Victor Hugo, le 17 septembre 1870 (appel à la guerre à outrance contre

l'invasion)

Appel rédigé par Victor Hugo le 17 septembre 1870 (appel à la

guerre à outrance contre l’invasion). Victor Hugo reste à Paris durant

tout le siège. Il publie une série de poèmes, le recueil L’année terrible en

1872, dédiés à Paris (« la capitale des peuples »).

Mais difficultés se présentent l’opposition au sein même du camp →

républicain :

- Gambetta veut donner l’image d’une République fréquentable. Il part en

Espagne de mars à juin pour ne pas être associé aux excès communards

et se mettre à dos tout le monde. Il sait que personne ne l’accepterait s’il

était proche des Rouges, il est opportuniste.

- des républicains plus radicaux, emmenés par Blanqui. Ce sont les vrais

Rouges, les communistes. Leur idéologie ne peut fonctionner.

 B) Les élections du 8 février 1871 : un raz-de-marée monarchiste

(Gaston Crémieux)

 Les Prussiens veulent négocier avec un interlocuteur qui tient la route

et qui sera encore là dans trois jours. Pour assurer une crédibilité aux

représentants, ils demandent l’organisation d’élections au suffrage

universel, véritablement démocratiques. C’est une condition de signature

de l’armistice avec les Prussiens (28 janvier 1871).

 Élections législatives à un seul tour le 8 février 1871. On élit une

assemblée constituante, et c’est la chambre la plus conservatrice et

aristocratique de l’histoire de France. = élection d'un AN et triomphe

électoral des royalistes

→ 400 députés monarchistes élus ≠ 150 républicains (+100 députés

indécis). Environ 675 députés.

P7 : Répartition des sièges à l'Assemblée nationale à la suite des élections

du 8 février 1871

Carte : les Républicains sont plus présents à l’Est là où les Prussiens

occupent la France. Leur passé est aussi historiquement républicain. Le

Sud-Est est très républicain aussi ; à l’époque, c’est un énorme bastion de

gauche (avant l’arrivée des Pieds-Noirs abandonnés par De Gaulle =

extrême-droite).

Gaston Crémieux, Communard. Les ruraux ont aussi peur des

partageux (extrême-gauche qui vient partager les champs) et de la

guerre, ils veulent la paix.

« Imaginez tous ces hobereaux (petits nobles) du temps de Charles X ou

de Louis-Philippe soigneusement conservés bien qu’un peu couverts de

poussière »

– Emile Zola sur les députés monarchistes élus le 8 février 1871

Ce sont les Républicains qui organisent les élections. Ils ont essayé de

dissuader les masses rurales d’aller voter (car ils ont peur du vote des

français). Au lieu de faire voter dans chaque commune, ils font voter à

l’échelle du chef-lieu de canton. Paris, pour sa part, a élu 36 députés

républicains sur 43 sièges à pourvoir. En plus, les riches (bourgeois et

nobles) sont partis et donc n’ont pas voté. Il ne reste que quelques

monarchistes, mais surtout des républicains très motivés.

P8

Portrait d’Adolphe Thiers par le photographe Nadar en 1871

 À 73 ans, il inspire confiance. Il a toujours critiqué le Second Empire, il

a connu la monarchie de Juillet, il s’est toujours opposé à la guerre. Il

n’est pas clivant. Son objectif est la paix. Orléanistes et légitimistes

incapables de s'entendre 

« Les républicains à la conquête de la République (1870-1875) Victor Hugo de retour en France le 5 septembre 1870 (après 18 années d'exil) "Le jour où la République rentrera, je rentrerai.

Me voici.

Deux grandes choses m'appellent.

La première, la république.

La seconde, le danger." Citation de Victor Hugo pour qui le danger c’est que la République proclamée le 4 septembre 1870 soit écrasée par les Prussiens qui font la guerre aux Français, et aussi que les royalistes renversent la République qui est un peu vide et fragile et instaure une monarchie.  Une naissance dans la douleur pour le nouveau régime républicain o République proclamée le 4/09/1870 o Naissance dans les textes qu'avec les lois constitutionnelles de 1875 o La Rep l'emporte dans les urnes en 1877 seulement o Elle s'installe vraiment dans les palais du pouvoir en 1879 Même si elle est la plus longue des cinq Républiques, elle est très lente à se mettre en place.

Il faut attendre 1879 pour que les monarchistes laissent le pouvoir aux républicains notamment. Jusqu’aux lois constitutionnelles de 1875, il n’y a pas de Constitution.  Les monarchistes, grands vainqueurs des premières élections législatives de la IIIe République, sont divisés en deux camps : les partisans de la maison d’Orléans (arrivée sur le trône avec la orléanist Monarchie de juillet en juillet 1830) qui sont libéraux, de es centre-droit, pas pour la monarchie absolue, pas royalistes. Ils ont acceptés les enseignements de la RF. Descendant de Louis-Philippe les ils veulent le rétablissement de la monarchie absolue légitimist (comme sous la Restauration), royalistes, de droite et es d’extrême-droite, conservateurs.

Ils rejettent la révolution française Voir René Raymond, Les droites en France (1954). !!! Pas de partis politiques avant 1901 RF : qui est favorable à un véto royal ? Positionnement droite/gauche dès 1870 POUR Les royalistes, nationalistes, conservateurs => A DROITE DU ROI CONTRE Les progressistes (Robespierre) => A GAUCHE DU ROI Problématiques : → Comment la République s’est-elle installée en France ?. »

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