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Les riches dans l'empire romain au Ier siècle de notre ère

Publié le 25/10/2017

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Les riches dans l'empire romain au Ier siècle de notre ère   La société romaine du Haut-Empire fut une société à la fois d'ordres et de classes : la place d'un homme était définie par l'État (critères juridiques) et par l'argent (critère économique). De ce fait, les couches sociales n'étaient pas parfaitement horizontales ; des courants verticaux traversaient la pyramide sociale. [Voir la pyramide de G Alföldy, dans son Histoire sociale de Rome, trad. fr. 1991 (Paris), p. 133.]   I. Les sénateurs   L'appartenance au sénat dépendait de trois conditions : il fallait posséder des biens valant au moins 1000000 de sesterces (ce qui représentait deux ou trois grands domaines), répondre à des critères d'honorabilité (ne pas avoir mauvaise réputation, ne pas exercer de métier infâmant, ?) et exercer ou avoir exercé une magistrature. Ces trois conditions permettaient d'être inscrit par le censeur dans un album, l'album sénatorial. Les sénateurs possédaient des biens fonciers pour l'essentiel ; la loi leur imposait d'acheter des terres en Italie et une maison à Rome. Ils pouvaient tirer des revenus de l'artisanat, du commerce ou de la banque, à condition de ne pas s'en vanter. Il valait mieux, dans ce cas, utiliser un prête-nom. La famille avait pour eux une grande importance ; les alliances par mariage renforçaient ces liens. Ce qui définit le plus sûrement cette couche sociale, c'est la carrière suivie par ses membres. Elle comprenait quatre types de charges. 1. Les charges préliminaires (avant les magistratures, qui seront vues au point suivant). - tribun de légion, en province ; - membre d'une des quatre commissions qui, au total, comptent vingt personnes, à Rome (c'est le vigintivirat). 2. Les magistratures (le cursus honorum proprement dit) : elles sont annuelles, sans itération possible, et collégiales. On distingue, dans l'ordre ascendant : - questeur (finances) ; - édile (police et bâtiments publics) ou tribun de la plèbe (titre vide de pouvoir) ; - préteur (justice) ; - consul (vide de pouvoir, mais très honorifique). 3. Les fonctions intermédiaires (entre les magistratures) : elles sont très nombreuses, aussi nous n'en mentionnerons que quelques-unes, et elles peuvent être exercées à Rome, en Italie ou dans les provinces. - Fonctions prétoriennes (c'est-à-dire pour des anciens préteurs). Dans les provinces : légat (de légion, de province) ; proconsul. À Rome et en Italie : préfet (du trésor) ; curateur (des travaux publics, du Tibre, des égouts de Rome, de routes italiennes). - Fonctions consulaires (pour des anciens consuls). Dans les provinces : légat d'une grande province à plusieurs légions, proconsul (d'Afrique, d'Asie). À Rome et en Italie : mêmes titres que ceux qui étaient portés par les anciens préteurs 4. Les sacerdoces sénatoriaux de la Ville de Rome : flamines, arvales, luperques, saliens, etc.   II. Les chevaliers   On retrouve les mêmes obligations que celles qui réglementaient l'accès au sénat, avec des différences. L'appartenance à l'ordre équestre dépendait d...

« L’appartenance à l’ordre équestre dépendait de trois conditions : il fallait posséder des biens valant au moins 400000 sesterces (ce qui représentait un ou deux grands domaines), répondre à des critères d’honorabilité (ne pas avoir mauvaise réputation, ne pas exercer de métier infâmant, …) et remplir ou avoir rempli une fonction équestre.

Ces trois conditions permettaient d’être inscrit par le censeur dans un album, l’album des chevaliers. Les chevaliers, eux aussi, possédaient des biens fonciers pour l’essentiel ; mais ils avaient investi les activités mobilières, commerce, banque, assurances. Les historiens ont cru pendant longtemps en une « mentalité collective équestre » et ils ont pensé que les chevaliers s’opposaient aux sénateurs.

En réalité, les travaux les plus récents montrent qu’ils avaient adopté les idées dominantes de leur époque, celles de l’aristocratie sénatoriale (exemple de l’historien Suétone, chevalier et porte-parole des sénateurs). Ce qui définit le plus sûrement cette couche sociale, c’est la carrière suivie par ses membres.

Elle comprenait quatre types de charges. 1.

Les trois milices équestres (3 fois 3 ans) : préfet de cohorte auxiliaire ; tribun de légion ; préfet d’aile.

Cet ordre n’est devenu strict qu’à partir de l’époque flavienne. 2.

Les procuratèles.

Les procurateurs remplissaient les fonctions de chefs de service administratif à Rome ; hors de la Ville, ils gouvernaient des petites provinces ou géraient les finances impériales. Ils étaient répartis en trois niveaux en fonction de leur salaire.

On distingue les sexagénaires (60000 sesterces/an), les centenaires (100000/an) et les ducénaires (200000/an). 3.

Les grandes préfectures.

On reconnaît, dans l’ordre hiérarchique : les préfets des flottes italiennes (« amiraux »), le préfet des vigiles (commandant des pompiers de Rome), le préfet de l’annone (responsable du ravitaillement de Rome), le préfet d’Égypte (gouverneur) et le préfet du prétoire (responsable des affaires militaires et remplaçant de l’empereur en cas d’incapacité temporaire). 4.

Les sacerdoces équestres de la Ville de Rome : haruspices, luperques, etc. En outre, les chevaliers formaient un milieu ouvert vers le haut (par accès à l’ordre sénatorial) et vers le bas (par recrutement dans le groupe des notables municipaux). III.

Les notables municipaux Ce milieu social, qui a animé la vie municipale, constitue un des principaux centres d’intérêt de la recherche à l’heure actuelle.

Il n’est guère connu que par l’épigraphie. Les notables municipaux, comme les sénateurs et les chevaliers, constituaient un ordre.

Pour en faire partie, il fallait être propriétaire foncier (dans les limites de la cité le plus souvent) ; plusieurs étaient en outre propriétaires d’ateliers ou faisaient du commerce.

Il fallait également des conditions d’honorabilité et de cens (moins de 400000 sesterces, montant variable suivant les cités) ; il fallait faire partie du sénat local.

Il existe une mentalité propre à ce milieu : ses membres étaient attachés à leur cité, à leur province et aussi à l’empire et à son chef.

Ils recherchaient surtout la paix, et l’empire leur avait apporté ce bienfait. La vie municipale était organisée en fonction des assemblées et des magistratures. - Une assemblée large : le populus rassemblait tous les hommes libres et adultes, mais il n’avait que peu de pouvoirs (acclamations). - Une assemblée étroite : l’ordre des décurions exerçait réellement le pouvoir ; il regroupait tous les propriétaires de la cité, grands et petits, et les magistrats étaient désignés par lui et pris en son sein. - Des magistrats • Le questeur (un en principe) gérait les finances municipales. • Les édiles veillaient sur les bâtiments publics et assuraient la police. 2. »

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