Les Syriens d'Égypte

En terre d'islam, le statut des chrétiens et des juifs demeure toujours incertain, soumis au bon vouloir des puissants et aux fluctuations politiques. En Egypte, les Syriens ne sont même pas des dhimmis (« protégés «) comme le sont les coptes, les juifs et les Arméniens ; en fait ils n'ont aucun statut légal, et leurs fonctions administratives ne sont jamais institutionnelles. Si leur richesse fait leur force, elle fait aussi leur faiblesse, car elle suscite toutes les convoitises. De nombreux pachas n'hésitent pas sous divers prétextes à leur imposer de très lourds tributs. On les accuse d'être venus en Égypte uniquement pour faire du profit et, en réponse au ressentiment populaire, des décrets leur interdisent de monter à cheval, d'avoir des esclaves musulmans et de porter autre chose qu'un costume traditionnel bleu et noir. Lorsque les Français occuperont Le Caire, de violentes émeutes éclateront contre les chrétiens, et le pacha devra interdire qu'on les mette à mal, « qu'ils soient coptes, grecs orthodoxes ou syriens chrétiens, car ils sont sujets du Sultan «.