L'incroyable destin des reliques de Saint Louis

« tyr, Louis IX a été canonisé par le pape Boniface Vlll le 6 août 1297 , aussi est-il particulière­ ment bénéfique -ou lucratif ! -de détenir ne serait-ce que le fragment d'un os de ce saint entre tous les saints .

Des derniers Capétiens le roi de Norvège Haakon Magnuson reçoit des phalanges de Saint Louis , destinées à l'église de l 'île de Tysoën , près de Ber­ gen .

Comme les moines domi­ nicains de Paris et de Reims, les abbayes de Royaumont et de Poissy sont également do­ tées en reliques .

Vers 133 5, la reine Blanche de Suède obtient des fragments d'os pour le Bras reliquaire de Saint Louis conservé, quant à lui, au château de Castelnau­ de-Bretenoux, dans le Lot.

monastère Sainte-Brigitte de Vadstena, près de Stockholm.

En 13 7 8, l'empereur Charles IV se voit octroyer le même privi ­ lège pour la cathédrale de Prague .

En 139 2, à Saint-Denis , les os de Saint-Louis sont déposés en grande pompe dans une nouvelle châsse .

A l'occasion de cette cérémonie , Charles VI offre une côte au pape Bonifa­ ce IX et fait le même cadeau à ses oncles, le duc Jean de Berry et le duc de Bourgogne Philippe Il le Hardi.

Pour leur plus grande joie , les prélats présents se voient gratifier d'un os ...

qu 'il leur faut cepen­ dant se partager ! Une côte entière pour Anne d'Autriche Au cours des siècles suivants , la dispersion des restes du pieux Capétien continue .

En 1430, le duc Louis VII de Baviè­ re reçoit un os pour son église d'Ingolstadt, près de Munich.

En septembre 1610, la reine mère Marie de Médicis en obtient également un, qu 'elle restituera à l'abbaye de Saint­ Denis le mois suivant lors des cérémonies du sacre du jeune Louis XIII.

En 1616 , Anne d' Autriche se voit accorder un morceau de côte : jugeant que c'est bien peu eu égard à son statut de reine de France, elle réussit à décrocher une côte entière l'année suivante .

Elle s'em­ ploie par ailleurs à faire attri­ buer une autre côte et un os du bras respectivement aux jésuites de Paris et de Rome .

Aujourd'hui , il ne reste prati­ quement rien du squelette du saint roi.

Le reliquaire du chef de Saint Louis, commandé en 1306 par Philippe le Bel, a été fondu à l'époque révolution­ naire , en même temps proba­ blement que le crâne a été EDITI ONS ATLAS L'ÉNIGME DU CŒUR DE SAINT LOUIS Le 15 mai 1843, lors de la restauration de la Sainte-Chapelle, des ouvriers trouvent près de l'autel, sous une dalle au centre de l'abside, une boîte en étain renfermant un cœur.

Cette découverte suscite immédiatement une vive polémique.

Certains historiens et religieux pensent qu'il s'agit du cœur de Saint Louis, qui n'aurait pas été inhumé en Sicile, comme ils l'ont cru jusqu 'alors en s 'appuyant sur des témoignages tels que celui de Geoffroy de Beaulieu, le confesseur de Louis IX.

li est plus vraisemblable que le cœur du souverain a bien été inhumé à l'abbaye de Saint-Denis, conformément a la volonté de Philippe Ill le Hardi.

Mais on ignore ce qu'il est devenu lors de la translation des os, en août 1298.

S ' il est resté dans le tombeau, il est probable que sous la Révolution, lors de l'exhumation des cadavres royaux, il était déjà décomposé ..

.

détruit; sans doute prélevée à cette époque à titre d 'échan­ tillon , seule une petite feuille d'émail est conservée au cabi­ net des Médailles de la Bi­ bliothèque nationale depuis 1796 .

La châsse de 1 392 a été détrui ­ te, de même que son contenu .

La mâchoire inférieure et une côte sont exposées à la cathé­ d raie Notre-Dame ; et en 1926 l 'archevêque de Paris a fait don d'un morceau de cette côte à l'église Saint-Louis de France à Montréal, au Canada.

Quant à l'os présenté à Saint­ Denis , dans la chapelle absi­ diale de la Vierge, son origine demeure mystérieuse .... »