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L'industrialisation du Tiers monde : obstacles et politiques de développement

Publié le 17/01/2022

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— Viennent en tête, les quatre « pays ateliers « (Corée du Sud, Taiwan, Hong Kong, Singapour) : avec moins de 2 % de la population, ils assurent 15 % de la production industrielle du Tiers monde et 50 % de ses exportations. A Singapour, la production industrielle par habitant égale en valeur celle des pays occidentaux ; Taiwan s'est hissé au 2e rang mondial pour les constructions navales.
• En regard de ces performances, la sous-industrialisation des pays les plus pauvres n'apparaît que plus criante. Il est significatif que l'Afrique noire ne représente guère plus de 0,5 % de la production industrielle mondiale.

« administratives ou les carrières libérales.

L'industriel, au demeurant peu soutenu par les banques locales tournéesvers le commerce, manque de main-d'œuvre qualifiée, supporte en revanche les inconvénients d'un fort absentéismeet, plus encore, du retard technologique.

Il lui faut multiplier les achats coûteux de brevets, faire appel à destechniciens étrangers, sinon il devra se borner à produire des articles ordinaires. • Les carences dans le domaine de l'énergie représentent de lourds handicaps.

Il n'y a guère de bassins houillersdans les pays tropicaux, et les sites hydro-électriques ne peuvent être équipés qu'à grands frais.

Reste le pétrole,chance de ceux qui en possèdent.

En revanche, pour ceux qui en sont démunis, la hausse brutale de son prix depuis1973 remet en cause les progrès déjà accomplis. • La faiblesse des marchés intérieurs aggrave le tableau.

Le pouvoir d'achat est généralement modeste.

Seuls lesgroupes privilégiés pourraient constituer une clientèle, mais ils sont au total très restreints et souvent préfèrentacheter des produits importés de qualité supérieure. II.

Les voies et moyens de l'industrialisation 1.

Trois voies d'industrialisation possibles • Le développement industriel peut être recherché par la création d'industries dites « de substitution ». — Le principe de ce système repose sur la substitution de fabrications nationales aux productions importéesmaîtresses du marché intérieur.

Le scénario comporte logiquement trois étapes.

Dans le premier temps, l'effort portesur la fabrication de biens de consommation, tels que les produits alimentaires et les textiles.

Avec la phasesuivante, on passe aux biens d'équipement, en commençant par ceux qui ne requièrent qu'un niveau technologiquepeu élevé, les machines agricoles par exemple ; viennent ensuite des biens plus élaborés.

La troisième phase doitthéoriquement déboucher sur l'auto-suffisance et même l'exportation de produits fabriqués.

Cette stratégie del'industrialisation, appliquée naguère en Amérique latine, puis en Asie du Sud-Est, est actuellement souvent adoptéeen Afrique. — Elle se heurte cependant à de nombreuses difficultés.

En général le démarrage, protégé par des droits de douanesélevés, réussit.

Cette première étape franchie, les blocages se produisent : la balance commerciale se dégrade sousl'effet de coûteuses importations de biens d'équipement.

Une fois la « substitution » réalisée, la croissanceindustrielle stagne, faute d'une demande intérieure suffisante.

La troisième phase est rarement atteinte.

Lesmarchés extérieurs ne peuvent être gagnés en raison de la médiocrité des productions, réalisées à l'abri de laconcurrence, ce qui les prive de compétitivité. • Une autre option a pour base les « industries industrialisantes ». — Cette stratégie préconise la création d' « effets d'aval » sur l'économie.

Dans ce but, le Plan ordonne l'édificationen priorité de grands complexes industriels ultra-modernes dans le secteur des industries de base : énergie etsidérurgie.

Plusieurs objectifs sont visés : protéger le pays de la concurrence extérieure, en limitant au minimum lesimportations, mettre en valeur les ressources nationales, soit pour les utiliser dans le pays même, soit pour lesexporter en vue de se procurer des devises; approvisionner, au meilleur prix, en produits de base les autresindustriels : par exemple, la chimie pour le pétrole. — La finalité de ce système est d'atteindre à l'indépendance économique nationale.

D'autant plus que les secteursmodernes à forte productivité peuvent payer des salaires élevés qui, accroissant la consommation, peuvent soutenirou élargir le marché intérieur.

Telle est la voie choisie par l'Algérie depuis l'indépendance. — Ce système d'industrialisation n'est pas exempt de difficultés.

Les investissements initiaux, énormes, risquent deprovoquer un fort endettement des pays contraints d'acheter leur équipement à l'extérieur.

La priorité donnée auxindustries lourdes entraîne le sacrifice ou la faiblesse des investissements dans les autres secteurs, en particuliercelui des biens de consommation, ainsi que dans l'agriculture.

La construction d'usines de grande taille peut poserdes problèmes de surcapacité : la production excédant la consommation nationale et les possibilités d'écoulement àl'extérieur.

En outre, l'emploi créé par des industries de base très mécanisées est faible et correspond peu à laformation de la main-d'œuvre disponible, d'où l'obligation de recourir, au moins momentanément, à des techniciensoccidentaux.

Enfin, les investissements n'ont généralement pas eu les effets d'entraînement attendus.

La stratégiedes industries industrialisantes a donné naissance à des pôles de développement qui, trop souvent, font figured'îlots isolés dans un milieu resté encore très rural. • Troisième voie possible : l'industrie extravertie. — De nombreux pays ont choisi cette solution qui consiste à exporter des produits valorisés par une transformationplus ou moins poussée, au lieu de vendre des matières premières brutes dont les prix sont peu attrayants. — Cette stratégie s'est révélée payante pour certains pays disposant de ressources naturelles agricoles ou minièresconsidérables et déjà dotés d'industrie de substitution aux importations, tels le Brésil, le Mexique ou l'Argentine. — Cette filière est aussi celle des quatre « pays ateliers » de l'Asie du Sud-Est.

Ces petits territoires sont parvenus. »

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