L'invasion de l'Afghanistan
Publié le 17/01/2022
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À la fin de décembre 1979, alors que la situation intérieure d'un régime afghan impopulaire et répressif se détériore, l'URSS intervient militairement. L'invasion soviétique vise autant au maintien du régime -le coup d'État d'avril 1978 a porté au pouvoir les communistes afghans- qu'à donner un coup d'arrêt à l'instabilité grandissante de cette zone géographique. Après les bouleversements qu'entraîne la révolution iranienne, l'URSS tient à s'affirmer comme la puissance dominante de la région. Cependant, l'intervention soviétique est ressentie par le États-Unis comme la marque d'un expansionnisme au caractère d'autant plus menaçant qu'ils viennent de perdre leur allié iranien, dans une région de la plus haute importance stratégique. L'URSS est dès lors confrontée à la réprobation occidentale comme à celle du monde islamique. Cependant que l'invasion hypothèque la détente soviéto-américaine, l'Armée rouge n'obtient pas de résultat décisif contre la guérilla des moudjahidines. L'Union soviétique s'enlise dans le conflit afghan. La « sale guerre «, extrêmement impopulaire en URSS, apparaît bientôt comme un gouffre financier et humain. 37 000 jeunes en reviennent blessés et mutilés, 13 000 y sont tués.

«
précédemment en Hongrie (1956) et en Tchécoslovaquie (1968).
En
second lieu, Moscou a sans doute voulu profiter de l'état d'anémie des
Etats-Unis, traumatisés par
la guerre du Vietnam et occupés par l'affaire
des otages en
Iran.
De façon plus conjoncturelle, les Soviétiques
semblent avoir redouté que la révolution islamique en Iran ne se
propage aux républiques musulmanes
d'URSS, limitrophes.
Dans cette
hypothèse, les Soviétiques auraient pris position en Afghanistan afin de
surveiller
et éventuellement d'endiguer la vague islamique iranienne.
Autre hypothèse possible,
l'URSS a pu chercher à réagir au rapproche
ment
si no-américain amorcé en janvier 1979.
Se sentant encerclée entre
la Chine et les Etats-Unis, l'URSS a pu chercher à rompre l'encerclement
en prenant
la Chine à revers sur son flanc ouest.
Enfin, certains experts
voient dans l'invasion de l'Afghanistan
la poursuite logique de l'avancée
soviétique vers les mers chaudes.
Le Pakistan constituant pour Moscou
le dernier obstacle à l'océan Indien.
A un niveau planétaire, l'URSS a
probablement voulu asseoir son hégémonie mondiale en contrôlant les
grandes voies de communication maritime par
la création d'un arc de
crise allant de l'Afrique
au Pacifique en passant par le Moyen-Orient.
L'invasion de l'Afghanistan scelle la fin de la détente.
Les Etats-Unis
réagissent avec une vigueur peu commune.
Washington impose
un
embargo sur le blé et sur la haute technologie à destination de l'URSS.
Le
président Carter organise le boycott des Jeux olympiques de Moscou.
Il
demande en outre au Sénat de ne pas ratifier les accords SALT Il.
Le prési
dent américain promeut la doctrine Carter, par laquelle les Etats-Unis
s'engagent à aider militairement
tout pays du Golfe victime d'une agres
sion extérieure.
jimmy Carter met sur pied
un vaste programme de réar
mement et augmente le budget militaire.
Enfin, les Etats-Unis se
rapprochent encore davantage de
la Chine, tout en accroissant leur aide
militaire au
Pakistan.
Sur la scène internationale, l'invasion de
l'Afghanistan
est largement condamnée.
Les pays non-alignés expri
ment leur réprobation.
L'assemblée générale de
l'ONU condamne l'in
tervention
à une écrasante majorité.
De manière plus inattendue,
l'invasion de l'Afghanistan ruine
le prestige de l'URSS auprès des pays du
tiers-monde, en particulier les pays arabes et musulmans.
Tous les pays musulmans, à l'exception de
la Syrie, condamnent sans
appel
« l'agression contre le peuple afghan ».
L'image progressiste de
l'URSS, soutien du tiers-monde, en sort passablement ternie, y compris
auprès de pays alliés comme
l'Irak.
Les Etats-Unis, où le président
Reagan a succédé à Jimmy Carter,
tentent de faire de l'Afghanistan« le
Vietnam des Russes ».Les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite et la Chine
apportent,
via le Pakistan, transformé en base arrière de la rébellion, une
aide militaire conséquente aux moudjahidine afghans.
Animés d'une
immarcescible
foi religieuse, les moudjahidine mènent la guerre sainte
(le djihad) contre l'armée soviétique.
Dotés d'armes ultrasophistiquées
(en particulier les missiles Stinger qui décimeront l'aviation soviétique),
bénéficiant
du soutien de la population, ils combattent sur un terrain.
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