Lituanie de 1995 à 1999 : Histoire
Publié le 24/12/2018
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Dès les élections locales de mars 1995, le paysage politique lituanien se modifie avec la victoire de l’opposition de droite : cette dernière, menée par Vytautas Landsbergis (ancien chef de l'État de 1990 à 1993 et leader de l’Union de la Patrie) devance le Parti démocratique du travail (LDDP), du président de la République Algirdas Brazauskas. Cette victoire s’explique par la crise bancaire et la corruption du pouvoir en place. En février 1996, le Parlement approuve la démission du chef du gouvernement accusé de délit d’initié lors de la faillite des deux plus grandes banques du pays. Son remplaçant, Midaugas Stankevicius, modéré, sans parti, conserve une partie de l’équipe gouvernementale sortante, mais les scandales politico-financiers et la défaite du LDDP aux élections législatives de novembre, qui n’obtient que 12 sièges face à l’Union de la patrie (70 sièges) alliée aux chrétiens-démocrates (16 sièges), entraînent la formation d’un cabinet de centre droit par Gediminas Vagnorius, tandis que Vytautas Landsbergis est élu président du Parlement. Le scrutin local de mars 1997 conforte le nouveau rapport de forces : 57 % des voix pour les partis de la coalition (conservateurs 33 %, chrétiens-démocrates et centristes 9 %), contre seulement 14 % pour la gauche et 12 % pour les sociaux-démocrates.
Sur le plan économique, les résultats sont contrastés : la croissance reprend jusqu’au premier semestre 1998, avant de subir les contrecoups de la crise russe, la réduction des échanges commerciaux avec la Russie et les pays de la CEI entraînant l’aggravation du déficit de la balance des paiements. Mais la Lituanie parvient à résister aux conséquences négatives de cette crise dans certains domaines : l’inflation reste limitée, le poids du déficit budgétaire dans le
PIB s’allège de plus en plus, la privatisation de grandes compagnies industrielles est poursuivie, et le gouvernement adopte un plan de remboursement des petits épargnants dont les économies ont été absorbées par la dépréciation du rouble. Le gouvernement entend lancer plusieurs réformes dans les domaines monétaire, agricole, administratif et institutionnel. En effet, des trois pays baltes, la Lituanie est celui qui accuse le plus de retard en matière d’admission à l’Union européenne. Malgré la signature de l’accord d’association en juin 1995, sa demande officielle d'adhésion, déposée en décembre 1995, et l’adoption en juin 1996 de la révision constitutionnelle sur la libéralisation de l’accès à la propriété (destinée à attirer les investissements étrangers, encore trop faibles pour accompagner le programme de privatisation pourtant le plus avancé des trois Etats baltes), la Lituanie est écartée de la première vague d’élargissement en 1997 et la Commission européenne n’avance aucune date précise pour l'ouverture de négociations avec Vilnius. Les autorités lituaniennes estiment disposer pourtant d'un dossier aussi valable que l’Estonie et la Lettonie, avec lesquelles elle a en commun des projets dans les domaines de la politique étrangère et de la sécurité.
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