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Lord Curzon (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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Même avant d'être nommé gouverneur général de l'Inde, en 1899, George Nathaniel Curzon de Kedleston, connu sous le titre de Lord Curzon, fut directement mêlé aux affaires indiennes en 1891-1892, comme sous-secrétaire d'État du gouvernement britannique. Après une carrière académique à l'Université d'Oxford, c'est en 1885 qu'il fut nommé à ce poste dans le gouvernement de Lord Salisbury. Il fut élu en 1886 membre du Parlement britannique. Comme sous-secrétaire d'État pour les Affaires étrangères de 1895 à 1898, il entreprit de grands voyages dans l'Asie Centrale, Iran, Afghanistan, Thaïlande, Indochine et en Corée. Il a publié plusieurs livres sur l'Asie Centrale et Orientale et sur les problèmes politiques de ces régions. Grâce à ses voyages et à sa connaissance de ces pays, il avait développé une politique "impérialiste" et fut responsable de nombreuses mesures consolidant le régime britannique dans l'Inde et la région dans son ensemble. A cet effet, il pratiqua une politique remarquable aussi bien sur le plan intérieur qu'extérieur ; il a ainsi constitué plusieurs commissions d'enquête sur l'éducation, l'irrigation, la police et d'autres branches de l'administration. Il se montra également attaché à l'art et aux antiquités de l'Inde et procéda de diverses manières à la restauration et à la conservation des monuments historiques importants.
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« qu'il imposa un nouveau traité au nizam de Hyderabad en novembre 1902 demandant de céder à perpétuité sesterritoires au gouvernement britannique.

Il faut se rappeler que d'après un traité du 12 octobre 1800, le nizam étaitcontraint de maintenir à ses frais des troupes commandées par des officiers britanniques ; et quand il ne fut plus enmesure de payer ces frais, le gouvernement lui demanda, en 1851, de céder des parcelles de son territoire.

Petit àpetit, ce fut le gouvernement de l'Inde qui prit en main une force armée au nom de "Son Excellence le Nizam", et lenizam lui octroya l'administration des districts fertiles du Bérar.

Lord Curzon réussit à obtenir la soumission totale dunizam à son gouvernement. Quelques autres mesures furent introduites pour l'amélioration de la vie sociale en Inde : par exemple, l'IndianUniversities Act de 1904, la vraie charte de l'éducation actuelle, la Cooperation Societies Act également émis lamême année pour faciliter les relations entre les propriétaires et les paysans et enfin, en 1905, la partition duBengale.

Motivées par de bonnes intentions peut-être, toutes ces mesures inspiraient des sentiments decontestation chez les nationalistes indiens qui se méfiaient de la politique générale de Lord Curzon.

Ils étaientpersuadés que celui-ci n'avait aucune sympathie pour les aspirations politiques des Indiens évolués ni pour leCongrès national indien fondé en 1833 par un Anglais en collaboration avec des Indiens, précisément dans le but demobiliser l'opinion contre l'oppression et l'exploitation de l'Inde pratiquées par le régime britannique.

La presseindienne, en plein essor, était largement utilisée à des fins de développement du mouvement nationaliste. Mais l'événement le plus remarquable du régime de Lord Curzon fut son administration militaire, qui entraîna sadémission et son retour en 1905 en Angleterre.

On sait que toute sa politique extérieure fut marquée par sonobsession des Russes et des troubles sur la frontière nord-ouest de l'Inde.

D'ailleurs, depuis la mutinerie de 1857 etla prise en charge du gouvernement de l'Inde par la Couronne dès 1858, la réorganisation de l'armée devint un pointsensible de l'administration.

La mutinerie eut pour résultat : a) la diminution du contingent indien et l'augmentationdes troupes britanniques ; b) le mélange de tous les éléments de la population dans l'armée afin de décourager laconstitution de poches de groupes ethniques spécifiques et, c) éviter l'élément "sepoy" dans l'artillerie.

On a tenucompte de ces principes jusqu'en 1900 environ.

Entre 1858 et 1900, le gouvernement employa les Imperial ServiceTroops en plus des forces régulières.

Ces troupes étaient à la charge des États indiens, comme nous l'avons dit ci-dessus dans le cas du nizam d'Hyderabad, mais elles étaient inspectées par le gouvernement britannique.

Depuis1861, le gouvernement de l'Inde avait le contrôle suprême de l'armée par l'intermédiaire d'un membre militairesiégeant au Conseil du gouverneur général de l'Inde.

Mais lors du mandat de Lord Curzon, le secrétaire d'État auxAffaires indiennes dans le gouvernement britannique désigna le commandant en chef des forces comme membreextraordinaire de ce conseil.

Alors se posa la question de la préséance entre le commandant en chef et le membremilitaire du conseil.

Pendant un certain temps, le commandant en chef, bien que supérieur en rang, fut obligé depasser par le membre militaire pour présenter ses propositions devant le gouvernement, mais le nouveaucommandant en chef, Lord Kitchener, n'accepta pas cette procédure et proposa la création d'un départementspécifique à part entière sans le commandant en chef.

Lord Curzon désigna une commission pour trancher leproblème, qui se décida en faveur de la proposition de Lord Kitchener.

Lord Curzon refusa d'entériner cetteproposition et donna sa démission en juin 1905.

Malgré quelques modifications dans la réorganisation del'administration militaire, Lord Curzon démissionna définitivement en août 1905 et quitta l'Inde en novembre de lamême année. Lord Curzon avait espéré que l'histoire reconnaîtrait en lui un administrateur britannique qui aurait fait de l'Inde "leplus grand partenaire de l'Empire britannique".

Il n'avait jamais envisagé que l'Inde deviendrait indépendante un jour.Les milieux britanniques partageaient d'ailleurs ce sentiment et se considéraient comme appartenant à une racesupérieure.

Malgré les dispositions prises par lui en faveur des Indiens, il fut un autocrate et retarda par sa politiquele processus de l'indépendance de l'Inde.

On peut ici citer cette définition donnée par un des plus grandsnationalistes indiens contemporains de Lord Curzon, qui disait : "Lord Curzon est sans doute le plus grandBritannique qui a gouverné l'Inde : ses dons intellectuels, sa vigueur d'expression, son énergie, son enthousiasmepour le travail méritent un éloge.

Mais il n'a jamais cru au principe de la liberté en tant que facteur du progrèshumain.

Pour lui, l'Inde fut un pays où l'Anglais devait monopoliser tout le pouvoir pour toujours et parler sans cessede ses devoirs envers la Couronne ; l'Indien ne devait que se laisser gouverner : et être indépendant ou désireux deliberté n'était que sacrilège.

Le plus mauvais service rendu par Lord Curzon à l'Inde fut la division du Bengale, quisouleva une violente opposition dans cette province".. »

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