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Louis II le Germanique

Publié le 22/02/2012

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Louis troisième fils de Louis le Pieux, naquit vers 805-806, probablement en Aquitaine. Son père le nomma sous-roi de Bavière à la place de son frère aîné Lothaire, lorsque celui-ci fut associé à l'empire (Ordinatio de 817). A cause de sa jeunesse, Louis resta encore pendant quelques années à la cour de l'empereur. Ses années de règne commencent au printemps 826. L'année suivante, le jeune sous-roi épousa Emma, soeur cadette de l'impératrice Judith que Louis le Pieux avait épousée en secondes noces. A la Bavière étaient alors rattachés des pays slaves et avars fort vastes : la Bohême (à l'exception de la Moravie), la Carinthie et la Pannonie entre la Drave et le Danube, c'est-à-dire la moitié occidentale de la Hongrie. Mais ces pays n'étaient pas tous intégrés dans l'Empire des Francs. La Carinthie et la Pannonie furent encore administrées par des princes indigènes de race slave et avar sous la surveillance des préfets de la Bavière et de la Marche orientale (Autriche danubienne) ; la Bohême n'était que vaguement tributaire des Francs. Au-delà du limes danubien se formait le duché slave indépendant de Moravie. Des voisins plus dangereux étaient les Bulgares qui avaient étendu leur domination sur la moitié orientale de l'ancien empire des Avars entre les Carpathes et le Danube. Ces circonstances expliquent que l'empereur attendait que son fils homonyme ait atteint l'âge de vingt ans avant de l'envoyer dans son royaume qui constituait une grande marche au sud-est de l'Empire.

« le frère aîné dans le but de l'expulser de la Francie médiane et de limiter sa part d'héritage à l'Italie.

Ils réussirent eneffet à occuper Aix-la-Chapelle, où ils se partagèrent la Gaule et la Germanie.

Ce traité ne fut pas exécuté.

Laguerre fratricide était un scandale pour l'époque, et les grands désiraient la paix.

Lothaire, qui s'était retranché enBourgogne, proposa une divisio à parts égales qui fut réalisée en août 843 par le célèbre traité de Verdun. Louis récupéra à Verdun la Germanie.

Il abandonna l'Alsace à Lothaire et reçut en contrepartie, sur la rive gauche duRhin, les cités de Mayence, Worms et Spire.

Cette province rhénane avait pour lui une importance capitale auxpoints de vue économique, militaire et ecclésiastique.

Les riches domaines sur la rive gauche du Rhin moyen, avecles palais d'Ingelheim et de Worms, arrondirent la province royale que Charlemagne avait créée autour de Francfort.Mayence était la clef stratégique et la métropole ecclésiastique de la Germanie (Alémannie, Austrie-Hesse etFranconie, Thuringe, Saxe centrale et orientale).

L'échange opéré à Verdun était donc tout en faveur de Louis. A la suite du traité de Verdun, Louis de Bavière devint Louis "le Germanique".

Le titre de rex Germaniae ou rexGermanorum apparaît pour la première fois dans les Annales de Saint-Bertin, c'est-à-dire dans les annalesoccidentales.

Louis gouvernait des peuples parlant pour la plupart des dialectes germaniques seule la Rétie était uneprovince de langue romane.

Les érudits carolingiens s'étaient rendu compte de l'existence des deux grandes familleslinguistiques dans l'Empire chrétien des Francs ; ils employaient le terme de lingua theodisca (langue thioise) pourdésigner l'ensemble des parlers germaniques.

Mais les termes theodiscus et germanicus n'étaient nullementidentiques.

Germania et les mots en dérivant appartenaient à la terminologie géographique érudite et désignaient lespays entre le Rhin, le Danube et la Vistule ou dans un sens plus étroit la province ecclésiastique de Saint-Boniface. L'histoire de la guerre civile de 840-843 montre clairement que Louis de Bavière, tout en rencontrant des sympathiesen Saxe, en Thuringe et dans certaines régions de l'Austrie franconne, se heurtait à la résistance des Alamans etd'une faction austrasienne.

Les Alamans, l'aristocratie ecclésiastique et laïque de la Francie rhénane lui étaientfranchement hostiles.

Même l'adhésion de l'aristocratie saxonne n'était pas unanime.

Une nation allemande n'existaitpas encore en 843, le sentiment national allemand n'était donc pour rien dans la création du royaume de "Germanie".Le royaume de Louis le Germanique groupait un ensemble de pays relativement homogènes, mais le terme deGermania ne faisait qu'exprimer en langue érudite le terme officiel de Francia orientalis correspondant lui-même à laFrancia occidentalis de Charles le Chauve et à la Francia media de Lothaire. Le royaume composite du Germanique réunissait cependant les éléments favorables à la genèse d'une nationdépassant le cadre des "gentes" du haut Moyen Age : il était appelé à devenir l'Allemagne.

L'évolution allait êtrelente et souvent difficile, mais le petit-fils de Charlemagne y a encore contribué en se conciliant d'une façon adroiteet même généreuse la faveur des peuples et groupes opposés à lui pendant la guerre civile.

Partant de la Bavière oùil disposait des palais et domaines de ses prédécesseurs, les ducs Agilolfings, il avait acquis une seconde provinceroyale, la Francie centrée autour de Mayence (Ingelheim), de Worms (Lorsch) et de Francfort.

Réorganisé d'après lemodèle d'Aix-la-Chapelle Francfort fut le siège principal du royaume oriental à côté de Ratisbonne, capitale de laBavière.

La route de Ratisbonne à Mayence devint l'axe de la Francie orientale. Parmi les centres de culture germanique, le monastère austrasien de Fulda, fier d'une tradition déjà ancienne,occupait encore la première place.

Il rayonnait jusque en Saxe et en Alémannie grâce à l'activité de son écolâtre etabbé Hraban Maur (822-842).

Partisan de Lothaire, Hraban se réconcilia après Verdun avec le Germanique qui lenomma archevêque de sa ville natale de Mayence (847-856).

La Bavière comptait une série d'écoles réputées dansses villes épiscopales et dans ses abbayes.

En Alémannie, les lettres et les arts florissaient dans les monastèresd'Ellwangen, de Saint-Gall et de la Reichenau.

Dans la Saxe lointaine, province en voie d'assimilation, la NouvelleCorbie (Corvey) fut un centre de la civilisation carolingienne.

Suivant l'exemple de l'aristocratie franque, lesaristocrates saxons commencèrent à fonder des couvents.

Les origines lointaines de l'abbaye ottonienne deGandersheim dans le diocèse de Hildesheim remontent à l'époque de Louis le Germanique. Les structures du royaume oriental étaient cependant plus archaïques que celles de la Gaule franque.

Lesinstitutions centrales de l'Empire réorganisées ou créées sous Charlemagne et Louis le Pieux à l'usage d'une sociétéplus évoluée disparurent donc de bonne heure en Francie orientale.

On cessa de rédiger des capitulaires.

La mort deHraban Maur en 856 marqua un arrêt dans la législation conciliaire en Germanie.

L'organisation de la chapelle futsimplifiée.

L'archichapelain reprit en 860 la direction de la chancellerie.

L'office du summus cancellarius fut supprimé.Le comte palatin disparut vers le même temps.

Ses compétences passèrent probablement aux missi transformés encomtes palatins régionaux, destinés à veiller sur l'administration de la justice et les intérêts du roi dans les provincesnationales composant le royaume.

La structure tribale réapparut ainsi en Germanie.

Elle était cependant recouvertepar le réseau des provinces ecclésiastiques dont seule la province de Salzbourg coïncidait avec une "patrie"nationale.

L'Église germanique restait un instrument de centralisation.

Elle avait peu souffert des tourmentes desannées 830-843.

Occupée par l'évangélisation de peuples récemment christianisés, tournée vers la mission des paysfrontaliers, elle avait besoin de l'aide royale et l'acceptait sans trop s'inquiéter des conséquences possibles pourl'autonomie ecclésiastique.

Elle était donc plus maniable que les Églises de Gaule.

En 870, Louis le Germanique confiaà son premier prélat, l'archevêque Liutbert de Mayence (863-889), la direction de la chapelle royale en le nommantarchichapelain.

Cette décision, dictée alors par les circonstances, allait préluder à l'union postérieure de la plushaute dignité ecclésiastique de la cour au siège métropolitain de Mayence. En politique "étrangère", les intérêts de Louis le Germanique étaient partagés entre les problèmes de la communautéfranque et ceux de la frontière du Sud-Est.

La mission bavaroise avait obtenu un premier succès en Moravie où leprince Pribina de Neitra se fit baptiser vers 835.

Chassé peu après de son pays par le duc Moimir, Pribina reçut de. »

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