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LOUIS XIV

Publié le 27/02/2008

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louis xiv
LOUIS XIV (1638-1715) C'est le 9 mars 1661, à la mort du cardinal Mazarin, que commence véritablement le règne de Louis XIV. Le jeune roi, né à Saint-Germain le 5 septembre 1638, n'a alors que vingt-trois ans, mais, à l'étonnement général, il révèle une énergie insoupçonnée et décide de gouverner par lui-même, sans premier ministre. «Jusqu'à présent, j'ai bien voulu laisser gouverner mes affaires par feu M. le cardinal, dit-il à ses ministres ; il est temps que je les gouverne moi-même. Vous m'aiderez de vos conseils quand je vous les demanderai.» Fils aîné de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, il n'avait pas encore cinq ans lorsqu'il devint roi, le 14 mai 1643, sous la régence de sa mère. Si, au milieu des troubles de la Fronde, l'instruction générale de Louis XIV a été quelque peu négligée, sa mère et son précepteur, l'abbé Hardouin de Péréfixe, lui ont donné une solide éducation morale, insistant sur les figures les plus nobles de ses ancêtres. Mazarin s'est chargé de son instruction pratique, lui prodiguant des conseils et l'initiant aux affaires. Turenne, enfin, a pris en main sa formation militaire et c'est sous ses ordres que le jeune roi reçut le baptême du feu à la bataille des Dunes. Dès son avènement, Louis XIV en impose par son air de majesté, la beauté de son visage, la distinction de ses manières, au total «le plus grand air qu'homme ait jamais eu», dira Saint-Simon. Doué d'une excellente santé, d'un appétit qui étonne les contemporains, il supporte les fatigues de la chasse, de la guerre, de l'amour et l'effort exigé par son métier de roi, qu'il observera scrupuleusement, qu'il adore et qu'il juge lui-même «grand, noble et délicieux». De fait, Louis XIV présidera tous les conseils, passera de longues heures à lire et à annoter les rapports de ses collaborateurs. Jusqu'à la fin il saura faire preuve d'une parfaite égalité d'humeur, d'une extrême courtoisie et d'une énergie confinant à la grandeur stoïque lors des épreuves de la vieillesse. En 1661, Louis XIV trouve un royaume pacifié, au premier rang de la politique européenne. Si certains motifs d'agitation persistent chez les nobles ou les jansénistes, la majorité de l'opinion, après les troubles de la Fronde, aspire à l'ordre. C'est donc avec l'appui d'un vaste consensus que Louis XIV pourra apparaître comme un souverain de droit divin, lieutenant de Dieu sur terre et ne devant de comptes qu'à lui. Il entendra gouverner de manière absolue, sans premier ministre, avec l'aide de simples commis. Conception qui n'ira pas sans l'exaltation d'un immense orgueil et qui conduira Louis XIV à prendre pour emblème le soleil et pour devise Nec pluribus impar (Supérieur à tous).
louis xiv

« Mme de Montespan.

La cour, soumise à une étiquette déjà sévère, n'en est pas moins un instrument de règne et lescourtisans sont les fidèles d'un culte proprement monarchique.Derrière cette éclatante façade, Louis XIV exerce avec ponctualité son métier de souverain, dans le cadre d'unabsolutisme qui ne cesse de se renforcer, avec l'assentiment de l'opinion.

Trois fois par semaine, le roi préside leConseil d'en haut, où sont prises les mesures les plus importantes.

Bien décidé à être son propre premier ministre, iln'accorde sa confiance qu'à des secrétaires d'Etat ou à des conseillers chargés de préparer et d'exécuter sesdécisions.

Les grands corps intermédiaires entre le pouvoir et les sujets sont réduits à l'impuissance.

Les parlementsperdent leur titre de cour souveraine.

Ils doivent d'abord enregistrer les édits avant de présenter d' «humblesremontrances».

Dans les provinces, nombre d'états disparaissent, les gouverneurs sont ravalés à un rôle honorifique.L'autorité relève essentiellement des intendants de justice, police et finances, qui font figure de «roi présent en laprovince».Le despotisme n'épargne pas le domaine religieux.

Dès le début du règne, Louis XIV lutte contre le jansénisme etPort-Royal.

A l'égard des protestants, il interprète de la manière la plus restrictive les clauses de l'Edit de Nantes.

En1678, il entre enfin en conflit avec Rome au sujet des libertés de l'Eglise gallicane.

L'économie est également mise auservice de l'Etat.

Colbert s'efforce de mieux répartir l'impôt, de fixer le budget, de développer le goût du travail,l'esprit d'entreprise.

La prospérité devient un instrument de la puissance du royaume.Cette orientation vise à l'affaiblissement des Etats voisins, à des «guerres d'argent» et s'insère dans le cadre d'unepolitique extérieure brillante.

Par goût, le jeune roi aime la gloire militaire, il veut agrandir la France.

Les deuxpremières guerres, celles de Dévolution et de Hollande, sont très faciles, victorieuses, à l'image du printemps durègne.

A quarante ans, Louis XIV est à l'apogée de la gloire. Le traité de Nimègue (1678) marque à la fois l'apogée et le tournant du règne de Louis XIV.

Un changement semanifeste dans le caractère du roi, qui vient de dépasser la quarantaine.

La rupture avec Mme de Montespan,suivant l'aventure sans lendemain avec Mlle de Fontanges, marque la fin des «amours publiques».

Louis XIV subitmaintenant l'influence de son confesseur, le père La Chaise, et surtout de Mme de Maintenon, qu'il épouserasecrètement (à une date controversée) après la mort de la reine Marie-Thérèse.

Le roi s'inquiète de son salut, mèneune existence plus sérieuse et la cour perd de sa gaieté.

En même temps disparaissent les fidèles serviteurs dudébut du règne : Colbert meurt en 1683, Le Tellier en 1685, Louvois en 1691.

Louis XIV va désormais travailler avecune nouvelle équipe, une nouvelle génération.En dépit de cette transformation, le roi reste impérieux, volontaire, orgueilleux, aussi bien à l'intérieur qu'àl'extérieur.

Ce désir de domination se manifeste essentiellement sur le plan religieux.

Le mouvement janséniste esttoujours étroitement surveillé et le Grand Arnauld s'exile.

Mais la préoccupation essentielle concerne les protestants,victimes de mesures discriminatoires accompagnées d'une campagne de conversions plus ou moins forcées.

Cettepolitique culmine en 1685 avec la révocation de l'Edit de Nantes, qui se traduit par une intense émigration et dessoulèvements locaux, comme celui des Camisards.

Simultanément, le roi entre en conflit avec la papauté au sujet dudroit de régale.

Soutenu par les parlementaires et la majorité du clergé, Louis XIV se fait le champion dugallicanisme, c'est-à-dire des droits de l'Eglise de France, précisés dans la Déclaration des Quatre Articles (1682).A l'extérieur, Louis XIV, assuré de posséder la meilleure armée d'Europe, manifeste la même intransigeance.

Pendantdix ans, à la faveur des décisions prises par les «chambres de réunion», la France se livre à toute une séried'annexions en pleine paix.

Le conflit avec le pape est un prétexte à l'occupation d'Avignon.

Gênes est bombardéepar mer, le doge contraint de venir s'humilier à Versailles.

Cette politique d'intimidation est à l'origine de la guerre dela Ligue d'Augsbourg, qui regroupe toutes les puissances continentales et maritimes.

Après dix ans d'âpres luttesLouis XIV doit consentir à la paix de Ryswick (1697), où il rend les territoires annexés depuis 1678, à l'exception deStrasbourg, et reconnaît Guillaume III d'Orange comme roi d'Angleterre.

Cette paix, péniblement acquise, survient aumoment où le royaume se trouve déjà plongé dans une crise grave, aussi bien politique qu'économique. La paix de Ryswick ne constitue finalement qu'une simple trêve.

En 1700, Louis XIV accepte le testament du roiCharles II en faveur de son petit-fils, le duc d'Anjou, qui hérite ainsi de l'Espagne et de l'ensemble de sespossessions.

Cette décision est à l'origine d'une nouvelle coalition contre la France, la Grande Alliance de La Haye,qui réunit l'Angleterre, les Provinces-Unies, l'empereur, le Brandebourg et le Danemark.

Cette guerre de laSuccession d'Espagne va être de loin la plus difficile de tout le règne de Louis XIV.

En dépit de quelques succèsinitiaux et de l'appui de l'Espagne, la France subit en Allemagne et dans les Flandres de graves revers à Höchstädt(1704), Ramillies (1706) et Oudenarde (1708).Les généraux français Berwick, Villeroi, La Feuillade, Villars se heurtent à de remarquables hommes de guerre commele Prince Eugène ou Marlborough.

En Espagne, les Anglais s'emparent de Gibraltar et occupent Madrid (1706).

Aprèsl'échec de négociations et la bataille sanglante de Malplaquet (1709), la France se trouve à la veille de l'invasion.Mais grâce à un ultime sursaut, le péril est conjuré par les victoires de Vendôme, en Espagne, à Villaviciosa (1710),et de Villars à Denain (1712).

Aux traités d'Utrecht et de Rastadt, l'essentiel est sauvé.

Philippe V conserve unepartie de l'héritage espagnol et la France, la plupart de ses acquisitions en Europe ; elle doit céder cependant auxAnglais Terre-Neuve, l'Acadie et la baie d'Hudson.Le royaume sort épuisé de ce long conflit.

Pour le soutenir il a fallu renforcer une fiscalité déjà écrasante, lever denouveaux impôts comme la capitation et le dixième, recourir à la création d'offices et à des emprunts usuraires.

Lesdifficultés financières aggravent la crise économique provoquée par la guerre, par de mauvaises récoltes.

Elle setraduit par le recul de l'industrie et du commerce, l'appauvrissement des paysans et des famines.Le malaise général provoque une contestation et une remise en cause de l'absolutisme.

Boisguilbert, avec sonFactum de la France, et Vauban, avec son Projet de dîme royale, protestent contre l'inégalité des charges,soulignant les vices de l'organisation administrative et la misère rurale.

Fénelon traduit l'impatience de la noblesse.Dans son Télémaque et ses Dialogues des morts, il souligne les excès du despotisme et réclame le contrôle dupouvoir royal par des assemblées dominées par la noblesse.

Au milieu de toutes ces difficultés, Louis XIV conserve. »

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