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Louis XIV : L'Académie royale de peinture et de sculpture

Publié le 26/08/2013

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louis xiv

Selon cette conception d'un art intellectuel et savant, l'artiste doit soumettre la nature, « désordonnée « par essence, aux lois de la raison régissant les proportions, la perspective et la composition. Comme pour le théâtre, la loi de l'unité de temps, de lieu et d'action doit être respectée. L'Expression des passions, traité rédigé par Le Brun, donne des instructions précises quant à la manière de représenter chaque état émotif. Il impose une hiérarchie des genres : la peinture d'histoire est seule digne d'intérêt, qu'elle soit profane, religieuse ou mythologique ; viennent ensuite la pein ture de genre, illustrant des scènes de la vie quotidienne, puis le portrait, le paysage et la nature morte.

louis xiv

« LES « MORCEAUX DE RÉCEPTION» Les membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture sont reçus dans l'illustre maison directement sur leur réputation d'artiste « à charge de donner des ouvrages de leur talent ».

L'agrément se fait sur présentation d'un ou de plusieurs tableaux ou sculptures déterminant le genre du futur « morceau de réception», dont le sujet est en général imposé .

La réception officielle du nouveau membre de l 'Académie ne se fait que lors de la remise de l'œuvre .

Le XVII" siècle s'est montré plus strict que l'ère des Lumières pour le délai de remise des morceaux de réception.

L'Académie est ainsi devenue propriétaire d'un nombre considérable de chefs-d'œuvre, remis par les artistes les plus éminents de leur temps.

Les plus célèbres sont L'Embarquement pour l'île de Cythère de Watteau et La Raie de Chardin.

mie s'appuient sur le postulat que l'art s'adresse d'abord non à l'œil.

mais à la raison et à l'esprit.

Selon cette concep­ tion d'un art intellectuel et savant, l'artiste doit soumettre la nature, « désordonnée >> par essence , aux lois de la raison régissant les proportions, la perspective et la composition.

Comme pour le théâtre, la loi de l'unité de temps , de lieu et d'action doit être respectée .

L;Expression des passions, traité rédigé par Le Brun, donne des instructions précises quant à la manière de représenter chaque état émotif .

li impose une hiérarchie des genres : la peinture d'histoire est seule di­ gne d'intérêt, qu'elle soit pro­ fane , religieuse ou mythologi­ que ; viennent ensuite la pein- ture de genre, illustrant des scènes de la vie quotidienne, puis le portrait , le paysage et la nature morte .

Les maîtres dignes d'être copiés sont éga­ lement soumis à une hiérar­ chie : d'abord viennent les Anciens, c'est-à-dire les pein­ tres de l'Antiquité , puis Ra­ phaël et ses successeurs, et enfin Nicolas Poussin .

Le des­ sin est considéré comme plus important que le coloris, et il est conseillé de se défier des Vénitiens , trop portés sur les couleurs, ainsi que des Fla­ mands et des Hollandais , imi ­ tateurs serviles de la nature.

L;enseignement pratique dé­ bute par l'apprentissage du dessin , puis les élèves de l'Académie obtiennent l'auto­ risation de peindre d'après nature .

Si un tel ensemble de règles n'a pas permis l'émergence d'un art très original , cette « dictature >> des arts a néan ­ moins imposé le style de Ver­ sailles à toute la France.

Querelles d'académiciens A la fin du XVII° siècle, la que­ relle des Anciens et des Mo­ dernes va ébranler les fonde­ ments de la théorie de l'Aca­ démie .

En 1687, dans Le Siècle de Louis le Grand , Charles Per­ rault, auteur des célèbres con­ tes, soutient que l 'adoration aveugle des Anciens, désor­ mais dépassés dans leur art par les artistes modernes, est irrationnelle .

Avec beaucoup d'habileté, il fonde son raison­ nement sur l'exemple de deux contemporains, qui sont aussi les plus ardents défenseurs des Anciens : le dramaturge Jean Racine et le directeur de l'Académie, Le Brun .

La que­ relle fait rage, bientôt suivie par celle qui oppose les dé­ fenseurs du dessin à ceux de la couleur.

Ces derniers affirment lflB'lllEOITIONS llol9 ATLAS que l'objet de la peinture est de tromper et que la couleur y parvient mieux que le dessin car elle présente la vérité .

Pour l'Académie, ce raison­ nement est une hérésie ! Lors d'une séance houleuse , Le Brun tranche en faveur du des­ sin.

Mais les fondations de la doctrine sont sapées, et, à la fin du XVII° siècle, on assistera au triomphe des modernes et des coloristes .

t...:évolution sera telle que, en 1717 , l'Académie acceptera d'Antoine Watteau t...:Embarque ­ ment pour l'île de Cythère comme morceau de réception .

On assis­ tera à l 'émergence de person ­ nalités artistiques telles que Jean-Baptiste Siméon Chardin ou Jean-Baptiste Oudry , qui se distingueront tout au long du xvm · siècle, enfin débarrassé du carcan de règles trop rigi­ des.

Cet élan sera freiné par la Convention, qui supprimera l'Académie le 8 août 1793 et confisquera ses collections pour en faire don aux musées .

Le 22 août 1795, elle rétablira par décret l'Académie de pein­ ture et de sculpture .

Celle-ci deviendra la quatrième classe de l'Institut national des Scien­ ces et des Arts, regroupant artis­ tes et écrivains ,_ puis. ,,..en. ..dB 16, l'Académie des Bèaux-Arts .. »

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