Louis XVI le roi serrurier
Publié le 29/08/2013
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Il semble que Louis XVI répugne à faire étalage de son goût pour l'art de la serrurerie, qu'il pratique presque clandestinement. Il refuse de rencontrer les maîtres serruriers que son « Mentor «, comme on appelle son ministre le comte Jean Frédéric de Maurepas, se propose de convier à Versailles. Il ne reçoit pas non plus une délégation des artisans de la ville venue lui remettre un superbe bouquet de fleurs le jour de la fête de la Saint-Éloi, patron des orfèvres et des forgerons.

«
grand-père .
Ou bien, il monte
jusqu'à un autre de ses lieux
de prédilection, la forge qu 'il a
fait installer au cinquième
étage, juste au-dessus de la
bibliothèque.
Avec la chasse, la pratique de
la serrurerie est la distraction
préférée du roi .
Autour des
deux enclumes, maniant les
outils de fer, en bras de chemi
se et trempé de sueur, il se
concentre sur cet art très
phy
sique, mais qui ne manque
pas de finesse.
Rares sont les
personnes autorisées à
péné
trer dans cet antre ; et surtout
pas les membres de la famille
royale et de la Cour, qui se
moquent de cette occupation
trop plébéienne à leurs yeux.
Patiemment,
le souverain forge
clefs, serrures
et cadenas.
Il
s'applique sous le regard sans
complaisance
de Gamain , un
ancien
soldat des Gardes fran
çaises devenu maître en serru
rerie, qui n'hésite pas à le
morigéner comme s'il était un
vulgaire
apprenti.
Malgré les
conseils
de cet expert, il ne se
ra jamais en mesure d'être
plus habile qu'un artisan
moyen.
Jamais il ne pourra
re
produire les modèles de réfé
rence que sont les magnifi
ques serrures qui ornent les
murs
de la forge royale.
Bien
que limité, son savoir-faire se révèle
pourtant fort utile un
jour que le
feu prend dans un
appartement voisin de la forge.
S'étant saisi
de ses outils, le
roi
parvient à crocheter la ser
rure assez rapidement pour
qu 'on puisse étouffer l'incen
die avant qu'il ne gagne le
reste
du château !
Un sésame
libérateur ?
Il semble que Louis XVI ré
pugne à faire étalage de son
goût pour l'art de la serrurerie,
qu'il pratique presque clan
destinement.
Il refuse de ren
contrer les maîtres serruriers
que son « Mentor », comme on
appelle son ministre le comte
Jean Frédéric de Maurepas, se
propose de convier à Versail
les.
Il ne reçoit pas non plus
une délégation des artisans de
la ville venue lui remettre un
superbe bouquet de fleurs le
jour de la fête de la Saint-Éloi,
patron
des orfèvres et des for
gerons.
Les spécialistes
de l'incons
cient ont estimé que la pas
sion de Louis XVI pour la ser
rurerie lui venait tout droit de
l'enfance.
En assistant à l'ago
nie de son frère aîné, le duc de
Bourgogne, qui aurait dû être
roi et dont les capacités fai
saient de lui le préféré de son
père , il aurait eu conscience
de son infériorité (que son
entourage ne
manquait d'ail
leurs pas de lui rappeler) et
UN PASSIONNÉ DE
SCIENCES EXACTES
Dès l'adolescence, Louis XVI
a manifesté un vif intérêt et des dons pour la géographie,
les mathématiques, la
physique -et le goût des
sciences exactes lui restera
toujours.
Dans sa salle de géographie, le roi lit des
ouvrages scientifiques et des
récits de voyages ; il
collectionne plans, sphères,
globes terrestres et
instruments de navigation ;
son bureau est encombré par
une carte qu'il est en train de
dessiner .
Grâce à ses
connaissances, étoffées par
de nombreuses lectures, il
porte un regard averti sur les
découvertes scientifiques.
En 1 783, il suit de près les
débuts de l'aéronautique et
les travaux des frères
Montgolfier, qu'il commente
longuement avec le garde de
son cabinet de physique.
Sa passion pour la géographie
et les explorations maritimes
l'incite à soutenir l'expédition
dans le Pacifique du comte
Jean-François de La Pérouse.
Il en étudie personnellement l'itinéraire, la dote de quantité d'instruments
scientifiques et veille à ce que de nombreux savants,
médecins, dessinateurs,
horlogers, physiciens, astronomes, hydrographes,
botanistes et naturalistes, y prennent part.
aurait éprouvé le sentiment
d'usurper une place à laquelle
il ne pouvait prétendre .
Obsé
dé et inhibé par le souvenir de
cet aîné trop parfait , il aurait
cherché à se
libérer de ce
poids : la fabrication de clefs
et de serrures correspondrait
ainsi à la quête d'un sésame
libérateur ...
Plus prosaïque
ment, on peut penser que cet
intérêt pour la serrurerie est
l'une des expressions de la
passion
que le roi manifeste
de manière générale pour les
sciences
et les techniques ..
»
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