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Louis XVI le roi serrurier

Publié le 30/08/2013

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louis xvi

 

 

 

Le 10 mai 1774, Louis XVI succède à Louis XV. Bien moins mondain que son défunt grand-père, le nouveau souverain est infiniment timide et aime se retirer du monde, dans sa forge où il fabrique clefs, serrures et cadenas. Cette occupation, bien prosaïque pour un roi, ne manque pas, au rebours de sa passion pour les sciences et les techniques, d'étonner son entourage.

 

ouis XVI, timide et peu so-L ciable, n'est guère épris de mondanités. Alors que la reine Marie-Antoinette et la Cour s'étourdissent de fêtes et de divertissements, le roi préfère au cadre somptueux du reste du château de Versailles l'inti¬mité et le calme de ses Petits Appartements, où il vit et tra¬vaille. Cet amoureux de la soli¬tude se retire souvent au qua¬trième étage dans sa biblio¬thèque privée, où il accomplit minutieusement son travail de souverain, tient scrupuleuse¬ment ses comptes privés et ceux de l'État, se consacre pendant de longues heures à la lecture et à l'étude. 

louis xvi

« grand-père .

Ou bien, il monte jusqu'à un autre de ses lieux de prédilection, la forge qu 'il a fait installer au cinquième étage, juste au-dessus de la bibliothèque.

Avec la chasse, la pratique de la serrurerie est la distraction préférée du roi .

Autour des deux enclumes, maniant les outils de fer, en bras de chemi­ se et trempé de sueur, il se concentre sur cet art très phy­ sique, mais qui ne manque pas de finesse.

Rares sont les personnes autorisées à péné­ trer dans cet antre ; et surtout pas les membres de la famille royale et de la Cour, qui se moquent de cette occupation trop plébéienne à leurs yeux.

Patiemment, le souverain forge clefs, serrures et cadenas.

Il s'applique sous le regard sans complaisance de Gamain , un ancien soldat des Gardes fran­ çaises devenu maître en serru­ rerie, qui n'hésite pas à le morigéner comme s'il était un vulgaire apprenti.

Malgré les conseils de cet expert, il ne se­ ra jamais en mesure d'être plus habile qu'un artisan moyen.

Jamais il ne pourra re­ produire les modèles de réfé­ rence que sont les magnifi­ ques serrures qui ornent les murs de la forge royale.

Bien que limité, son savoir-faire se révèle pourtant fort utile un jour que le feu prend dans un appartement voisin de la forge.

S'étant saisi de ses outils, le roi parvient à crocheter la ser­ rure assez rapidement pour qu 'on puisse étouffer l'incen­ die avant qu'il ne gagne le reste du château ! Un sésame libérateur ? Il semble que Louis XVI ré­ pugne à faire étalage de son goût pour l'art de la serrurerie, qu'il pratique presque clan­ destinement.

Il refuse de ren­ contrer les maîtres serruriers que son « Mentor », comme on appelle son ministre le comte Jean Frédéric de Maurepas, se propose de convier à Versail­ les.

Il ne reçoit pas non plus une délégation des artisans de la ville venue lui remettre un superbe bouquet de fleurs le jour de la fête de la Saint-Éloi, patron des orfèvres et des for­ gerons.

Les spécialistes de l'incons­ cient ont estimé que la pas­ sion de Louis XVI pour la ser­ rurerie lui venait tout droit de l'enfance.

En assistant à l'ago­ nie de son frère aîné, le duc de Bourgogne, qui aurait dû être roi et dont les capacités fai­ saient de lui le préféré de son père , il aurait eu conscience de son infériorité (que son entourage ne manquait d'ail­ leurs pas de lui rappeler) et UN PASSIONNÉ DE SCIENCES EXACTES Dès l'adolescence, Louis XVI a manifesté un vif intérêt et des dons pour la géographie, les mathématiques, la physique -et le goût des sciences exactes lui restera toujours.

Dans sa salle de géographie, le roi lit des ouvrages scientifiques et des récits de voyages ; il collectionne plans, sphères, globes terrestres et instruments de navigation ; son bureau est encombré par une carte qu'il est en train de dessiner .

Grâce à ses connaissances, étoffées par de nombreuses lectures, il porte un regard averti sur les découvertes scientifiques.

En 1 783, il suit de près les débuts de l'aéronautique et les travaux des frères Montgolfier, qu'il commente longuement avec le garde de son cabinet de physique.

Sa passion pour la géographie et les explorations maritimes l'incite à soutenir l'expédition dans le Pacifique du comte Jean-François de La Pérouse.

Il en étudie personnellement l'itinéraire, la dote de quantité d'instruments scientifiques et veille à ce que de nombreux savants, médecins, dessinateurs, horlogers, physiciens, astronomes, hydrographes, botanistes et naturalistes, y prennent part.

aurait éprouvé le sentiment d'usurper une place à laquelle il ne pouvait prétendre .

Obsé­ dé et inhibé par le souvenir de cet aîné trop parfait , il aurait cherché à se libérer de ce poids : la fabrication de clefs et de serrures correspondrait ainsi à la quête d'un sésame libérateur ...

Plus prosaïque­ ment, on peut penser que cet intérêt pour la serrurerie est l'une des expressions de la passion que le roi manifeste de manière générale pour les sciences et les techniques .. »

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