Louise de La Fayette le grand amour de Louis XIII

« de Dieu enfin finissent par conquérir Louis XIII.

A pré­ sent, il aime et il est aimé ! Et, même si la Cour se moque des amoureux si peu «galants », ces deux cœurs faits pour se comprendre inventent leur propre manière d'aimer .

Le roi se confie, parle de ses crain­ tes , de ses efforts, de ses dé­ ceptions ...

Louise se permet de le conseiller quand il l'en prie et, peu à peu, prend de l'ascendant sur lui.

Mais leurs rencontres sont brèves ...

Sœur Angélique Richelieu , le tout-puissant mi­ nistre du roi, se méfie de Loui­ se de La Fayette et de son influence .

D'autant qu'elle est issue d' une famille qui lui est hostile, qu 'elle est en relation avec le père Joseph, son « éminence grise » et surtout avec le père Caussin, son enne­ mi personnel.

Le cardi­ nal imagine de se débar­ rasser de la favorite en lui « inspirant » une vo­ cation religieuse ...

Il convoque le confesseur de la jeune fille, le père Carré : « Vous devez faire comprendre à mademoi­ selle de La Fayette qu 'elle est appelée par Dieu et qu 'elle doit fuir les plaisirs du siècle.

» Le stratagème réussit et, deux mois plus tard , Louise annonce au roi son intention d'entrer au couvent .

Effondré, Louis XIII pleure toute la nuit.

Mais il est trop pieux pour lut­ ter contre la volonté du Très Haut .

En juin 1637, Louise prend le voile et, devenue sœur Angé­ lique, entre au couvent des filles de la Visitation, rue Saint-Antoine : les adieux sont déchirants .

Inconsolable, le roi rend visite à son aimée deux fois par semaine .

Tou­ jours de bon conseil, c'est elle qui le détermine à placer le royaume sous la protection de la Vierge par un vœu solennel et lui demande de se rappro­ cher de la reine : « Il y a vingt­ deux ans que vous êtes ma­ riés, Sire, et vous n'avez pas encore donné de dauphin à la France .» Au mois de décembre, alors que Louis XIII et sœur Angé­ lique s'entretiennent au par­ loir du couvent, un violent orage éclate.

Le roi ne peut aller passer la nuit à Saint­ Maur, comme il l'a prévu .

Le BI AtlAS LES BASSES VENGEANCES DE RICHELIEU Richelieu n'est pas toujours subtil quand il veut se venger d'un outrage ; et il est furieux que Louise de La Fayette ait refusé de surveiller la reine .

Aussi, à l'occasion d'un bal à Saint­ Germain, demande-t-il à quelques jeunes filles de confiance de presser des citrons à l'endroit où la favorite du roi aura dansé ...

Le scandale ne manque pas d'éclater quand, à la vue d'une petite « mare », chacun croit que Louise s'est oubliée sur le parquet ! Anne d'Autriche appelle son homme de confiance, La Porte, et lui demande de sentir la flaque suspecte .

Consciencieusement, à quatre pattes, celui-ci s'exécute : non, ce n'est pas du citron, conclut-il, peut-être le nez bouché ! Louise n'ose discuter et, confuse, se réfugie dans sa chambre.

Le lendemain, toute la Cour chante spirituellement et méchamment : « Petite La Fayette/ Votre cas n'est point net /Vous avez fait pissette / Dedans le cabinet.

/A la barbe royale / Et même aux yeux de tous /Vous avez fait la sale / Ayant pissé sous vous.

» Mortifiée, mademoiselle de La Fayette soupçonnera Richelieu d'être responsable de cet affront et lui en voudra terriblement .

soir tombe, la pluie et le vent redoublent de violence, l'ora­ ge gronde toujours : le capitai­ ne des gardes suggère à Sa Majesté d'aller dormir au Lou­ vre, dans l'appartement de la reine .

Louis XIII y répugne, mais, devant l'insistance de sœur Angélique, il cède.

C'est ainsi que Louis XIV sera conçu .

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