Mac Mahon face aux républicains
Publié le 01/12/2025
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"Mac Mahon face aux républicains (1873-1879)"
Introduction :
“La République existe, elle est le gouvernement légal du pays” c’est ce que disait Adolph
Thiers, chef du pouvoir exécutif de la République française le 13 novembre 1872, se rendant
compte que seule la république, un système qui promeut l’égalité, la méritocratie, la laïcité
était capable de rassembler le peuple français.
Ancien orléaniste, Thiers est un républicain
non de cœur mais de raison.
Dès lors, Thiers n’est plus un élément fiable pour les
monarchistes majoritaires à l'assemblée qui, malgré la mise en place de la troisième
république le 4 septembre 1870 après la défaite face à la Prusse, cherchent encore à instaurer
une monarchie.
Le 24 mai 1873, étant mis en minorité à deux reprises, Thiers décide de
démissionner, Mac-Mahon est aussitôt élu par 390 voix.
La gauche s'est abstenue.
Mac
Mahon est donc l’espoir de ce pan monarchiste au même moment où la troisième république
se crée… Cette république, qui commence par rejeter ses représentants républicains et qui a
une assemblée à majorité monarchique, va pourtant finir par faire le triomphe des
républicains et leur appartenir au point où ils seront majoritaires à l'assemblée.
Nous allons
donc chercher à comprendre comment, dans le court temps du mandat de Mac Mahon
(1973-1979) le paysage politique à pu autant changer,au point ou une république a pu naître
d’un gouvernement monarchique ? Pour ce faire nous verrons d'abord le symbol et l’espoir
que représente Mac Mahon à son arrivé au pouvoir en 1873 pour pour les partisans de la
restauration, puis nous verrons les années de républicanisation de la france de 1873 à 1875 et
enfin nous montrerons l'échec de Mac Mahon face aux républicains de 1876 à 1879.
1) Le nouvel espoir des courants monarchistes 1873
A) De qui parle-t-on ?
Patrice de Mac Mahon est né le 13 juin 1808 en Saône-et-Loire et mort le 17 octobre
1893 dans le Loiret).
Il a été le deuxième président de la troisième république du 24 mai 1873
au 30 janvier 1879.
Il a 65 ans au début de son mandat.
Il se démarque du fait qu’il ait été le
seul maréchal (Officier général qui possède la plus haute dignité militaire.) de France à avoir
été élu Président de la République.
De plus, au sens actuel du terme, Mac-Mahon n’a jamais
fait de politique dans la mesure où il ne s’était jamais présenté à une élection quelconque.
Mais en réalité, Il côtoyait les pouvoirs du fait de son statut d’officier : il avait été nommé
gouverneur général de l’Algérie par Napoléon III et sénateur de l’Empire.
S’adaptant
facilement aux régimes politiques, il avait servi Charles X, Louis-Philippe et la Seconde
République, et s’était rallié au Second Empire sans état d’âme.
Il avait une réputation de chef
reposant sur des faits d’armes incontestables, ses exploits militaires s’étendent à la guerre
d’orient, la guerre d’italie, pendant la guerre franco-allemande, il commande l’armée
d’Alsace puis celle de Châlons.
Il fut même réquisitionné par Thiers pour être à la tête de
l'armée dite de Versailles (c'est à dire l’armée qui a réprimé les communards).
Aux yeux de
tous les hommes d’ordre Mac-Mahon était surtout le commandant de l’armée de Versailles,
le vainqueur de la Commune, celui qui avait rétabli l’ordre public et l’autorité du
gouvernement légal sur Paris ; il était devenu le garant indispensable de l’ordre intérieur.
De
plus, Mac-Mahon partageait les valeurs de son milieu, sa personnalité comportait un état
d’esprit aristocratique, une conception étroite du sens de l’honneur, ainsi qu’une méfiance
devant les aspirations de la bourgeoisie et du peuple.
Il côtoyait un entourage jugé
«réactionnaire et clérical» par les républicains..
B) L’objectif de son arrivée au pouvoir
On voit déjà qu’avec ce portrait d’homme de l’ordre il était le parfait pour contenir
l’espoir de toute la droite monarchiste.
En effet, comme dit en introduction suite à la
capitulation de la france, du second empire, la 3eme république se fait provisoirement et les
monarchistes, voulant se débarrasser de Thiers, pensent déjà à une possible restauration.
Mac Mahon fédère les droites sur son nom avec comme projet de ramener la monarchie tout
en la masquant en république, il sert de transition avant la restauration de la monarchie.
Il
est élu à la présidence de la République par 300 voix sur 392 suffrages exprimés à la
chambre des députés.
Une fois élu, il fait limoger le président du conseil Jules Dufaure et le remplace par le duc
Albert de Broglie, un royaliste orléaniste.
Avec le duc de Broglie et l’union monarchiste il
promet le renouveau de “l’ordre moral”,une expression forgée par le maréchal Mac Mahon
lui-même dans son discours à l'Assemblée du 25 mai 1873 : « J'obéis à la volonté de
l'Assemblée, dépositaire de la souveraineté nationale, en acceptant la charge de président de
la République.
C'est une lourde responsabilité imposée à mon patriotisme.
Mais, avec l'aide
de Dieu, le dévouement de notre armée qui sera toujours l'esclave de la loi, l'appui de tous les
honnêtes gens, nous continuerons ensemble l'œuvre de la libération du territoire et du
rétablissement de l'ordre moral dans notre pays ; nous maintiendrons la paix intérieure et les
principes sur lesquels repose la société.
Je vous en donne ma parole d'honnête homme et de
soldat ».
L'ordre moral c’est “la mise en échec du radicalisme” (avec l’aide de l’armé)
l’encouragement de l’influence de l’église catholique (en appel à dieu) et une cohésion social
forte (autour des dits honnêtes gens)
2) La républicanisation de la France 1873 - 1875
A) Les désaccords internes de la droite
l’impuissance des monarchistes à surmonter leur division marque un élément perturbateur
dans le projet de restauration.
Le gouvernement d'ordre moral avec pour vice-président du
conseil le duc de Broglie ne perd pas son temps pour tomber.
Il défendait une conception
aristocratique du bicaméralisme et voulait créer une deuxième chambre proposant le 15 mai
1874 un « Grand Conseil des notables », qui « mêlait membres nommés à vie par le président
de la République, membres de droit éminents et membres élus par les capacités ».
Ce projet
est évidemment repoussé par les républicains mais aussi les bonapartistes et pis encore il est
contesté au sein de son propre courant, l'orléanisme.
Le 16 mai une coalition composée des
légitimistes, bonapartistes et républicains met le gouvernement de Centre droit en minorité
lors d'un vote.
Albert de Broglie remet la démission du gouvernement à Mac Mahon.
S’en est
déjà fini de l’ordre moral.
B) les lois constitutionnelles de 1875
Avant même les lois constitutionnelles de 1875 on peut noter que dès le 20 novembre 1973 le
mandat de Mac Mahon est consolidé pour une durée de sept ans par la loi du septennat.
Mac
Mahon, président de transition vers la monarchie, se voit, avec son gouvernement,
consolider les bases de la république.
Tout comme les trois lois constitutionnelles qui, elles aussi, marquent l’histoire de la France
républicaine bien qu’elles soient votées sous un gouvernement monarchiste.
Le 24 février 1875, l’Assemblée constituante adopte la loi relative à l’organisation du Sénat :
sa composition (300 sénateurs), son mode de nomination et ses attributions.
Elle organise
l’élection de 225 membres par les départements et les colonies au suffrage universel indirect,
pour neuf ans.
Les 75 autres sénateurs sont élus par l’Assemblée au scrutin de liste et à la
majorité absolue des suffrages et sont inamovibles.
Le Sénat peut être « constitué en Cour de
justice pour juger, soit le Président de la République, soit les ministres, et pour connaître des
attentats commis contre la sûreté de l’État ».
Le 25 février 1875, porte sur l’organisation des pouvoirs publics : elle se consacre à
l’élection de la Chambre des députés par le suffrage universel.....
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