Devoir de Philosophie

Marcellus et Forbin, deux aristocrates français en Égypte

Publié le 06/11/2014

Extrait du document

chée et brunie de mon fidè­le soldat, ancien tambour de l'armée d'Égypte, et ses yeux étincelants sous le tur­ban à longs replis qui ca­chait sa tête. «

Le vieil homme met du temps à raconter que son nom est Pierre Gary et qu'il est origi­naire de Puymiclan, dans le Lot-et-Garonne. Or Marcellus est lui-même né à quelques lieues de là, et c'est en patois gascon qu'il poursuit la con­versation. En entendant parler sa langue maternelle pour la première fois depuis tant d'an­nées, Gary alias Roschouan fond en larmes : « Touché moi-même de retrouver un frère à quelques pas des pyramides, je me jetai dans ses bras, et nous nous serrâmes sur nos coeurs, en vrais enfants du même fleu­ve «, écrit Marcellus.

« de brèves scènes empreintes de sensualité: « La brise déli­ cieuse qui avait succédé à la chaleur du jour cessa vers mi­ nuit ; on dut replier la voile, et avoir recours aux avirons.

Bientôt deux de mes Arabes entonnèrent un chant à trois notes, passant alternative­ ment du majeur au mineur : chant mélancolique et mesu­ ré, qui ramenait en cadence le temps où il fallait peser sur les rames.

( ...

) Souvent les ber­ gers, et même les bergères étaient de la partie : de jeu­ nes femmes, dans la plus com­ plète nudité, se mirent à sui­ vre la kandje à la nage, tantôt plongeant , tantôt passant sur le dos de leurs buffles, quel­ quefois s'appuyant sur leurs cornes : c'étaient des esclaves de Nubie achetées par des cultivateurs.

» Hors son voyage dans l'Égypte rurale, le vicomte de Marcel­ lus retrace sa visite des monu­ ments antiques, tels que la Grande Pyramide : «Je me trouvai dans un long corridor qui conduit en montant, à la chambre sépulcrale.

Ce corri­ dor étroit a des espèces de trottoirs à gauche et à droite, de trois pieds d'élévation.

Mes Arabes couraient sur les deux trottoirs à la fois, sautant de l'un à l'autre ; puis ils s'arrê­ taient, les jambes écartées, se­ couant leurs torches ; et de loin, presque nus, ils apparais­ saient sous ces voûtes lu­ gubres comme des géants, ou plutôt comme ces spectres, fils des illusions de la nuit, qui grossissent et s'allongent dans nos imaginations rêveuses.

» Le tambour de Bonaparte P armi les souvenirs les plus émouvants que Demartin du Tyrac a ramenès d'Égypte, il y a la rencontre avec un an­ cien tambour de l'expédition de Bonaparte resté dans la vallée du Nil après l'échec de l'aventure militaire.

Roschouan - c'est ainsi qu'il avait été rebaptisé -faisait partie des trente-trois Fran­ çais passés au service de Mé­ hémet Ali, à qui ils servaient de gardes du corps.

L'homme, qui avait presque tout oublié de sa langue maternelle, avait été placé au service du jeune voyageur français, après avoir déjà servi Cha­ teaubriand et le comte de Forbin, beau-père de Marcel­ lus, lors de leurs séjours égyp­ tiens.

« Quand ma pensée [ ...

] se reporte ve rs cette heu­ reuse époque de ma vie, de­ puis si longtemps écoulée , écrit-il, je crois toujours avoir devant moi la figure dessé-. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles