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Marie de Médicis est exilée à Blois

Publié le 25/08/2013

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Le 24 avril 1617, Concino Concini, ministre et favori de la reine mère Marie de Médicis, a été exécuté. Dès lors, Louis XIII, qui va sur ses seize ans, n'aspire plus qu'à exercer le pouvoir... seul ! Sa mère a bien trop longtemps exercé la régence, mais pour l'heure il n'ose l'affronter et se mure dans le silence.

Au lendemain de la mort de Concini, Marie de Médicis se retrouve prisonnière dans ses appartements, sis au rez-de-chaussée du palais du Louvre. Les fenêtres ont été grillagées, le petit pont-levis qui conduit aux jardins démoli, les entrées murées — le seul accès est étroitement surveillé par les gardes écossais de Louis XIII.

« UNE TRIPLE ERREUR POLITIQUE? En envoyant Marie de Médicis en exil à Blois, Louis XIII commet-il une triple erreur politique ? L'éloignement de la -:s:ollVeraine choque et inquiète Fopinion.

Mais surtout, en infligeant une humiliante scène d'adieux à sa mère, il ne fait qu'exacerber son désir de vengeance, sa volonté d'être restaurée à la place qu'elle considère être la sienne, la première au côté du roi.

Enfin, il lui laisse les moyens d'agir.

Bien que contrainte de quitter Paris, elle ne sera pas isolée .

A Blois, elle sera entourée de sa cour, aura un sceau, un Conseil.

Disposant de l'intégralité de ses revenus, elle pourra distribuer ses faveurs et les sommes nécessaires pour s'attacher des fidèles.

lement par son intermédiaire que, le I" mai, la reine mère accepte de ql!itter Paris ; mai s demande à conserver ses revenus et à voir son fils avant de partir.

Le roi consent à tout.

ou presque : ses filles ne pour­ ront pas la suivre ; elle ne sé­ journera pas au château de Moulins, trop délabré, mais à Blois.

Le départ de Marie de Médicis est prévu pour le 3 mai.

C'est ce jour même que se déroule son entrevue avec le roi , qui a été négociée dans les moi n­ dres détails par l'évêq ue de Luçon .

En début d'après-midi, Louis XIII, accompagné de son frère , le duc Gaston d'Orléans, du prince Charles de Joinville, de monsieur de Luyne s et du marquis François de Bassom­ pierre, descend à l'anticham ­ bre de la reine mère .

« Mada­ me , je viens ici pour vous dire adieu et vous assurer que j'au- rai soin de vous comme de ma mère .

)'ai désiré de vous sou­ lager de la peine que vous preniez en mes affaires ; il est temps que vous vous repo siez et que je m 'en mêle : c' est ma résolution de ne plus souffrir qu'un autre que moi comman­ de--en mon royaume .

Je suis roi , à présent.

)'ai donné ordre à ce qui est néce ssa ire et com­ mandé à La Curée de vous accompagner : vous aurez de mes nouvelles étant arrivée à Blois.

Adieu , Madame , aimez­ moi et je vous serai bon fils », déclare-t-il.

Le roi à sa fenêtre Troublée, -Marie de Médicis ca­ -clië une -larme derrière so n éventail et répond : « Mon­ sie ur, je suis marrie de n'avoir gouverné votre État pendant ma régence et mon adminis­ tration plus à votre gré et gain que je n'ai fait ; vous assura nt que j'y ai néanmoins apporté toute la peine et le soin qu 'il m'a été possible, et vous sup­ plie de me tenir toujours pour votre très humble et très obé i ssa nte mère et servante .

» Au -tefm€ de cet -échange gla­ cial, la reine mère supp lie qu 'on lui rende so n intendant.

Claude Barbin.

D éconte nancé par cette requête imprévue, le roi lui oppose un mutisme obstiné .

Marie de Médicis finit par s'incliner , mais , sitôt que son fils est sort i, s'appuie con­ tre le mur et pleure .

Quelques minutes plus tard, elle a retrouvé son calme.

Ses adie.ux à la Cour sont majes:­ tueux , admirables de retenue .

Pour quitter le Louvre, il lui faut fendre la foule des curieux venus assister à son départ.

Son carrosse, escorté par les chevau-légers du roi comman­ dés par monsieur de La Curée, prend la tête d'un cortège d'une quinzaine de voitures et d 'un grand nombre de gentils­ hommes à cheval.

Dans le der- EDITIONS ATLAS nier carrosse , au côté de l'évê­ que de Chartres, a pris place l'évêque de Luçon , qui suit la reine dans son exil.

Malgré la pluie, les badauds se pressent dans Les rues : su.de passage de la souveraine, on n'entend point de vivats, seulement quelques quolibets .

D ' une fenêtre de sa chambre , Louis XIII observe le départ de sa mère ; pour la voir traverser la Seine, il se précipite chez sa femme, la reine Anne d'Au­ triche ; puis , une fois le cortè­ ge hor s de vue, il part chasser à Vincennes .

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