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Marie Stuart à l'échafaud

Publié le 28/08/2013

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Après avoir hésité pendant des mois, la reine d'Angleterre s'est résignée à signer l'acte d'exécution. Quand Marie Stuart apprend qu'elle va être décapitée le lendemain, le 18 février 1587, toutes ses faiblesses de caractère s'estompent : superbe de renoncement, elle se sait condamnée en raison de sa foi catholique, mais souligne l'indignité de son procès, d'une sentence profanant le caractère sacré des rois. Son dernier repas fait figure de cène : à ses serviteurs, elle demande pardon de les avoir (peut-être) entraînés à leur perte et leur distribue ses biens. Quand tous ont partagé le vin et bu à sa coupe, elle se retire pour écrire son testament.

« tions au trône d'Angleterre ! Pendant quelque dix-huit ans, elle a été tenue sous étroite surveillance, captive d'une pa­ rente à qui elle fait obstacle sur la voie royale et dont ses contacts avec la France et l'Es­ pagne catholiques entravent la politique .

Finalement, le com­ plot de Babington a fourni le prétexte pour se débarrasser de la reine d'Écosse , qui, accu­ sée d' avoir commandité une tentative de meurtre contre Elizabeth, a été jugée en octo­ bre 1586 et condamnée à mort.

Après avoir hésité pendant des mois, la reine d'Angleterre s ' est résignée à signer l'acte d'exécution .

Quand Marie Stuart apprend qu 'elle va être déca­ pitée le lendemain , le 18 fé­ vrier 1587, toutes ses faibles­ ses de caractère s'estompent : superbe de renoncement, elle se sait condamnée en raison de sa foi catholique, mais sou­ ligne l'i ndignité de son procès, d'une sentence profanant le caractère sacré des rois.

Son dernier repas fait figure de cène : à ses serviteurs , elle de­ mande pardon de les avoir (peut-être) entraînés à leur perte et leur distribue ses biens .

Quand tous ont partagé le vin et bu à sa coupe, elle se retire pour écrire son testa­ ment.

Elle envoie un message à Henri Ill, qu'elle prie de pro­ téger et de secourir ses fidèles et de faire célébrer à Saint­ Denis et à Reims des services solennels en souvenir « d'une reine qui a été nommée très chrétienne et meurt catholi­ que , dénuée de tous ses biens terrestres ».

Une robe couleur de feu Au matin du 18 février, après une nuit agitée et troublée par l 'activ ité des ouvriers montant l'échafaud, la condamnée choi­ sit sa toilette avec soin.

Elle revêt des habits somptueux, une robe de velours cramoisi à corsage de satin noir et fraise à l'italienne, un manteau de sa­ tin noir à la longue traîne noire bordée de zibeline.

Elle coiffe le voile blanc, celui des veu­ ves, se « pare >> de scapulaires et de chapelets.

Dans la gran­ de salle du château de Forthe­ ringhay, elle s'avance, royale, la tête haute et calmement.

Après la lecture de l'acte d'ac­ cusation, elle s'adresse aux quelque deux cents nobles anglais venus se repaître de ses derniers instants : « Je re­ mercie mon Dieu de ce qu 'il m'ait permis de mourir pour ma religion et m'ait fait la grâce d'avoir devant moi une compa­ gnie qui témoigne que je meurs catholique .

>> Au brouhaha de prières qui s'élève, suppliant Dieu d'accorder le repentir à la lfl!mEDITIONS llillllll ATLAS UN ARGUMENT POLITIQUE POUR LES GUISES Les contemporains sont fortement frappés par l'exécution de Marie Stuart .

A Paris, où la nouvelle n'arrive que le 9 mars 1587, l'émoi est grand.

Le 12 mars, une messe solennelle est célébrée à la cathédrale Notre-Dame.

Les ultras catholiques , troublés qu 'une tête couronnée ait pu tomber, considèrent comme exemplaire la mort de la reine d'Écosse , qui suscite une vive polémique.

Les Guises, parents en ligne maternelle de la souveraine martyre, dont l'archevêque de Bourges a fait l'éloge dans son oraison funèbre, entendent tirer un profit politique de l'événement .

Tandis que le duc Henri de Guise travaille à se rapprocher de Philippe Il d'Espagne, Henri Ill est accusé d'avoir encouragé Elizabeth 1" d 'Angleterre à faire exécuter celle qui a été sa belle--sœur .

coupable et souhaitant longue vie à Elizabeth I"', elle répond en brandissant son crucifix en ivoire et en entonnant les psaumes de la pénitence en latin .

Puis le silence se fait .

Deux ca­ méristes enlèvent à Marie Stuart son costume de cérémo­ nie, ne lui laissant qu'une robe de taffetas qui découvre ses épaules et de longs gants, une tenue couleur de feu (et de sang!) qui frappe l'imagination des témoins.

Après avoir par­ donné au bourreau, comme il est d'usage, et s'être fait ban­ der les yeux, elle pose la tête sur le billot.

Le bourreau doit s'y reprendre à trois fois.

Quand il veut présenter la tête de la reine qu'il vient de décapiter , c'est une perruque qu 'il empoi­ gne, tandis que l'assistance horrifiée voit rouler la tête d'une femme aux cheveux gris, qui leur semble inconnue et dont les lèvres tremblent encore.. »

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