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Méditerranée 1939

Publié le 27/02/2008

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Entente franco-britannique. Jusqu'en 1938, les Britanniques envisageaient de déployer leurs forces non en France, mais en Egypte. Ils attachaient donc, comme les Alliés en général, une grande importance au Proche-Orient. Au début des hostilités, ils conservèrent ces vues malgré l'évolution rapide de la situation militaire. On peut y voir trois raisons: la première est qu'ils tiraient du Proche-Orient tout leur pétrole, indispensable à leur effort de guerre; la seconde est que leur trafic maritime transitait en grande partie par la Méditerranée et le canal de Suez; privés de ces voies, les navires devraient emprunter la longue et coûteuse route du Cap; enfin, la présence des Britanniques au Moyen-Orient garantissait leur influence politique non seulement en Egypte, mais en Arabie et au Soudan. Grâce à ses possessions des Indes et à son autorité au Proche-Orient, la Grande-Bretagne était la première puissance musulmane du monde. Depuis Nelson et la bataille d'Aboukir, elle occupait une place prépondérante dans cette partie du monde. En s'y maintenant, elle continuerait une longue tradition. Quant aux Français, leurs possessions en Afrique du Nord les obligeaient également à défendre la Méditerranée, occidentale surtout: le Maghreb était pour eux une réserve d'hommes et de matières premières; ils y formaient aussi de magnifiques unités coloniales; la sécurité de ses communications avec la métropole leur importait donc au premier chef. Au cours des entretiens interalliés, les Britanniques avaient soulevé aussi une autre question: ne faudrait-il pas faire des Balkans une sorte de barrage antiallemand, dont l'établissement vengerait l'échec des Dardanelles en 1915? Ambition prometteuse, mais aussi périlleuse! Les Etats balkaniques pourraient peut-être devenir une charge et, de toute façon, ne s'engageraient que sous la contrainte.

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