Mexico la ville
Publié le 24/12/2018
Extrait du document

capitale des États-Unis du Mexique, est aujourd’hui l'une des villes les plus peuplées du monde et la plus polluée. Centre politique, économique et culturel du pays, elle concentre autant les richesses que la misère et les inégalités. Surnommée El Monstruo («Le Monstre»), asphyxiée, peu sûre, vivant sous la menace des volcans et des tremblements de terre, Mexico a un double visage : celui d'une ville grandie démesurément au fond d'une cuvette à 2250 m d'altitude et celui d'une capitale historique, héritière de brillantes civilisations.
La chute de Tenochtitlàn
Les richesses de l'Empire aztèque, dirigé par Moctezuma (ou Motecuzoma) II, ne peuvent qu'attirer la convoitise des Espagnols, installés aux Antilles. De Cuba, Hernân Cortès (1485-1547), à la tête de plus de 500 soldats, gagne Tenochtitlàn où, le 8 novembre 1519, Moctezuma, résigné, lui fait bon accueil. Les exactions des hommes de Cortès conduisent les habitants à se
révolter : lors de la Noche Triste,
le 30 juin 1520, les Espagnols sont
est
Cortès et
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HISTORIQUE
La légende nés Mexicas
Vers 1325, la tribu aztèque des Mexicas, originaire du nord-ouest du Mexique actuel, s'établit sur un îlot du lac de Texcoco, dans la vallée de Mexico : ce peuple pauvre et barbare, longtemps soumis au joug des peuples plus puissants et civilisés du centre du Mexique, aurait choisi ce site marécageux par obéissance à une prophétie de Huitzilopochtli, dieu de la Guerre, l'invitant à s'établir à l'endroit où il verrait un aigle dévorer un serpent sur un nopal (figuier de Barbarie) enraciné dans un rocher. Ainsi voit le jour Tenochtitlàn.
refuge et appui à Tlaxcala, cité ennemie des Aztèques. Tenochtitlàn est assiégée. Affamée, ravagée par la variole, la population résiste pendant trois mois, mais la ville tombe, le
13 août 1521, ouvrant aux Espagnols la voie de la conquête du Mexique.
La capitale de la Nouvelle-Espagne
Sur les décombres de la grandiose capitale aztèque, dont la population a été divisée par dix, Cortès entreprend de reconstruire une cité qu'il veut tout aussi somptueuse. Elle est organisée selon le p/on en damier
la colonie, ainsi que dans le clergé. Le 16 septembre 1810, le prêtre Miguel Hidalgo déclenche le soulèvement par l'« appel de Dolores». Onze années de combats mènent à l'indépendance du Mexique, proclamée en 1821 par le général Iturbide, couronné empereur - éphémère - à Mexico l'année suivante. Promue capitale de la République mexicaine fédérale en 1824, Mexico se trouve au centre des luttes entre conservateurs et libéraux.
la Reforma - à l'origine «promenade de l'Empereur», inspirée des Champs-Élysées - reliant le centre historique à la résidence impériale, à Chapultepec. Édifices néoclassiques et toits à la Mansard se multiplient
l'inauguration d'un métro construit avec l'aide des Français, ne parviennent pas à juguler l'asphyxie de Mexico. Tout en affirmant sa
modernité par l'édification de gratte-ciel sut le modèle du grand voisin
La capitale de l'empire azjéque _
Guerres et alliances conduisent les
Mexicas à dominer la région en quelques décennies. En un siècle, Tenochtitlàn absorbe les villes
riveraines du lac, notamment
Coyoacân, Xochimilco et Atzcapotzalco. La capitale se bâtit à mesure que s'étend TEmpire aztèque.
Dans l'étau des grandes puissances
L'ilôt principal, où s'élève le centre cérémoniel de Tenochtitlàn, le Templo
Mayorest relié aux autres Ilots et à la
des villes espagnoles du Siècle d'or. Capitale de la Nouvelle-Espagne, Mexico accueille dès 1524 les franciscains, chargés de l'évangélisation des Indiens, et, en 1537, un vice-roi. La première université des Amériques y est fondée en 1551.
terre ferme par de grandes chaussées de terre battue convergeant vers le centre. Un réseau complexe de canaux permet la circulation entre les différents quartiers de la ville et leur approvisionnement en eau potable.
La capitale du Mexique
À l'aube du XIXe siècle, Mexico compte environ 140000 habitants. Les idées d'émancipation héritées de la Révolution française et de l'indépendance américaine progressent parmi les criollos, d'origine espagnole mais nés dans

«
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LES CONTRAINTES
D 'UN SITE HISTORIQUE
Lorsque les Aztèques fondent
Tenochtitlan, au fond de la vallée de
Mexico, à 2 250 rn d'altitude, le haut
plateau central du Mexique est déjà,
depuis le IX' siècle et le déclin de la
civilisation maya, le principal foyer de
peuplement de la région.
Le site est
certes marécageux, mais les terres sont
fertilisées par les cendres des volcans
voisins, Popocatépetl et lztaccihuatl.
Les Aztèques aménagent les marécages
en jardins et canaux.
En revanche, les
Espagnols, et après eux les autorités
mexicaines, choisissent de drainer et
de combler les marécages : asséché, le
sol tend à se tasser, ce qui se traduit par
un enfoncement progressif des édifices
anciens et oblige à des prouesses
techniques pour assurer des fondations
stables aux constructions modernes.
Les contraintes sont d'autant plus
importantes que la sismicité du site,
s'ajoutant à la menace volcanique, est
forte.
L'approvisionnement en eau est
aujourd'hui un autre casse-tête : l'eau
doit être captée de plus en plus loin.
La situation de la ville, au fond d'une
cuvette, qui garantissait autrefois un
microclimat agréable, s'est transformée
en cauchemar sanitaire, en raison de la
pollution dégagée par les activités
urbaines.
Les rejets atmosphériques des
usines et des automobiles y stagnen�
piégés par les montagnes environnantes.
Les pathologies respiratoires provoquées
par cette pollution sont d'autant plus
sévères qu'à cette altitude la teneur en
oxygène est inférieure de 23% à ce
qu'elle est au niveau de la mer; en
outre, à cette latitude subtropicale,
l'ensoleillement accentue encore la
production d'ozone.
L'action des
autorités, qui ont mis en place des
mesures de circulation alternée et de
réduction de l'activité industrielle en
période de pics de pollution, n'a à ce
jour pas permis à Mexico de se défaire
du titre peu enviable de capitale la plus
polluée du monde.
LE CUMAT
Etablie sur les tierras frias («terres
froides"), Mexico jouit d'hivers secs et
relativement doux, avec une température
moyenne de g•c en janvier.
Les
températures augmentent jusqu'en juillet
(23,1 •c en moyenne) tandis que, à partir
de mai, le temps se fait de plus en plus
nuageux et pluvieux : l'essentiel des
précipitations (845 mm par an) se
concentre sur les mois d'été.
MEXICO AUJOURD'HUI
L'ADMINISTRATION
La ville de Mexico se confond avec le
«district fédéral» homonyme.
Celui-ci,
siège du gouvernement des États-Unis
du Mexique, a été créé en 1824 à
l'Intérieur de l'État de Mexico : il
s'étendait dans un cercle de 21ieues
(8 800 rn) ayant pour centre la Plaza
Mayor.
Ses frontières actuelles ont été
tracées en 1898 : délimitant une aire
de 1 479 km', elles ne recoupent qu'en
partie les limites de l'agglomération,
qui, depuis les années 1960, a absorbé
plusieurs villes de l'État de Mexico
(Ecatepec, Texcoco, Chalco, Amcameca
et Netzahualcoyotl).
Comme Washington DC.
le district fédéral
de Mexico est indépendant de
tout État fédéré.
Il est administré par
un chef de département (nommé par
le président de la République jusqu'en
1997, désormais élu au suffrage
universel), entouré par un Conseil
consultatif de 16 membres e� depuis
1988, par un conseil des représentants
du district fédéral, dont les 66 membres
sont élus.
UNE POPULATION TOUJOURS CROISSANTE
Selon les limites de l'agglomération
considérées, la population est ·estimée
entre 19 millions et plus de 21 millions
d'habitants (district fédéral: 88 61 000 en
2004).
La deuxième agglomération du
pays, Guadalajara, n'en compte que
3,5 millions.
Malgré les difficultés de la vie à Mexico,
qui conduisent les classes les plus aisées
à s'établir à la périphérie, et
l'accroissement des flux de migration
vers les maquiladoras du Nord ainsi que
vers les États-Unis, la capitale continue
d'accueillir chaque jour quelque 2 000
nouveaux-venus, pour la plupart des
paysans sans terre du Sud, qui viennent
grossir les quarlien pauvres et
insalubres, souvent sans eau courante,
occupant les zones les plus plates -et
les plus polluées -à l'est et au nord.
La
pauvreté s'est accrue depuis la récession
de 1993 et 1994, et on estime que 20%
des habitants de Mexico vivent au
dessous du seuil de pauvreté officiel.
LE CENTRE tCONOMIQUE DU PAYS
En raison de ses fonctions politiques et
administratives, et de l'implantation de
très nombreuses institutions culturelles
- dont l'énorme université autonome
du Mexique, qui accueille quelque
250000 étudiants -, Mexico a un secteur
tertiaire très développé; le tourisme
occupe également une place importante.
Le secteur tertiaire est encore grossi par
les nombreuses activités de l'économie
informelle.
Mexico est aussi le premier centre
industriel du pays.
Malgré les tentatives
récurrentes de rééquilibrage menées
depuis les années 1950, le district fédéral
concentre encore plus de 50% de
l'activité industrielle et génère plus de
30% du produit intérieur brut.
La
présence de dizaines de milliers d'usines
-sidérurgiques, mécaniques, chimiques,
agroalimentaires, textiles, etc.
-dans
une agglomération densément peuplée
est non seulement source de pollution
mais aussi de catastrophe industrielle,
telle l'explosion, en novembre 1984,
d'un dépôt de gaz liquéfié (plus de
500 victimes).
L'aéroport, très actif, est
également situé dans le district fédéral.
LE PAYSAGE URBAIN
Déroutante par son immensité et
sa croissance anarchique, Mexico s'organise
sur une trame urbaine
relativement simple : de la vieille ville
coloniale autour du Z6calo Oe
«Socle»), ou plaza de la Constituci6n
- correspondant à l'ancien centre
cérémoniel aztèque-, partent de
grandes avenues (Paseo de la Reforma
et Avenida des los lnsurgentes), le long
desquelles s'étale la ville moderne, avec
ses quartiers riches au sud et au sud
ou� et ses quartiers pauvres et
industriels au nord et à l'est Le parc de
I'Aiameda, au centre, celui, plus vaste de
Chapultepec abritant les plus grands
musées, et le Pedregal, champ de lave
en partie occupé par l'immense campus
universitaire, constituent les poumons
verts de cette capitale asphyxiée.
Les
villages de San Angel et de Coyoacan,
intégrés à la ville, ont conseiVé leur
identité et le charme des ruelles bordées
de belles demeures hispanisantes.
IM.J:IIMUhtl Immense place de 240 m de côté, le
Z6calo est bordé de quelques-uns des
plus prestigieux monuments de Mexico :
le côté oriental est occupé par le
Palacio Nacional, actuel siège du
gouvernement fédéral, jadis occupé par
le vice-roi de la Nouvelle-Espagne.
Bâti à
l'emplacement du palais de Moctezuma
à partir de 1521, il dissimule derrière une
somptueuse façade en pierre volcanique
rouge une succession de quatorze cours
et d'Immenses fresques dues au grand
muraliste Diego Rivera (1886-1957).
Côté
menacée par l'affaissement du sol.
Derrière la cathédrale, les vestiges du
Templo Mayor, pyramide surmontée
de deux temples dédiés à Huitzilopchtli
et au dieu de la Pluie, Tlaloc, ont été mis
au jour en 1977.
Au sud du Z6calo, le
Museo de la Ciudad de México est
installé dans un ancien palais comtal, bel
exemple de demeure des nobles
espagnols, avec une fontaine au centre
du patio.
Le bâtiment fait face à
l'Hospital de Jesus, premier hôpital
fondé au Nouveau Monde par Cortés
(ses restes y sont d'ailleurs inhumés) : la
voûte de la chapelle s'orne d'une
fresque de l'Apocalypse due au
muraliste Clemente Orozco.
Au nord du Z6calo, la plaza Santo
Domingo, animée par les écrivains
publics, aux colonnades caractéristiques
de l'architecture coloniale, est dominée
par l'église Santo Domingo (1736),
aux lignes baroques et au clocher orné
de carreaux de faïence colorée.
Des
azulejos bleu et blanc recouvrent
entièrement la façade de la Casa de
Azulejos, une des plus belles demeures
de la capitale, dominée par la silhouette
de la Torre Latinoameriuna (117 rn
de hau� 42 étages), qui a résisté depuis
1956 à plusieurs tremblements de terre.
Ce building se situe près de I'Aiameda, à
l'extrémité duquel a été bâti entre 1904
et 1930 le palais des Beaux-Arts
mêlant les styles précolombien, Art
nouveau et Art déco, avec une façade
en marbre blanc de Carrare et un
intérieur en marbre mexicain rouge et
noir.
Le théâtre qu'tl abrite s'enorgueillit
d'un extraordinaire rideau de scène en
cristaux de verre réalisé par l'Américain
Tiffany sur un dessin de Murillo,
représentant la vallée de Mexico.
Aujourd'hui bordé de gratte-ciel, le
Paseo de la Reforma célèbre aussi
l'histoire du Mexique avec les statues
de Christophe Colomb, de Cuauhtémoc,
dernier empereur aztèque, et le
Monumento a la lndependencia,
surnommé El Angel à cause de la
Victoire ailée perchée sur la colonne de
36 m de haut.
L'avenue débouche sur le
parc de Chapultepec, à l'entrée duquel
s'élève le Monumento a los Niiios
Héroes, rappelant la résistance
héroïque des cadets mexicains aux
troupes américaines, non loin du
Castillo de ChapuHepec, édifié en
1785, résidence des vice-rois, puis
successivement académie militaire,
palais de Maximilien et des présidents
de la République jusqu'à 1940.
Mentionnons encore la plaza de las
Tres Culturas.
symbole de l'Identité
métisse du Mexique moderne, entourée
des vestiges de la pyramide aztèque
de natelolco, de l'église espagnole de
Santiago (XVII' siècle) et du moderne
ministère des Affaires étrangères.
Non loin, la nouvelle basilique de
Guadalupe (1976), au toit en forme de
tente, englobe l'ancienne basilique du
XVIII' siècle, tout en marbre blanc et
dorures.
L'ensemble grandiose des
89 bâtiments de l'université nationale
autonome de Mexico, édifié au début
des années 1950, vaut surtout pour ses
fresques, dont la grande mosaïque
décorant la tour de la bibliothèque
centrale, réalisée par Juan O'Gorman :
elle couvre quatre fois 1 200 m'.
À
une vingtaine de kilomètres au sud du
Z6calo, les jardins flottants de
Xochimilco, approvisionnant encore
Mexico en légumes et en fleurs,
constituent le seul témoignage de ce
qu'était la cité lacustre de Tenochtitlan;
190 km de canaux sont sillonnés de
barques à fond plat
lllij!@ii@ji Des concerts de mariachis sur la place
Garibaldi aux représentations du Ballet
folklorique de Mexico au palais des
Beaux-Arts, en passant par les nombreux
concerts de grande qualité donnés à
l'Auditorium national, à Chapultepec,
Mexico est un haut lieu de la culture en
Amérique latine.
La ville abrite
également de nombreux musées
consacrés à l'histoire du Mexique et de
l'Amérique centrale (Museo du Templo
Mayor, Museo de la Ciudad de México,
Museo Nacional de Historia dans le
Castillo de Chapultepec ...
).
Les œuvres
du mouvement muraliste sont visibles en
de nombreux endroits, dont le Colegio
de San Ildefonso, orné de fresques de
plusieurs artistes.
À Coyoacan, le Museo
y Casa de Frida Kahlo, dans la maison
natale de l'artiste, présente de
nombreuses œuvres de celle qui fut
longtemps éclipsée par la gloire de son
mari, Diego Rivera, auquel sont dédiés
plusieurs musées dans la ville.
Les
peintres de l'époque coloniale sont
exposés à la Pinocoteca Virreinal de San
Diego ainsi qu'au Museo de San Carlos,
aux côtés des maîtres européens, le
Greco, Murillo, Rubens et Bruegel.
Dans
le parc de Chapultepec, deux grands
musées sont incontournables : le Museo
nacional de Antropologia, dont la salle
consacrée à la civilisation aztèque abrite
l'énorme Pie"e du Soleil, qui est en
fait un calendrier.
Le Museo de Arte
L:esprit de la nation mexicaine vibre tout
particulièrement à Mexico :
•le 24 février, jour du Drapeau célébré
sur le Z6calo;
• les 15 et 16 septembre, pour la fête
de l'Indépendance, lorsque le président
rejoue, au palais national, l'appel de
Dolores, suivi de joyeuses festivités;
• le 12 octobre, jour de la Race et de
la découverte du Nouveau Monde par
Colomb, célébré sur la place des Trois
Cultures.
La fête religieuse la plus importante,
le 12 décembre, marque l'anniversaire
de l'apparition de la Vierge de
Guadalupe- protectrice du Mexique
et des Indiens- à un Indien, en 1531.
Pèlerins et confréries convergent vers
la basilique de Guadalupe..
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