Moubarak...

son père, qui dirige le pays de¬puis vingt-deux ans, son man¬dat actuel se terminant en 2004. Son omniprésence dans les médias et la vie politique intérieure et extérieure en est la meilleure preuve. Le prési¬dent Moubarak dément sou¬haiter que son fils lui succède, arguant qu'il s'agit surtout d'une occasion de donner des responsabilités à une nouvelle génération. Ancien cadre de la banque d'Amérique au Cai¬re et à Londres, Gamal Mou¬barak nie également avoir de telles ambitions. Mais les faits démentent ces molles déné-gations, tandis qu'il clame vouloir travailler avec sa géné¬ration à la mise en place de ré¬formes et de changements en dirigeant deux importantes mouvements civils, « Généra-tion de demain » et « Jeunesse de demain ». Reçu comme un chef d'État P roche des milieux d'affai¬res américains, Gamal Moubarak multiplie les visites aux États-Unis à la tête de dé¬légations égyptiennes. Bien qu'il n'occupe aucune fonc¬tion au sein de l'État, il est ac¬cueilli à Washington avec les honneurs réservés aux plus hauts responsables du gou-vernement. Lors d'une visite où il fut reçu par George Bush, ancien président et père de l'actuel chef d'État américain, le Washington Post titra : « Gorbatchev sur le Nil ? », suggérant qu'il pourrait faire souffler un vent de réformes sur la politique égyptienne. Plus récemment, Gamal Mou¬barak a été reçu par le vice-président Dick Cheney, le se¬crétaire d'État Colin Powell, le ministre de la Défense Do¬nald Rumsfeld et la conseillè¬re pour la Sécurité nationale Condoleezza Rice. Les médias égyptiens n'ont pas lésiné sur LOUANGES À HOSNI MOUBARAK Dans un supplément d'AI-Ahram consacré aux louanges des poètes égyptiens à Moubarak, le directeur de l'association des écrivains signe un poème inégalable : « De même que le président ne fait plus qu'un avec les pyramides et le Ni!, et que ces derniers ne font plus qu'un avec lui, les coeurs des poètes entonnent à l'unisson une ravissante mélodie nationale, faite de fidélité et d'amour. La harpe des poètes égyptiens s'est mise à jouer les plus doux par amour pour Moubarak et par loyauté pour son leadership historique. »