Mur de l'Atlantique

« La vaine tentative d'emPêcher un débarquement allié sur les côtes fran~ises Déc.

1941 Mars 1942 13 aoQt 1942 19 aoOt 1942 Oct.

1943 Nov .

1943 Janv .

1944 6 juin 1944 Directive de Hitler sur la défense l.'OT chargée de la construction du mur Échec britann ique devant D ieppe Début de la construction du Südwall UN OBSTACLE REDOUTABLE des ports On désigne sous le nom de « mur de l'Atlantique •l'ensemble des fortifications construites par les Allemands sur les côtes occidentales de l'Europe , de la frontière espagnole au cap Nord , en vue de repousser un débarquement anglo-américain.

Initié par Hitler et m is en œuvre pour l 'essentiel par l'organ isation Todt, ce système défensif devait subir quelques modifications dans sa conception avant de prendre un visage définitif sous l'Impulsion du maréchal Rommel.

Pénalisé par l 'ampleur m ême de l'entreprise , le mur de l'Atlantique aura néanmoins constitué un obstade de taille lorsque , le 6 juin 1944 , les Alliés s 'attaqueront à la reconquête de la forteresse Europe .

LE PROJET DE HITLER UN MAILlAGE DE rom • Dès décembre 1941 , Hitler indique à plusieurs reprises qu'il entend mettre ses conquêtes en Europe du Nord et en Europe de l'Ouest à l'abri d'une intervention par la mer des Alliés .

Si les batailles de 1939-1940 ont tourné à l'avantage de la Wehrmach~ la guerre est loin d 'être terminée .

Contrairement aux espoirs formés par Hitler au lendemain de la défaite de la France , la Grande-Bretagne a choisi de poursuivre la lutte .

Quant aux États-Unis, les èvénements de Pearl Harbor (7 décembre 1941) les ont décidés à sortir de l'attentisme qu'ils observaient jusqu 'alors .

• La menace que pourraient exercer les Alliés contraint Hitler à prendre toute une série de directives qui sont à l 'origine de la construction du mur de l'Atlantique et qui marquent le passage de l'offensive à la défensive sur le front de l'Ouest la première directive , prise à la fin du mois de décembre 1941 , concerne la Norvège et surtout les ports de l'Atlantique , de la Manche e t de la mer du Nord .

Dans l'esprit du chancelier allemand, il s 'agit d'écarter d 'èventuelles opérations de commandos de plus ou moins grande envergure.

• En mars 1942, Hitler confirme cette orientation défensive tout en insistant sur la nécessité de faire des ports les éléments dé de ce dispositif : • Des sections fortifiées et des points d 'appui doivent être installés de façon à pouvoir résister pendant un laps de temps prolongé, même contre des forces ennemies supérieures », indique-t -il.

En faisant des ports fortifiés l 'o ssature du système de défense et la base de contre-offensives destinées , en cas de débarquemen~ à rejeter l'adversaire à la mer , Hitler renonce donc à établir un système linéaire et statique , à la fois compliqué à réaliser, excessivement coOteux e~ in fine.

bien peu compa tible avec l'orgueil des vainqueurs .

Comme le souligne le tout nouveau comman­dement en chef • Le 13 aoOt 1942 , Hitler confie à l'organisation dirig ée par le général et ingénieur Fritz Todt le soin de fortifier les ports et d 'entreprendre la construction de IMRs polit' les.-.­ ..,._ Utilisant une main-d'œuvre allemande ou étrangère , faisant appel aux entrepr ises privées des pays occupès , l'.,.,.

•.

SfltiH TNt ~s'attelle à couler dans le béton les d irectives du Führer .

Pour l'heure , la défense du littoral , hormis quelques points jugés nèvralgiques , est loin de constituer une priorité .

D 'ailleurs , l'échec du débarquement anglo-canadien devant les défenses portuaires de ~le 19 aoOt 1942 ne fait que conforter H itler dans ses choi x.

l'INFUXION DE Hrru1 • le contexte change toutefois avec l'accumulation des revers militaires de l 'Allemagne à partir de l'été 1943 .

Alors que les Alliés ont pris pied en Italie mér idionale et entament leur difficile progress ion vers le nord , Hitler sait qu'il v a se trouver confronté , à terme , à une tentative de débarquement ennemi sur les cOtes frança ises.

Tout indique que ce dernier interviendra au printemps 1944.

Hitler adopte alors la d irective n• 51 dans laquelle il affirme : • Si l ' ennemi réussit à percer nos défenses.

il peut en résulter des conséquences catastrophiques à brève échéance .

Aussi tout doit être mis en œuvre pour repousser ce débarquement l'Allemagne pourra alors reprendre l'Initiative à l'Est avec toutes ses forces et mener contre les Anglo­ Américains une guerre aéronavale avec des armes nouvelles .

• C'est dans le cadre de cette directive que Erwltl ·--' reçoit, sous l'autor ité nom inale devon Rundsted~ le com ­ mandement du groupe d 'armée B, composé des VIl' et YN' armées , dont le secteur couvre les cOtes occidentales , depuis l'estuaire de la Loire jusqu 'au Helder , au nor d d'Amsterdam .

• lors de ses tournées d'Inspection , Rommel constate les insuffisances du système fortifié pour faire face au débarquement allié attendu .

En effe~ seuls quatre secteurs apparaissent suffisamment défendus de la Norvège à la Belgique .

Il s 'agit des passes de Bergen , la région de Narvik ­ Harstad~ la zone du Pas-de-Calais et celle des nes Anglo-Normandes.

Aux yeux de Rommel , m ê me les ports de l'Atlantique et de la Manche semblent bien peu fortifi és.

Dès lors, l'Inspecteur général va imposer un changement radical à ce programme de défense , en contradiction avec la doctrine de Hitler .

• Persuadé que la bataille décisive se jouera sur le rivage et très largement dubitatif quant à l'efficacité de la luftwaffe , Rommel ne croit pas davantage à la possibilité d'une intervention massive des réserves blindées .

Aussi estime-t -il qu'il sera nécessaire d'• anéantir l'ennem i Rommel nommé inspecteur des fortifications Inspection par Rommel du site de Saint -laurent­ sur-Mer Débarquement allié sur les plages de Normandie de bataille principal [ ..

.

].Celui qui, pendant la première phase du débarquemen~ ne sera pas immédiatement au contact de l'ennemi ne passera jamais à l'action, étant donné l'énorme supériorité aérienne de l'adversaire[ ...

].

Si nous ne parvenons pas à interdire la mer aux Alliés, ou dans les quarante­ huit premières heures à les y rejeter , leur invas ion réuss ira [ ...

].

• Il condut sur une note pess imiste : • En l'absence de réserves stratégiques et devant la carence totale de notre marine et de notre aviation , nous perdrons la guerre .

• LA IIAIQUE DE lOMMEL UNE DtftNSE tCHUONNh • Fort de cette analyse , Rommel , qui a été nommé inspecteur général des côtes de la mer du Nord et de l'Atlantique en novembre 1943 , entreprend la fortification du littoral.

De son cOté , l'organisation Todt est aussi à pied d 'œuvre le long des cOtes de la Méditerranée où elle entreprend la construction d 'une ligne de défense, le Südwall , après la défection de l'Italie.

L'OIGANISATION TODT • Née en 1938 il l'mitiative de Fritz Mun général et technicien allemand, l'organi­sation qui porte 5CH1 nom a d'abord pour objet d'encadrer le secteur du bâtiment et des lrëiYaux publics.

l.'OT dispose de ses propres bureaux d'éludes, de 5CH1 matériel et fait appel il une maiiHI 'œuvre allemande.

avant les hoslilés, puis étrangère.

SUIIIU il partir de 1944.

• Sa première grande réalisation est la construdion, en quinze mois, par 500 000 hommes, du Westwall -mur de l'Ouest.

ou ...

.,_-face ilia France.

• Rommel commence par faire mouiller au large des mines de toutes sortes- classiques , magnétiques ou à dépression.

Des mines à la charge réduite sont dispersées en grand nombre sur les plages .

Dites • casse-noisettes » , elles sont destinées à empécher la progression des chalands de débarquement A ce dispositif dassique , Rommel ajoute des obst«hs d 'un nouveau genre, dont le principe repose sur leur immersion à marée haute et leur couplage avec des charges explosives.

• le maréchal est d 'autant plus persuadé qu'il tient là une solution d'une redoutable efficacité que les services de renseignements de la marine lui ont donné l'assurance que le débarquement interviendra de nuit et à marée haute .

• Dès le début de la guerre avec la France.

I'OT passe sous l'autorité du haut commandement de la Wehnnadlt.

Après la vicloire contre les annét!s françaises.

I'OT s'attelle à la remise en état des voies ferrées et des aérodromes endornma&és ainsi que des ports et des canaux encombrés d'épalles.

Mais c'est le chantier du • 11118' de l'Atlantique • qui reste incontestablement attaché a 5CH1 nom.

et auquel des moyens hors du commun sont mis en œuvre -291 000 travailleurs.

Toutefois, I'OT ne peut se consacrer pleinement au mur de l'Atlantique car elle doit aussi lravliler il l'aménagement d'une centaine de bases de lanœment de VI dans le nord de la France et en Belgique .

De même, il lui faut dislraire des moyens importants afin d'édifier, en Italie, les lignes fortifiées Hiller, Gustav et Golhique.

• n reste que 1es ~ tmaux militaires du Reid! n'atllilient jamais pu être menés à bien sans une organisation comme I'OT car le génie de la Wehrmacht ne pouvait prétendre rivëlliser avec le génie américain.

291000 Nombre d 'ouvriers engagés dons la construction du mur de l'Atlantique 12 000 Nombre de bunkers érigés sur le territoire fron çais.

13 millions de m ' Volum e de béton utilisé pour la construction du mur de l'Atlantique .

1 million det Quantité d 'ader util isée dons la construction du mur de l'Atlantique .. »