N° 408 L'Ami du peuple ou Le publiciste parisien Journal politique et impartial, Par M.
Publié le 23/10/2012
Extrait du document
«
aucune misère, qu'elle est montée tranquillement dans les voitures
qui l'attendaient dans la cour des princes, accompagnée de trois
cents chevaliers à poignard bien montés, et de deux cent scélérats
choisis dans la garde à cheval, auxquels se sont joints sur la place
de Louis XV, un escadron des chasseurs de Lorraine, cantonnés
dans les environs et quelques compagnies de la maréchaussée de
l'Isle-de-France : cortège à la tête duquel étaient plusieurs
aides-de-camp, et avec lequel la sacrée famille a gagné
Compiègne : tels sont les renseignements qu'un habitué des
Tuileries vient de me faire passer.
Tandis que Mottié parcourait les rues à la tête de huit cent
alguazils à cheval, en saluant de droite et de gauche, un mouchoir
à la main dont il essuyait ses larmes, car il les fait couler à volonté
comme une catin de cour ; les pères conscrits, inquiets sur leur
propre compte, se mêlaient aux groupes qui remplissaient les
Tuileries, et faisaient les bons apôtres, dans la vue de se faire
pardonner leur ancienne défection en faveur de ces marques
nouvelles de ferveur.
Dès qu'ils voient qu'ils n'ont rien à craindre
des dispositions du peuple, ils s'acheminent vers le sénat où les
noirs les plus décriés et les faux patriotes ne tardent pas à jouer
une parade de fripons en foire, pour mieux leurer le peuple.
Renaud de St-Jean-d'Angely, a débuté par demander « qu'il fut sur
le champ décrété que le ministre de l'intérieur enverra des
couriers sur toutes les routes portant ordre aux municipalités de
faire arrêter toutes personnes sortant de France ».
Je ne relèverai pas ici l'absurdité de.....
....
ger les ministres, ces complices du monarque, ces éternels
ennemis du peuple, du soin de pourvoir à la sureté publique : mais
j'observerai que cette mesure tardive, lorsque les légions
nombreuses des ennemis de la révolution décidées au carnage
sont rassemblées sur nos frontières et que le monarque s'est
évadé, ne peut avoir d'autre but que d'empêcher qu'on ne se mit à
sa poursuite, et que de zélés patriotes ne se rendissent sur les lieux
pour suivre les mouvemens des ennemis.
A peine la proposition de Renaud a-t-elle été décrété que Camus a
demandé « que tous les ministres fussent sur le champ mandés à
la barre pour recevoir et donner des instructions sur le parti qu'il
convient de prendre dans la circonstance où se trouve l'empire.
».
»
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