Neutralité espagnole

«Non-belligérance» de Franco. Épuisée par trois années de guerre civile, l'Espagne franquiste de 1939 n'entendait s'aligner que moralement sur l'Allemagne et l'Italie. Le général Franco, en effet, ne voulait pas rouvrir les blessures à peine fermées en engageant ses compatriotes dans la guerre qui allait, sans nul doute, embraser le monde entier. Le pacte germano-soviétique d'août 1939 fournit aux Espagnols un bon prétexte pour rester en dehors du conflit. Ils purent en effet prétendre, et ne s'en privèrent pas, que la diplomatie d'Hitler ne préparait en rien une croisade antibolchevique et trahissait même la cause fasciste. Franco donna des ordres pour hâter la démobilisation, montrant ainsi au monde que l'Espagne entendait s'éloigner de la guerre et non s'en rapprocher. Il assura aussi la France de la neutralité espagnole. En juin 1940, deux mois après le premier anniversaire de la fin de la guerre civile, l'Espagne appliqua une politique dite de «non-belligérance». Cependant, le gouvernement espagnol dépêcha des troupes dans la zone internationale de Tanger.