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NIGERIA de 1995 à 1999 : Histoire

Publié le 24/12/2018

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Après des années d’autoritarisme et l’avortement de plusieurs programmes de transition, le pays le plus peuplé d’Afrique entreprend, au cours de l'année 1999, son processus de transition vers la démocratie. Au milieu des années quatre-vingt-dix, le général Sani Abacha, qui dirige le pays d’une main de fer depuis la

 

Le général Abubakar

 

(à gauche) décide de rendre le pouvoir aux civils. Le Nigeria, autrefois l’un des pays les plus prospères du continent africain, saura peut-être accomplir son redressement.

 

© Ochoko-Sipa Press

« révolution de palais » de novembre 1993, met en place un programme de transition politique porteur de beaucoup d’espoirs. Mais ce programme ne tarde pas à devenir lettre morte. À la fin de 1996, les autorités militaires limitent à cinq le nombre de formations politiques pouvant bénéficier d’une

 

reconnaissance officielle, excluant non seulement l’ensemble du pôle progressiste qui soutient Moshood Abiola, un milliardaire yoruba (l’ethnie dominante dans le sud-ouest), vainqueur présumé de l’élection présidentielle de 1993, mais également les partis conservateurs financés par les élites traditionnelles du Nord. La répression s’abat sur le pays tandis que la corruption se généralise. L’exécution, en 1995, de l’écrivain Ken Saro Wiwa, et en même temps, de neuf opposants de l’ethnie ogonie (dominante dans le sud-est du pays) - qui protestaient contre la dégradation de leur région par l’exploitation des ressources pétrolières et exigeaient une redistribution plus équitable de cette manne - entraîne la suspension du Nigeria par le Commonwealth et de timides sanctions de la part des pays occidentaux. Les appels du pape Jean-Paul II à la clémence restent sans écho et la liste des opposants emprisonnés s’allonge.

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« nouvelles perspectives.

Le nouvel homme fort d'Abuja, le général Abdulsalam Abubakar, ancien chef d'état-major des armées et proche de l'ancien président Ibrahim Babangida (1985-1993), donne, dès son entrée en fonctions en 1998, des signes d'ouverture : plusieurs prisonniers politiques sont libérés et, tandis que les cinq partis officiellement reconnus par le précédent gouvernement sont dissous, le dialogue avec l'opposition est entamé, notamment avec son principal leader, Moshood Abiola.

Cependant, et alors qu'Abdulsalam Abubakar veut, symboliquement, confier à ce dernier une fonction importante dans l'administration du pays, la mort -naturelle, semble­ t-il- du cbef de l'opposition, le 7 juillet 1998, quelques jours avant sa libération, provoque de violentes émeutes dans le pays et semble mettre en danger le processus de démocratisation.

Mais le général Abubakar entend bien aller de l'avant : les personnalités reconnues coupables d'avoir comploté contre le général Abacha, parmi lesquelles l'ancien président Olusegun Obasanjo, sont amnistiées, tandis que les peines de mort prononcées en mai 1998 contre le " numéro deux » du régime, le général Oladipo Diya, et d'autres officiers supérieurs, coupables de conspiration contre le régime, sont commuées en peines de prison.

Le 27 février 1999, avec près de 63% des voix, Olusegun Obasanjo est élu à la présidence de la République.

Ancien général, sudiste, d'ethnie yoruba et de confession chrétienne, il se distingue des dictateurs militaires qui se sont succédé à la tête de l'État tels Ibrahim Babangida ou Sani Abacha, tous nordistes peuls ou haoussas musulmans, et semble vouloir mettre un terme aux tensions qui minent le pays depuis des années.

Jusqu'à la date de son investiture, le 29 mai 1999, le nouveau chef de l' É tat se rend dans les principales capitales mondiales pour rassurer les partenaires et bailleurs de fonds du Nigeria quant au caractère effectif du changement.

Même si le pays entre dans le troisième millénaire en rétablissant la démocratie, la situation sociale et politique reste fragilisée par les nombreux conOits internes d'ordre régional, tribal, religieux et économique, qui portent notamment sur la répartition de la rente pétrolière et des richesses du pays.

Le nouveau président doit relever de nombreux défis pour reconstruire le Nigeria : le renouvellement d'un personnel politique vieillissant, dans un pays où plus de la moitié de la population a moins de 25 ans, la préservation des fragiles équilibres régionaux et ethniques, le redressement de la situation économique par la restauration des réserves de ebange qui ont fondu sous la présidence du général Abubakar, une lutte véritable contre la corruption, et la reprise des réformes.. »

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