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" Non seulement il s'est fait des grandes choses sous son règne, mais c'est lui qui les faisait.

Publié le 23/10/2012

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" Non seulement il s'est fait des grandes choses sous son règne, mais c'est lui qui les faisait. " Ainsi Voltaire a célébré le siècle de Louis XIV dans les années 1750. Ainsi il est convenu d'appeler aussi Grand Siècle la période de ce long règne de cinquante-quatre années (1661-1715) sous la domination d'un monarque qui tout à la fois incarne et dirige la nation. Quelle est cette nation française qui a suscité une si grande admiration auprès des générations suivantes et marqué de sa suprématie l'Europe de son temps ? La France compte environ 20 millions d'habitants qui, dans les premiers temps du règne (1661-1685), ont offert le spectacle d'un rassemblement de toutes les forces du pays autour de son roi. Après les troubles sanglants de la Fronde, la population entière aspire à l'ordre et à la stabilité. Louis XIV va répondre aux v?ux de ses sujets : en monarque absolu, il concentre tous les pouvoirs gouvernementaux autour de sa personne. L'État, c'est lui. Le pouvoir, il l'exerce désormais sans partage sur des sujets, grands ou petits, qui lui doivent obéissance" sans discernement ". D'ailleurs, un texte déjà ancien ne précise-t-il pas que la puissance souveraine du roi" est un rayon et l'éclat de la toute puissance de Dieu? " La comparaison avec le soleil vient d'elle-même et Louis XIV ne manquera pas de l'adopter pour emblème dès 1662. Roi Soleil, lieutenant de Dieu sur terre, le monarque absolu ne faiblira jamais, dans les années de gloire comme dans les heures sombres de la fin du règne, pour imprimer sa prééminence, à l'étranger comme en son royaume. Tutelle sur ses sujets d'abord. Comme va se raidir jusqu'à l'excès l'étiquette de la Cour, la société française va se durcir dans sa hiérarchie et ses cloisonnements. Trois ordres composent cette société : le clergé, la noblesse, le tiers état. Le clergé est en principe le premier ordre du royaume. Sa fonction sociale étant la prière, l'assistance et l'instruction, il est exempt d'impôt. Comme tous ses prédécesseurs, Louis XIV va tenter d'accroître l'emprise de la royauté sur le clergé. Le concordat de Boulogne lui a généreusement accordé la nomination des évêques et des abbés. Mais il voudrait plus. Bien que soutenu dans ses efforts par Bossuet qui, en publiant La politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte, fait une théorie de la monarchie de droit divin, le roi échoue à tenir L'Église sous sa domination absolue. Le clergé résiste en créant ses propres organes de représentation et la toute puissante Assemblée générale du clergé de France. La religion chrétienne, catholique, apostolique et romaine est religion d'État. Sujet du royaume, on naît " Français et chrétien " comme l'écrit La Bruyère. L'état civil est d'ailleurs tenu par le clergé. La pratique religieuse revêt un caractère obligatoire pour tous. Processions dans les villes et les villages, culte des reliques, pèlerinages exercent un grand attrait. Suivant l'exemple de leur roi, très croyant et pieux, les hommes n'en sont pas pour autant toujours vertueux. Les superstitions subsistent, même dans les milieux sociaux les plus élevés. Ainsi les " messes noires ", les faiseuses de sortilèges ou les prêtres défroqués, fabricants de philtres d'amour, connaissent-ils de nombreux adeptes qui vont contaminer jusqu'à l'entourage du monarque. Quand le crime se mêle à la messe noire, ou que madame de Montespan, la maîtresse de Louis XIV, est impliquée, cela devient une affaire d'État que l'on s'empresse d'étouffer pour que le scandale n'éclabousse pas le roi. Mais le plus souvent la chasse aux sorcières est impitoyable. On brûle les prêtresses de ces agissements hérétiques, les " empoisonneuses " comme la Voisin, ou on les décapite en place de Grève, comme la marquise de Brinvilliers. Bien qu'ayant défrayé la chronique, l'Affaire des poisons n'a cependant jamais menacé l'autorité de l'Église catholique. Beaucoup plus inquiétants restent ces " îlots de dissidence " que forment les protestants au sein de la chrétienté. Les quelques 900 000 protestants ou huguenots que compte le pays ne peuvent longtemps être tolérés par Louis XIV dont la formule " un roi, une loi, une foi" résume la politique d'unité nationale et religieuse. La révocation de l'édit de Nantes (18 octobre 1685) en sera le terrible aboutissement " logique ". Cette mesure de combat est favorablement accueillie par la majorité du peuple français, qui pense comme le roi qu'une pluralité de confessions " défigure l'État ". Mais ni les dragonnades, ni les brimades, ni la force ne réussissent à contraindre de nombreux protestants à embrasser la religion catholique. Plus de 300 000 d'entre eux préfèrent l'exil à l'abandon de leur foi. C'est une hémorragie de l'élite française. Avec eux, les protestants emportent des talents et des compétences inestimables qui vont faire la fortune de villes comme Genève, Berlin, La Haye et de nombreuses petites principautés allemandes. Jusqu'en 1787, le protestantisme n'a plus d'existence légale en France. Autres révoltés, autres victimes que la politique royale n'a pu totalement réduire : les jansénistes. Au sein du catholicisme, ces réformateurs, ces " hommes de cabale" osent se dresser contre l'absolutisme monarchique. En jetant les protestants sur les routes, Louis XIV s'est attiré des haines tenaces et l'indignation d'une grande partie de l'Europe. En persécutant la " secte janséniste ", il s...

« catholique, apostolique et romaine est religion d'État.

Sujet du royaume, on naît “ Français et chrétien ” comme l'écrit La Bruyère .

L'état civil est d'ailleurs tenu par le clergé.

La pratique religieuse revêt un caractère obligatoire pour tous.

Processions dans les villes et les villages, culte des reliques, pèlerinages exercent un grand attrait.

Suivant l'exemple de leur roi, très croyant et pieux, les hommes n'en sont pas pour autant toujours vertueux.

Les superstitions subsistent, même dans les milieux sociaux les plus élevés.

Ainsi les “ messes noires ”, les faiseuses de sortilèges ou les prêtres défroqués, fabricants de philtres d'amour, connaissent-ils de nombreux adeptes qui vont contaminer jusqu'à l'entourage du monarque. Quand le crime se mêle à la messe noire, ou que madame de Montespan, la maîtresse de Louis XIV , est impliquée, cela devient une affaire d'État que l'on s'empresse d'étouffer pour que le scandale n'éclabousse pas le roi.

Mais le plus souvent la chasse aux sorcières est impitoyable.

On brûle les prêtresses de ces agissements hérétiques, les “ empoisonneuses ” comme la Voisin , ou on les décapite en place de Grève, comme la marquise de Brinvilliers .

Bien qu'ayant défrayé la chronique, l'Affaire des poisons n'a cependant jamais menacé l'autorité de l'Église catholique. Beaucoup plus inquiétants restent ces “ îlots de dissidence ” que forment les protestants au sein de la chrétienté.

Les quelques 900 000 protestants ou huguenots que compte le pays ne peuvent longtemps être tolérés par Louis XIV dont la formule “ un roi, une loi, une foi ” résume la politique d'unité nationale et religieuse.

La révocation de l'édit de Nantes ( 18 octobre 1685 ) en sera le terrible aboutissement “ logique ”.

Cette mesure de combat est favorablement accueillie par la majorité du peuple français, qui pense comme le roi qu'une pluralité de confessions “ défigure l'État ”.

Mais ni les dragonnades, ni les brimades, ni la force ne réussissent à contraindre de nombreux protestants à embrasser la religion catholique.

Plus de 300 000 d'entre eux préfèrent l'exil à l'abandon de leur foi.

C'est une hémorragie de l'élite française.

Avec eux, les protestants emportent des talents et des compétences inestimables qui vont faire la fortune de villes comme Genève, Berlin, La Haye et de nombreuses petites principautés allemandes.

Jusqu'en 1787, le protestantisme n'a plus d'existence légale en France. Autres révoltés, autres victimes que la politique royale n'a pu totalement. »

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