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Omar Ier

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Omar a été appelé le second fondateur de l'lslam et son rôle a été souvent comparé avec celui de saint Paul dans l'expansion du christianisme. Les situations sont très différentes et même les personnalités malgré certaines analogies de caractère. La différence essentielle est qu' Omar n'a pas eu à trancher personnellement entre plusieurs options, à prendre parti contre d'autres membres éminents de la communauté nouvelle au risque de provoquer un schisme. Il a été le chef impérieux, pratiquant une politique qui, globalement, avait l'accord de tous. Les oppositions restaient souterraines et ne critiquaient que des méthodes, des détails, des tendances. On peut dire que derrière lui, plus fermement unie qu'elle ne le fut jamais par la suite, la communauté arabe musulmane conquit une zone immense de l'ancien monde, dépassa en somme le point de non-retour en deçà duquel l'Islam eût pu demeurer une vague hérésie, ayant mobilisé de façon éphémère la turbulence arabe jusqu'à créer quelques ennuis assez sérieux sur les marches des Empires byzantin et sassanide. C'est dire l'importance de cet homme pour l'histoire mondiale. Les sources concernant les débuts de l'Islam doivent être utilisées avec esprit critique, étant donné qu'elles remontent, sous la forme que nous leur connaissons, à deux siècles au moins après les événements et qu'elles portent la trace de remaniements dus aux luttes de tendances et de partis postérieurs. On peut leur faire confiance pourtant pour la trame brute des faits d'où nous pouvons tirer certaines déductions, toujours avec prudence. Mais on ne s'étonnera pas de trouver ici un tableau parfois quelque peu différent des récits traditionnels et les anecdotes habituelles ne seront rapportées qu'avec des marques de méfiance.

« Sous le califat d'Abou Bekr (632-634), on voit peu Omar se manifester.

Il fait partie des conseillers du calife, mais onnous rapporte surtout des cas où celui-ci ne tient pas compte de ses conseils, notamment quand Omar veut obtenirle limogeage du grand général Khâlid ibn al-Walîd, accusé d'avoir massacré des prisonniers simplement pour prendrela femme de leur chef.

Néanmoins, au cours de sa dernière maladie, Abou Bekr le désigna comme son successeur. La révolte des tribus arabes contre le système musulman avait alors été matée.

Les armées musulmanes avaient, ducôté de l'Empire perse sassanide, fait des razzias en Irak, mais sans conquêtes stables.

Du côté de l'Empirebyzantin, une grande bataille venait d'être gagnée en Palestine. Omar, arrivé au pouvoir à la mort d'Abou Bekr (23 août 634), s'occupa en premier lieu de coordonner les actionsmilitaires en cours.

D'abord, en Syrie-Palestine, un recul des Arabes devant la puissante armée de l'empereurbyzantin Héraclius s'acheva par une sorte de bataille de la Marne, avec un rétablissement victorieux sur la rivièretransjordanienne du Yarmouk (20 août 636).

Héraclius abandonna la Syrie-Palestine qui devint entièrement arabesauf les forteresses byzantines de Jérusalem et de Césarée et les ports d'Ascalon et de Gaza qui ne furent pris quequelques années plus tard.

Le gros des forces arabes fut dirigé alors vers l'Irak et, en juin 637, une grande arméepersane fut battue par une petite troupe arabe à Qâdisiyya.

Cela ouvrit aux Arabes, presque sans coup férir, lacapitale perse de Ctésiphon (en arabe Madâ'in) non loin de l'actuelle Bagdad.

Toute la Mésopotamie fut rapidementoccupée.

Après avoir fait jonction avec les troupes de Syrie, les Arabes s'attaquèrent à l'Iran proprement dit où lesPersans résistèrent avec plus de vigueur.

Mais, en 642, à Nehâvend, une victoire chèrement payée abattait le grosdes forces persanes subsistantes.

A la mort de Omar, l'Iran était à moitié conquis, les résistances se liquidaient peuà peu et l'empereur perse Yezdedjerd cherchait vainement à grouper quelques forces dans les provinces orientales. De grosses razzias avaient été faites aussi en Arménie.

Mais l'action la plus importante fut la conquête de l'Égypteet de la Cyrénaïque en deux ans (640-642).

Il semble que Omar laissa l'initiative et la direction de l'opération à uncompagnon du Prophète, intrigant et subtil, Amr ibn al-Aç, non sans le faire surveiller de près, mais le récittraditionnel selon lequel 'Amr aurait agi malgré le calife, contredit par une bonne source, est peu vraisemblable. Omar a été le premier souverain musulman auquel se sont posés les problèmes formidables soulevés par les grandesconquêtes.

On lui a attribué plus tard abusivement toute la nouvelle organisation politique.

Mais il est certain qu'il adû prendre, sous la pression de la nécessité, certaines mesures décisives.

Même conçues comme provisoires, ellesreprésentaient des options importantes et engageaient l'avenir. Les Arabes furent concentrés en quelques grosses garnisons surveillant les pays occupés et pouvant serviréventuellement de bases de départ pour plus loin.

Ces garnisons furent quelquefois de vieilles villes comme Damas,plus souvent d'immenses campements, comme Baçra et Koufa en Irak, Fostât en Egypte, qui rapidement sedéveloppèrent en véritables cités.

Des districts militaires furent établis en Syrie.

Des gouverneurs furent nomméspour chaque province.

De Médine, le calife leur donnait des instructions générales.

Il prit le titre nouveau de “ princedes Croyants ” (amîr al-mo'minîn ).

En 638 seulement, Omar fit le voyage de Syrie pour organiser le pays et assisterà la capitulation de Jérusalem. Les Arabes, nouveaux dominateurs, vivaient naturellement des pays occupés.

Seules les terres domaniales et cellesdes ennemis du nouveau régime furent confisquées.

Omar concéda quelques-unes de ces terres à des membres del'élite arabe qui, quelquefois aussi, achetèrent des terres en dehors de l'Arabie.

Ils durent payer une taxe minime surles terres ainsi acquises et ils devaient aussi l'aumône légale.

Mais tous les autres impôts étaient payés par lespeuples assujettis.

Il est vrai qu'en général ils étaient plus légers que les taxes qui les frappaient avant la conquête. Le butin, qu'il s'agisse de troupeaux ou de revenus, des terres restées domaniales, était partagé entre les membresde la caste conquérante.

Omar établit un bureau (dîwân) chargé de tenir un grand registre des ayants droit,ordonnés suivant leur rang hiérarchique et l'ancienneté de leur adhésion à l'Islam. Des “ connaisseurs ” s'occupaient de l'administration de l'armée, des juges réglaient les litiges entre Arabes, des “lecteurs ” du Coran entretenaient la foi.

A part cela, toute l'administration restait entre les mains des fonctionnairesindigènes, tenant leurs registres en grec, en pehlevi ou en araméen.

Les Arabes n'avaient personne pour lesremplacer. Les communautés indigènes s'administraient pour une grande part elles-mêmes selon leurs propres règles.

Chrétiensd'Égypte et de Syrie brimés par Byzance pour hérésie, juifs et Samaritains persécutés se félicitaient du changementde régime et y avaient parfois aidé.

A part les impôts qu'ils payaient, ils devaient seulement limiter lesmanifestations extérieures de leur culte afin qu'elles ne risquent pas de scandaliser les musulmans.

Il leur était aussiinterdit de chercher à se faire passer pour tels en s'habillant en Arabes. Omar ne négligea pas la politique idéologique.

Il réglementa les prières du ramadan et les tournées des pèlerinsautour de la Ka'ba, définit la sanction de l'ivresse et de l'adultère.

Il marqua bien qu'on entrait dans une nouvelleépoque en stipulant qu'on compterait désormais les années à partir du début de celle où Mohammad avait émigré àMédine.

C'est l'ère de l'hégire.

La vocation islamique de l'Arabie fut consacrée par l'expulsion des juifs du Hedjaz etdes chrétiens de Najrân.

Des lieux de prière (masjid, mosquées) furent ménagés, soit par confiscation d'unsanctuaire dans certaines villes, soit par partage d'une église avec les chrétiens, soit enfin par des constructionsnouvelles dans les grands campements militaires arabes.. »

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