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Pépin le Bref libère Rome du joug des Lombards

Publié le 01/09/2013

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Comme il l'a promis au pape Étienne II lors des cérémonies du renouvellement de son sacre, Pépin le Bref lance ses armées contre les Lombards qui menacent Rome. Après deux expéditions victorieuses, en 754 et en 756, il va sceller l'alliance de la royauté franque avec la papauté en offrant au Saint-Siège, par la « donation de Pépin «, les territoires qu'il a conquis par droit de guerre.

Au viie siècle, les Lombards, peuple d'origine germani¬que, sont solidement implan¬tés en Italie et font échec à toutes les tentatives de recon¬quête de l'Empire d'Orient. Au siècle suivant, ils s'emparent de l'èxarchat de Ravenne et de la Pentapole et, Rome faisant barrage à leurs ambitions terri¬toriales, deviennent une grave menace pour la papauté. 

« mées en Italie .

Sitôt les céré­ monies du sacre achevées, il lance donc une première ex­ pédition contre les Lombards , au cours de l'été 754 .

La « donation de Pépin» Pendant que Jérôme, son demi-frère, escorte Étienne Il jusqu'à Rome, Pépin le Bref re­ prend Pavie et signe un traité de paix avec le roi des Lom­ bards.

Mais, comme le roi des Francs , sur la route du retour , vient de franchir les Alpes , Aïstolf rompt son engagement , reprend ses positions devant Pavie et lance une offensive de grande envergure contre Rome .

Désespéré, Étienne II fait parvenir trois missives à Pépin le Bref, dont l'une est présentée comme lui ayant été dictée par saint Pierre en personne ! t:apôtre « insiste » pour que son tombeau, mena­ cé par « cet abominable peu­ ple lombard », soit sauvegardé et, tout en proclamant qu 'il a « adopté » la dynastie carolin ­ gienne , n' hésite pas à pro­ mettre des représailles si les Francs n' interviennent pas ...

Comment ne pas céder aux in­ jonctions du premier des apôtres ? Si Pépin le Bref n'est pas dupe de la supercherie, il ne peut risquer de déplaire symboliquement à saint Pierre et à son successeur sur terre .

La fausse « donation de Constantin » Il décide donc d'entreprendre , en 756, une deuxième expédi­ tion contre les Lombards .

De nouveau vaincu par les Francs , Aïstolf doit signer le traité de Pavie et rendre les villes dont il s'est emparé .

Les Francs re­ mettent au Saint -Siège les clefs de vingt -deu x cités et du duché de Rome .

Elles sont so ­ lennellement déposée s sur le tombeau de saint Pierre par Fulrad , l' abbé de Saint -Denis , accompagnées de la « dona­ tion de Pépin », acte de dona­ tion perpétuelle des territoi ­ res que le roi des Francs a ain­ si conquis de droit de guerre .

Mais !'Empereur d'Orient.

Constantin V, qui ne reconnaît n i la suprématie du pape sur l'É g lise chrétienne ni ses dro its s ur les anciens territoi­ res de l'Empire en Italie , pro­ teste .

S elon lui, ces domaines appartiennent à l'Empire et Pépin le Bref ne peut les don ­ ner à la papauté .

C'est alors que commence à circuler la «donation de Constantin ».

Rédigé dans la seconde moi­ tié du VIII" siècle, ce docu­ ment affirme que , en 330, pour remercier le pape Sylvestre de l'avoir guéri de la lèpre, ! 'Empereur Constantin !"' lui aurait donné l'autorité et le pouvoir temporels sur Rome, l'Italie et la partie occidentale de l'Empire .

Il aurait, de plus, reconnu au Saint-Siège la pri- PÉTRONILLE, PATRONNE DES CAROLINGIENS La monarchie franque, qui va bientôt devenir la « fille aînée de l'Église », bénéficie désormais du soutien tant spirituel que politique du Saint-Siège.

A la suite du renouvellement du sacre de Pépin le Bref, cette filiation est doublement renforcée au plan symbolique.

Sainte Pétronille, celle que l'on croit être la fille de saint Pierre, devient la patronne de la dynastie carolingienne.

Par ailleurs, le pape Étienne Il accepte de prendre pour filleule Gisèle, la fille de Pépin le Bref .

En contrepartie, les souverains carolingiens veilleront aux destinées de l'Église et du clergé en terres franques, en n'hés itant pas à recourir parfois à la violence ...

mauté sur tous les autres sièges ecclésiastiques de la Chrétienté .

Constantin V a beau clamer que ce texte, sur lequel Rome s' appuiera pour justifier de son pouvoir tem­ porel jusqu 'au Moyen Âge, est un faux, Pépin le Bref n'en a cure .

Pas plus que des riches cadeaux offerts par l 'Empe- , reur .

Il faut en effet savoir que, s i Clovis, en son temps, a eu vraiment besoin du soutien de Constantinople pour faire l 'un i té des Gaules , l'Empire d'Orient est aujourd'hu i consi­ dérablement affaibli .

Aussi Pépin le Bref, conscient du fait que l'appui du pape est une carte majeure dans son jeu politique, adresse-t-il un refus poli à Constantin V.

La mort d'Aïstolf, en 756, met ­ tra un terme définitif à l'ex ­ pansion lombarde .

Pendant que l'alliance entre la royauté franque et le Saint-Siège sera solidement scellée, les terri­ toires concernés par la « dona ­ tion de Pépin » constitueront le noyau des États pontificaux.. »

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