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Périclès

Publié le 22/02/2012

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Périclès appartient par ses parents à deux nobles familles d'Athènes, les Bouzyges et les Alcméonides. Bien découplé, d'une élégance racée, le visage grave et méditatif, tel que l'a imposé à la postérité le buste de Crésilas, il apparaît, d'après les témoignages contemporains, comme un homme réservé, impassible, incorruptible, entraînant la foule, dont il se défie, par son éloquence olympienne et par la largeur de ses vues. Il a subi profondément l'influence de penseurs comme Damon d'Oa, qui lui a inspiré sa croyance dans les possibilités de progrès continu de l'humanité, ou comme Anaxagore de Clazomènes, qui l'a délivré des terreurs superstitieuses et lui a révélé le Noûs, la Raison humaine, permettant au cosmos de sortir du chaos. Aristote (Éthique à Nicomaque, VI, 5, 1140 b 7) peut donc à bon droit le considérer comme le modèle de l'homme d'État phronimos (sage), qui conforme sa politique à son idéal raisonne. Pendant trente ans, Périclès inspire la politique athénienne. L'assassinat du leader démocrate Éphialte, auprès de qui il avait commencé sa carrière comme un brillant second, le fait en effet passer au premier plan. Réélu chaque année stratège, il n'occupe pas dans l'État une situation contraire à la constitution ; mais, en fait, cette permanence exceptionnelle du pouvoir assure à son action une continuité extraordinaire et témoigne de l'immense crédit dont il jouit auprès de ses concitoyens.

« Elle lutte contre les Péloponnésiens et leurs alliés au cours d'une guerre incertaine, à laquelle met fin une paix decompromis conclue pour trente ans en 446 av.

JC.

En même temps elle fait campagne en Égypte pour secourir unvassal révolté du Grand Roi et pour s'ouvrir de vastes débouchés africains : en vain d'ailleurs, car l'expédition sesolde par un retentissant échec. Périclès ne renoncera jamais à soumettre le Péloponnèse où deux grandes cités aristocratiques surtout, Sparte etCorinthe, résistent à l'emprise d'Athènes.

Sa politique sans concession déclenche en 431 av.

JC le grand conflit detrente ans qui amènera en 404 av.

JC, donc bien longtemps après sa mort, la ruine quasi définitive d'Athènes. Cette inflexible détermination de Périclès à faire de sa patrie la maîtresse incontestée de la Grèce a heureusementde plus pacifiques conséquences.

Il attire autour de lui, dans le cercle formé autour de sa chère Aspasie, tout ceque le monde grec compte de penseurs ou d'hommes de lettres.

Hérodote d'Halicarnasse, Anaxagore de Clazomènes,Protagoras d'Abdère sont ses amis. Il donne un éclat incomparable aux fêtes athéniennes, notamment aux Grandes Dionysies, aux Panathénées, auxmystères d'Éleusis, unissant dans un même respect, comme jadis Pisistrate, les divinités poliades et les dieuxchthoniens, chers au peuple.

Il reconstruit les sanctuaires de l'Attique, ruinés par les Perses, en particulier celui dePoséidon et d'Athéna au Sounion et celui des "deux déesses" d'Éleusis, pour lequel Phidias sculpte un relief d'unelumineuse spiritualité.

Aidé du même Phidias, dont il fait son surintendant des beaux-arts, il restaure l'Acropole qui,tout autant que la demeure sacrée d'Athéna, glorieuse patronne de la cité, se révèle comme un hymne vivant à lagrandeur d'Athènes.

Le Parthénon et les Propylées, sévères constructions de style dorique, sont édifiés avant ledéclenchement de la guerre du Péloponnèse, tandis que d'autres édifices, tel le somptueux Erechthéion, ne serontréalisés qu'après sa mort. Dans le jugement fameux qu'il porte sur Périclès, Thucydide écrit : "En apparence, c'était la démocratie, en réalité legouvernement d'un seul." De fait l'action personnelle de Périclès s'impose pendant trente ans à une démocratie tropjeune encore pour se diriger par ses propres lois.

Il se présente à nos yeux comme un de ces dieux ou hérosordonnateurs du cosmos dont son ami Phidias a figuré les nobles effigies sur les frises ou sur les frontons duParthénon, comme le serviteur du Noûs triomphant, cher à son maître Anaxagore.

L'audace était sans doute tropbelle pour une Grèce divisée, où il s'est parfois cru autorisé à agir avec la plus impitoyable des cruautés...

Maisgrâce à lui sa patrie a mérité d'être proclamée par Thucydide "l'école de la Grèce" et par Platon "le prytanée mêmede la sagesse".. »

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