Devoir de Philosophie

Pérou de 1995 à 1999 : Histoire

Publié le 24/12/2018

Extrait du document

histoire

La réélection triomphale en avril 1995 du président sortant, Alberto Fujimori, malgré l'érosion de son pouvoir, s’explique par les atouts dont celui-ci dispose pour gouverner, sans avoir à rendre de comptes ni à faire de compromis ou de concessions. L’opposition parlementaire et les syndicats restent faibles, et son parti remporte aisément les législatives. De plus, plusieurs institutions - civiles, militaires et religieuses - le soutiennent. Dans ce contexte favorable, Alberto Fujimori va intensifier les manœuvres en vue de sa réélection, en 2000, au terme de son deuxième mandat. Dans un premier temps, il obtient du Congrès, qui lui est complètement acquis, la possibilité

 

de briguer un troisième mandat. La majorité parlementaire présidentielle arrive également à modifier la composition du Tribunal constitutionnel et de la Commission électorale nationale pour rendre

histoire

« Totalement inconn u ava/11 1989, Alberto Fujimori, rééi11 triomphalemem en 1995, a su conserver les rênes du pouvoir grâce à un mélange de populisme et de libéralisme à tout crin ainsi qu'à des méthodes peu démocratiques.

© Fra11cisco A rias-Sipa sont monnaie courante.

Ainsi, le propriétaire de la chaîne de télévision Canal 2, jugée trop critique à l'égard du pouvoir, s'est vu déchu de sa nationalité péruvienne.

Dans l'espoir d'assurer sa réélection et de regagner la confiance de l'opinion publique, Alberto Fujimori propose, en juin 1998, la création de 150 000 postes de travail dans le cadre de la lutte contre le chômage, en progression continue ces dernières années malgré la forte croissance que l'économie péruvienne connaît depuis 1995.

Par ailleurs, en nommant Javier Valle Riestra, un ancien membre de l'Alliance populaire révolutionnaire (APRA), au poste de président du conseil, il veut gagner la confiance d'une partie de l'opposition.

Pourtant, lors des municipales d'octobre 1998, cette dernière inflige une sévère défaite aux candidats du mouvement Vamos vecino ( « En avant, voisin » ), soutenu par le gouvernement : dans la capitale, le maire sortant, Alberto Andrade (leader de l'opposition et rival sérieux d'Alberto Fujimori), est réélu avec 59 % des suffrages, devant le candidat du pouvoir, l'ex-ministre de l'Économie.

Le président Fujimori, limoge égalell)ent Jorge Carmel, Je ministre de l'Economie et des finances, connu pour son intransigeance en matière de politique budgétaire.

Son remplaçant, Jorge Baca Campod6nico, directeur de la Banque centrale, est nommé avec pour mission de relâcher la discipline budgétaire qui suscite de plus en plus de mécontentement.

En avril 1999, le pouvoir reçoit un nouvel avertissement avec la grande grève générale organisée par la puissante Confédération générale des travailleurs du Pérou (CGTP) et soutenue par huit formations politiques, ainsi que par de nombreux syndicats étudiants et professionnels.

Ce vaste mouvement entend également empêcher Je président de se représenter aux élections de 2000.

Néanmoins, en janvier 1999, la nomination d'un nouveau gouvernement, dirigé par Victor Joyway, ex-président du Parlement et fervent partisan d'un troisième mandat, montre les intentions réelles du chef de l'État.

En revanche, le président Fujimori enregistre un succès de taille en signant un accord historique et définitif avec son homologue équatorien Jamil Mahuad, après de longues négociations, pour mettre fin au différend frontalier entre les deux pays dans la cordillère du Condor (200 000 km1 de territoire péruvien revendiqués par les autorités de Quito), à l'origine d'affrontements armés en 1995.

Les relations entre les deux États se normalisent, ouvrant la voie au développement de cette région, abandonnée à son sort en raison du conOit, et renforçant l'intégration de la Communauté andine, qui r�roupe la Bolivie, la Colombie, l'Equateur, le Pérou et le Venezuela.

La politique d'ajustement économique suivie depuis la réélection d'Alberto Fujimori atteint partiellement ses objectifs : modernisation des services publics ; assainissement des finances publiques ; diminution régulière de l'inflation ; reprise des investissements étrangers et enfin, réinsertion du Pérou dans la communauté financière internationale.

Mais, en 1998, le ralentissement, constaté dès le début de l'année 1995, va s'accentuer avec les effets négatifs des crises asiatique et russe et les conséquences désastreuses du phénomène dimatique El Niiio : 300 000 personnes sont touchées par les inondations et les glissements de terrain, les dégâts sont estimés à plus de deux milliards de dollars, et El Niiio provoque une chute importante de l'activité de la pêche et un manque à gagner considérable pour le premier producteur mondial de farine de poisson qu'est le Pérou.

Une stratégie de développement à moyen terme est élaborée.

Elle repose sur le maintien d'une politique économique orthodoxe, avec une croissance tournée vers l'exportation et la poursuite des privatisations, dont les principales s'achèvent à la fin de l'année 1998.

Le gouvernement compte sur les revenus générés par l'exploitation du champ gazier de Camisea (département de Cusco), le plus important d'Amérique latine, pour dégager de l'argent frais et relancer les investissements dans le secteur minier, en particulier celui des hydrocarbures.

Mais les multinationales Shell et Mobil, après avoir projeté d'investir plusieurs milliards de dollars, annoncent en juillet 1999 leur volonté de ne pas poursuivre leur effort pour l'exploitation du site, face aux conditions posées par le gouvernement.

Les signes de fragilité de l'économie et de la société péruviennes sont nombreux et beaucoup de problèmes restent en suspens : tensions sociales, gonflement des effectifs du secteur informel, montée du chômage- un million ct demi d'enfants travaillent dans des conditions inhumaines-, ct pauvreté et précarité grandissantes - 33 % des ménages les plus pauvres n'arrivent à survivre que grâce aux comedores populo res (soupes populaires) autogérées-affectant la majorité des Péruviens.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles