Devoir de Philosophie

Peut-on dire, à l'instar d'Henry Rousso que l'Algérie française est un « passé qui ne passe pas » ?

Publié le 17/08/2012

Extrait du document

La communauté pied-noire s’est en partie recréée en métropole. Certains ont tenté de réunifier tous les rapatriés en créant des associations qui représenteraient les intérêts de tous, comme par exemple le Front unitaire des rapatriés. Cela s’avère être une entreprise très compliquée, comme l’attestent les échecs du Front unitaire des rapatriés ou du Front national des rapatriés, compte tenu des divergences et rivalités qui divisent cette communauté depuis l’indépendance de l’Algérie. Certaines organisations sont proches des extrémistes, comme l’association Véritas, proche du FN. Cependant, la masse des rapatriés est contre un engagement radical. Ainsi, le mouvement Le Recours, qui témoigne de la fidélité à l’Algérie française et cherche à nouer des liens entre les deux rives de la mer, exprime davantage la volonté majoritaire au sein des pieds-noirs.  2. FN et pieds-noirs  Notons tout d’abord la forte présence de pieds-noirs dans les instances dirigeantes du FN et du Mouvement National Républicain, ou dans les réunions publiques de ces partis. Peut-on alors qualifier le Front National de parti des pieds-noirs ? Le FN vise cette population et utilise des thèmes qui les concernent : valorisation de la colonisation, abandon de la terre natale, trahison de de Gaulle, poursuite de la lutte contre le « fanatisme musulman « ... Pour une partie des rapatriés, la guerre d’Algérie n’est pas finie. Les mêmes partis politiques qu’en métropole existaient en Algérie. Les oppositions ont fait place à une union forte: face aux Algériens nationalistes musulmans, l’appartenance à la nationalité française dominait. En 1965, peu de temps après la fin du conflit, les rapatriés votent majoritairement pour le candidat de l’extrême droite, Jean-Louis Trixier-Vignancourt. Mais au fur et à mesure qu’ils s’intègrent 

« l'Algérie à la France.Son évolutionLe référendum du 8 janvier 61 se révèle être un véritable plébiscite pour la politique algérienne de de Gaulle.

La détermination des partisans de l'Algérie françaisen'en est que renforcée.

A mesure que la perspective de l'Algérie française prend corps, leur résistance devient de plus en plus désespérée.

Les négociateurs sedépêchent de conclure la paix afin de mettre fin à la violence qui se déchaîne des deux côtés de la mer.

Il semble donc que l'existence même de l'OAS accélère lerèglement du conflit.

Lorsqu'il devient clair que le gouvernement français ne fléchira pas, l'OAS bascule dans la lutte armée, dans l'espoir d'enrayer les négociationsavec le FLN.

Avec l'ouverture de la conférence d'Evian, l'OAS augmente son niveau de violence (attaques au bazooka de casernes de gendarmes mobiles…).

Ce seraégalement le cas après les accords d'Evian.

Les responsables ont alors compris qu'ils ne peuvent gagner..

A.

Farès décide de négocier avec l'OAS mais l'accord signéle 18 juin par Susini au nom de l'organisation est rejeté.

Les derniers commandos du mouvement finissent par rejoindre la France, dans laquelle ils vont poursuivreleur combat. 2.

Le FNL'auteur s'intéresse non seulement aux Front National depuis sa création, et à la tradition politique à laquelle il appartient, mais également à la vie de son fondateur,Jean-Marie Le Pen.Le PenIl ne s'agit pas ici de retracer la vie complète de Jean-Marie Le Pen.

Nous n'en aurions pas le temps et de plus, l'intérêt d'une telle démarche reste limité pour notreétude.

Sa carrière politique a débuté avec la guerre d'indépendance et le poujadisme.

Il est élu député en 1956 sur la liste de l'Union de Défense des Commerçants etArtisans de Pierre Poujade, dont il se séparera rapidement.

Il est, et restera, un nationaliste, ancien engagé de la guerre d'Indochine, partisan d'une Algérie française,opposé au communisme et à décolonisation.Ses originesLe Front National est fondé en 1972, après que Jean-Marie Le Pen ait végété plusieurs années à la tête d'un groupuscule.

Le FN est présenté comme faisant partied'une tradition profondément ancrée dans la vie nationale française, et née pendant la Révolution française.

Elle alternerait entre des périodes de sommeil et d'éveil,en des moments « troublés ».

Il est vrai que l'extrême-droite française est ancienne et que le parti de Jean-Marie Le Pen en est un héritier, qu'il s'agisse des contre-révolutionnaires, des émeutiers de 1934, des collaborateurs des années 1940 ou des factieux de la guerre d'Algérie.

Toutes les tendances de l'extrême-droit y ont leurplace.

La formation politique repose sur une base sociale diverse.

Il n'est donc pas étonnant que le parti regroupe plusieurs tendances (fascisme, pétainisme,boulangisme …).OAS et FNPlusieurs membres du parti politique ont participé à l'Algérie française (soldats, partisans de l'OAS, pieds-noirs…).

Benjamin Stora insiste sur le fait que « Malgré sarecherche de respectabilité, le parti garde ses racines plongées dans l'histoire de la collaboration sous Vichy puis de l'OAS ».

L'OAS comporte une importanceparticulière pour l'organisme lepéniste qui n'hésite pas à reprendre et à utiliser son histoire.

L'auteur insiste sur la dissimulation du passé vichyssois mais nous devonsnuancer un peu son propos.

Ainsi, que penser de la réutilisation d'une affiche de Vichy, de la présence d'images du maréchal Pétain lors de meetings du FN, la reprisede thèmes de l'extrême-droite des années 30 et 40 : essentialisation de l'identité nationale, fantasme de la décadence, réduction de la femme à sa fonctionmaternelle…, si ce n'est une certaine acceptation de ce passé.

En tous les cas, le lien avec l'Algérie française est mis en valeur.

Cela permet au parti de disposer d'unpassé de combat politique explicite.

Si l'esprit de l'OAS existe dans l'extrême-droite, c'est en partie grâce aux amnisties décidées par les gouvernements.Ses idéesRares sont les formations politiques européennes équivalentes au FN.

Jean-Marie Le Pen a proclamé, " Le thème de l'égalité nous paraît décadent...

" , " L'égalité estune injustice faite aux plus capables...

".

Il souhaite en fait que les droits sociaux soient liés à l'identité nationale.

Le discours frontiste est un mélange de ressentimentarabo-islamique et d'obsession antisémite ancienne.

L'Algérie française demeure un sujet sensible.

L'historien accuse Le Pen de continuer la guerre et d'utiliser lesmémoires blessées.

Les méfaits et problèmes de notre époque (chômage, délinquance…) auraient tous la même origine, l'immigration.

Le Pen trouve enfin larhétorique lui permettant de se faire entendre et d'attirer des militants.

Ainsi, l'envolée de son parti date de l'élection municipale de Dreux en 1983.

Sont considéréscomme des immigrés des citoyens français qui se revendiquent musulmans et ont un lien avec l'histoire algérienne.

Il existe d'ailleurs une obsession frontisteparticulière pour les musulmans.

Cela n'est pas étonnant, puisque la présence pied-noir est grande dans ce parti et certains sont encore hantés par les « Arabes ».

Dansla conception d'une « France éternelle », Le Pen invente une histoire prenant ses racines dans des origines mythiques anti-islamiques.

La nation, bien évidemmentvidée des « envahisseurs », est la référence suprême.

Le FN offre un choix très clair aux « immigrés » : s'intégrer et adhérer aux valeurs françaises, dans la mesure desplaces disponibles, ou partir.

La guerre civile algérienne fait l'objet d'une interprétation particulièrement simpliste de la part du parti politique qui prétend qu'il n'y ad'alternative qu'entre le pouvoir militaire autoritaire et les islamistes.

Ce conflit leur paraît justifier a posteriori la volonté de conserver l'Algérie française.

Même si,au fil des années, des variations ont pu apparaître, les thèmes principaux demeurent les mêmes.

Parallèlement au « lepénisme », un front « sudiste » s'est mis en place,s'émancipant progressivement de Le Pen.II] L'héritage de la guerre d'Algérie1.

Différences sous la RépubliqueIIIe RépubliqueL'assimilationnisme républicain appelle à l'association de tous, sans que les particularismes ne soient importants mais, Benjamin Stora l'affirme, « une stratégiedifférencialiste et ségrégationniste est mise en œuvre, fondée sur l'idée qu'il existe des hommes et des femmes différents ».

Il existerait alors plusieurs législations,pour des populations qui ne peuvent se mélanger.IVe RépubliqueLes prétentions d'universalisme vont permettre au nationalisme français d'avancer caché jusqu'à la moitié du XXe siècle mais les luttes pour l'indépendance révèlentla vérité.

Les lignes de clivage en Algérie sont fondées sur les communautés et se reflètent sur la répartition géographique.

Ce découpage s'installe également enmétropole lors de la guerre d'Algérie.Ve RépubliqueIl semble que le général de Gaulle se soit inquiété d'une possible invasion arabe qui contrasterait avec la population française, perçue comme européenne, blanche,chrétienne et de culture grecque et latine.

S'il n'est pas opposé à l'existence de minorités dans l'hexagone, ces dernières doivent cependant demeurer des minorités etune sorte d'étanchéité doit exister entre les minorités et la majorité de la population.

Sa vision du monde est importante, car elle va s'enraciner dans la sociétéfrançaise.2.

Influence sur la vie politiqueLa guerre d'Algérie est une des bases de la culture politique française contemporaine.

Elle a donné naissance à notre constitution actuelle et à la Ve République danslaquelle le président possède des pouvoirs énormes et le Parlement n'a qu'un rôle restreint.

La décolonisation modifie les rapports qu'entretient la France avec le restedu monde.

Ce conflit, selon l'auteur, annonce tous les basculements politiques qui suivront.

Une génération entière a vécu le conflit et elle accède au devant de lascène politique dans les années 1980 et 1990.

L'extrême-droite profite de la volonté de pardon du président Mitterrand et du retour du débat sur les conséquences dela guerre d'Algérie pour se faire entendre.La nation algérienne résulte de la guerre d'indépendance et la violence qui s'est déployée pendant cet épisode marque la société algérienne pour longtemps.

Le conflitcivil qui débute à la fin des années 1980 est perçu comme un événement civil, et non militaire.

Tout ce qui n'a pas été résolu après l'indépendance (les peurs…)réapparaît alors au devant de la scène.

La conception de la nation et le modèle politique hérité de la guerre sont remis en cause.

De plus, la séquence « guerred'indépendance » ne sert plus de légitimation aux nouvelles générations.Le sudisme. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles