Peut-on parler de romantisme politique en France ?

« artistiques bien sur, mais aussi de questions politiques et sociales : ils sont devenus très critiques par rapport à laRestauration, dénoncent l'injustice sociale, et critiquent entre autre l'immobilisme bourgeois, comme c'est souvent lecas dans les romans de Balzac par exemple, et qui caractérisent selon eux le régime.Le premier de ces cercles est celui de Nodier à partir de 1824 où se réunissent par exemple Hugo, Vigny, Lamartine,Nerval, Balzac, Musset, Mérimée, Dumas… Suivront le Cénacle hugolien, les réunions des jeunes libéraux dontStendhal et Mérimée chez Etienne Delécluze etc..On voit donc se confirmer l'émergence d'un espace public encore limité mais très actif.C'est aussi le temps des théories et des idéologies avec par exemple :Le liberalisme doctrinaire de Guizot et Royer-CollardLes sociétés idéales théorisées par St Simon et FourierEt meme les débuts du socialisme et de l'anarchisme> > période très active sur le plan politique B) Un mouvement à son apogée en 1830 : l'affirmation d'un romantisme libéral révolutionnaire > > Le romantisme de 1830 a muri, il a renoncé à son gout pour le passé, le religieux, le médiéval et s'est tournépour la première fois vers les couches populaires, dont il revalorise la riche et pourtant méprisée culture.

L'un dessymboles de ce nouveau romantisme populaire est sans doute la mobilisation massive de toute une société enfaveur de l'indépendance grecque à partir de 1821, indépendance qui coutera sa vie à Byron en 1824.> > En 1830, donc, lorsque Charles X, successeur de Louis 18, viole la Charte et tente de restaurer la monarchieabsolue, le soulèvement populaire est ainsi soutenu et galvanisé par les Romantiques, nourris du mythe de laRévolution française, et marque l'apogée du mouvement en France.

Les « Trois Glorieuses », si elles sont un semi-échec politique puisqu'elles n'ont pas mené à la République, constituent donc un grand moment de communionfraternelle un peu utopique, transcendant les classes sociales, qui sera valorisé dans de nombreuses oeuvres commeles romans de Hugo (Les Misérables).3.1848 : le dernier sursaut du Romantisme français La monarchie de Juillet décoit vite les Romantiques et le peuple, ce qui poussera Balzac à parler d'une « école dudésenchantement ».

C'est pourquoi le mouvement contestataire resurgit plus impétueusement en Février 1848,d'autant plus que le contexte de crise de subsistance exacerbe les tensions.

Le 24 Février, lorsque le peuple parisienobtient la promesse d'un gouvernement provisoire républicain, Lamartine, choisi comme minsitre des affairesétrangères, fait un discours sur le balcon de l'hotel de ville, ce qui constitue la consécration du romantismepolitique.

Suivent pourtant lors de la Révolution de Juin une répression et une déception si intenses pour le peupleparisien que les valeurs romantiques sont reléguées au second plan, la priorité étant devenue le retour à la stabilitéincarné par Louis Napoléon Bonaparte. Les limites du Romantisme politique A) Un mouvement avant tout culturel et artistique En dépit de l'importance politique qu'il prend progressivement en France, le mouvement romantique reste avant toutun courant culturel et artistique qui, outre évidemment la littérature, la peinture, la musique etc s'est étendu à detrès nombreux autres domaines :La philosophie (positivisme d'Auguste Comte)L'Histoire (révolutionnée par Michelet) …Ainsi le Romantisme, même s'il naît en réaction à la chute de l'Ancien Régime et de l'Empire et du classicisme qui leurétait associés, n'est pas au départ un mouvement à vocation politique : cette dimension acquise au fil du tempsn'est qu'une de ses nombreuses facettes.

D'ailleurs, mm s'il est indéniable qu'elle existe, cette dimension politique aplus influencé l'air du temps et l'évolution des mentalités que mené directement à de réelles réformes. B) Des romantiques loins d'être unanimes : un mouvement politique d'une identité discutable Si en France le Romantisme politique semble évoluer globalement d'un royalisme contre-révolutionnaire à unlibéralisme soucieux de progrès scientifique aussi bien que social, force est de constater que tous ces adeptes nesuivent pas le même cheminement.

De fait, si beaucoup de Romantiques s'engagent en politique, ce n'est pas le casde tous comme en témoigne par exemple les adeptes de la doctrine de l'Art pour l'Art (Gautier).De même, des divergences notables existent au sein meme de ceux qui s'impliquent en politique.

En effet, certainstels Dumas ou encore Stendhal se rallient au libéralisme, voire deviennent par la suite partisans d'une véritabledémocratie comme Lamartine et Hugo qui déclare en 1854 : « romantisme et démocratie c'est la même chose ».En revanche, d'autres restent légitimistes, comme c'est le cas pour Balzac, Chateaubriand ou encore Vigny. CONCLUSION Pour conclure, on peut donc affirmer que le Romantisme, qui trouve son origine dans les bouleversements liés à laRévolution Française puis à la chute de l'Empire, a grandement influencé la vie politique française dans la 1ere moitiédu 19e siècle.

Passé de monarchiste à révolutionnaire, contestant l'ordre établi, il notamment favorisé et encouragé. »