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Philippe le Bel menace de confisquer la Guyenne

Publié le 04/09/2013

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philippe le bel

La tension, permanente à la frontière du duché et du royaume, s'accroît à la faveur des fréquentes escarmouches entre marins français et nor-mands (fidèles à Philippe le Bel) d'une part, anglais et gas 

cons (fidèles à Edouard de

l'autre. Ils s'affrontent sur mer ou lors de rixes dans les ports pour des affaires à propos de navigation ou de lieux de pê¬che réservés : les prétextes ne manquent pas. C'est le cas en 1292 entre Bayonnais et Nor-mands près de la pointe Saint-Mathieu, en Bretagne. La mê¬me année, venus à Royan char¬ger du vin, les Normands cou¬lent quatre navires bordelais amarrés dans le port. Au cours de l'année suivante, bien que désavoués par Philippe le Bel, les marins normands conti¬nuent à s'en prendre à leurs rivaux anglais et bayonnais. Ces incidents répétés incitent Edouard ler à réagir. Après avoir capturé et fait décapiter quel¬ques officiers français, il réunit la « flotte des Cinque-Ports « (cinq villes privilégiées des comtés du Kent et du Sussex formant une organisation na¬vale commune) et l'envoie à la rencontre des Normands : cette fois, les Anglais ont le dessus.

Est-ce le prétexte qu'attendait Philippe le Bel pour affirmer sa

 

philippe le bel

« / # • I puissance et récupérer la Guyenne ? Sa colère est légiti­ me : d'une part, les Normands ont agi de leur propre initiative (même s'il n'a rien fait pour les en empêcher) ; d'autre part, le roi d'A ngleterre a délibéré­ ment lancé sa flotte contre les navires normands .

Tandis qu 'il renforce ses garni­ sons à la frontière du duché , le roi de France exige d'Edouard 1•• qu 'il lui livre les officiers et les marins coupables.

Le 27 octobre 1293, il va plus loin en citant le duc de Guyenne à comparaître devant la Cour à la mi-janvier.

Si le roi-duc se dérobe, il risque la confisca­ tion du duché par manque­ ment à son devoir de vassal ; s'il obéit , il se soumet à Philip ­ pe le Bel et reconnaît sa pré­ éminence.

Respecter les lois féodales Cette procédure féodale a déjà, un siècle plus tôt , sonné le glas de l'empire Plantagenêt.

Aussi Edouard 1·· recourt-il à un subterfuge .

Certes il accepte de négocier, mais sans compa­ raître en personne et délègue à sa place son frère , Edmond de Lancastre, qui, époux de la reine Blanche, la mère de la reine Jeanne de Navarre, est par ailleurs le beau-père du Capétien.

Après bien des discussions , on finit par trouver un compromis: Edouard 1•• livrera vingt offi­ ciers gascons coupables envers son suzerain, offrira en gage de paix six places fortes de Sain­ tonge et de !'Agenais, et laisse­ ra aux officiers du Capétien le droit de contrôler le reste de la Gascogne , en attendant la ren­ contre entre les deux rois, qui doit avoir lieu à Pâques.

Enfin, l 'accord sera scellé par le ma­ riage de !'Anglais , veuf, avec Marguerite de France, sœur de Philippe le Bel.

Cette entente semble pour­ tant bien fragile, car Philippe EDITI ONS ATLAS le Bel pose comme condition à cette union la saisie du duché , autorisée par la non-comparu­ tion d'Edouard 1• • devant la Cour .

Le subterfuge a manqué son but ! Il est clair que le roi de France veut la guerre ; elle seule peut vraiment réduire la puissance de son vassal et faire de la Guyenne un duché comme les autres .

Mais il attend son heure : le Plantage­ nêt se rapproche du comte de Flandre, Gui de Dampierre, et il sait qu 'il ne pourrait les affronter tous deux en même temps, surtout s'ils font allian­ ce.

Par ailleurs, il ne peut leur faire la guerre que conformé­ ment aux lois féodales ...

LA PAIX SANS CESSE MENACÉE Entre la France et l'Angleterre, au Moyen Age, la paix est toujours menacée, à la merd-du moindre incident .

Le Dit de la rébellion d'Engleterre et de Flandre le confirme : « On peut bien savoir et connaître/ Que Anglais one Français n'aima / Male dragie !pomme de discorde( entre eux y a : / Hui sont en paix , demain en guerre .

» Une paix durable est impossible tant que les Anglais gardent un pied sur le continent : car les tensions sont permanentes sur la frontière de la Guyenne.

De plus, Edouard 1" accepte mal le fait d'être le vassal du roi de France pour un duché nettement plus petit que celui qu'Aliénor d'Aquitaine a apporté en dot lors de son mariage avec son ancêtre Henry Il : depuis lors, les Plantagenêt ont dû abandonner toute prétention sur la Normandie, l'Anjo:u ,..le Maine et la Touraine, et leur Guyenne-est dorénavant amputée du Poitou et de l'Angoumois.. »

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